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Sed hoc non æquis oculis ille antiquus humanæ salutis hostis aspexit; continuò denique aggreditur variis nostros machinis impugnare. Primò in urbe Româ Apollonium, quemdam virum in fide nostrâ et in omnibus philosophiæ eruditionibus illustrem, ad judicium protrahit, accusatore ei suscitato quodam infelicissimo et desperatæ salutis homine : quique, cùm lex, quæ oblatos puniri jusserat christianos, in delatorem priùs animadvertendum censebat, à Perennio judice, ut ejus crura comminuerentur, sententiam primus excepit. Tunc Deum exoratur beatus Apollonius martyr, ut defensionem pro fide suâ quam, audiente senatu atque omni populo, luculenter et splendidè habuerat, ederet scriptam; et post hæc, secundùm senatûs consultum, capite plexus est: ità namque à prioribus lex iniquissimè promulgata sensebat. ACTOR (1). Hujus temporibus accidit historia sanctæ Eugeniæ virginis contrà Melantiam matronam Alexandriæ. Item sub hoc imperatore passi sunt gloriosi martyres Eusebius, Vincentius, Peregrinus atque Pontianus, cum sociis eorum. Item passus est beatus Antoninus.

(1) Jacques de Guise.

doctrine. Mais comme à cette époque la loi qui, auparavant, punissait les chrétiens accusés, s'appliquait d'abord à leurs délateurs, le misérable qui s'était chargé de l'accusation fut condamné lui-même par Pérennius à être rompa. Alors le bienheureux martir Apollonius demanda à Dieu la grace de mettre par écrit l'éloquente profession de foi qu'il venait de faire devant le sénat et le peuple. Ensuite il eut la tête tranchée par ordre du sénat, en vertu de la loi injuste qui avait été rendue sous les règnes précédens. L'AUTEUR. En ce tems-là arriva l'histoire de sainte Eugénie (1), vierge, contre Mélantia, dame d'Alexandrie. Sous le règne de Commode moururent les glorieux martirs saint Eusèbe, saint Vincent, saint Pérégrin, saint Pontien, avec leurs compagnons, et saint Antonin.

(1) C'est sainte Eugénie, vierge et martire, dont on célèbre la fête le 25 décembre. Voyez les Vies des Saints, par Baillet, qui donne sur cette sainte de plus grands détails que Godescard. Elle se retira, dit-on, travestie, dans un monastère d'hommes, dont elle devint abbé, comme le témoigne saint Avit, évêque de Vienne :

Mulier fortes processit in actus

Cum stipante choro sanctorum fieret abbas,

Atque patrem complens celaret tegmine matrem.

On trouvera le poème d'Avit, sous le nom d'Alcimus Avitus, dans le Chorus poetarum classicarum. Lugduni 1616, in-4o,

CAPITULUM LXVI.

De causâ quare primitùs Westphalici atque Germanici contrà Romanos exactores conspiraverunt (1).

ACTOR.

His acciderunt temporibus illa de quibus Hugo tullensis fecit mentionem: licèt non hîc pertineant, valent tamen ad subsequentia cognoscenda. Dicit igitur quòd Germani de relaxatione tributorum, ab Antonino imperatore factâ, credentes ipsam fore perpetuam, maximam inde lætitiam peregerunt. Unde et accidit in territorio Westphalico, in civitate Osnaburgensi, quòd, cùm juvenes civitatis illius festum. solemne aliàs consuetum peragerent, et in suis sacrificiis deo Marti exorarent, ut ab exactoribus romanis et ab corum crudelitate eos eripere dignaretur, et ut Antonino imperatori, qui gratias eis impenderat, tributa relaxando, vitam diuturniorem præberet, et consimilia Marti deprecantes; romani exactores illiûs civitatis aliàs tributa colligentes, hæc audientes, indignati suprà modum, se continere non valentes,

(1) Les événemens racontés dans les chapitres qui suivent se rapportent probablement aux guerres que les empereurs Marc-Aurèle et Commode soutinrent contre les Cattes, les Marcomans et autres peuples germains. Voy. J. Capitol, in Anton.

CHAPITRE LXVI.

Causes de la première conspiration des Vestphaliens et des Germains contre les Romains à l'occasion de la levée des impôts.

L'AUTEUR.

Ce fut à cette époque que se passèrent les événemens dont parle Hugues de Toul. Quoique ce ne soit pas ici leur place, nous allons les rapporter, parce qu'ils sont utiles pour l'intelligence des faits postérieurs. Les Germains, suivant cet auteur, croyant que l'exemption d'impôts, que l'empereur Marc-Aurèle leur avait accordée, serait perpétuelle, en avaient conçu une grande joie. Des jeunes gens d'Osnabruck, en Vestphalie, en célébrant une fête, adressaient au dieu Mars, dans leurs sacrifices, la prière de les délivrer des exacteurs romains, et d'accorder une longue vie à l'empereur Marc-Aurèle, qui leur avait fait la grace de les exempter des tributs. Les receveurs d'impôts, qui exerçaient autrefois leurs fonctions dans cette ville, entrèrent en fureur en entendant exprimer ces vœux ; et ne pouvant contenir leur indignation, ils se jetèrent sur ceux qui sacrifiaient, et en tuèrent un grand nombre. L'alarme se répandit dans la ville; on ferma les portes, et tous les receveurs qu'on y trouva furent impitoyablement massacrés. La nouvelle de cet événement excita beaucoup de rumeur dans la Vestphalie et dans les autres parties de la Germanie, et chaque ville voulut célébrer

repe

quin ut sacrificantibus irruerent, et plures occiderent. Civitate proindè commotâ, clausis priùs portis, quotquot de exactoribus aut ipsis servientibus rerunt, crudeli morte ipsos trucidârunt, Hujusmodi rumoribus per Westphaliam et aliis circumvicinis Germaniæ civitatibus convolantibus, omnes, quasi solemnitatem hujusmodi, quilibet in suâ civitate peregerunt, excubantes si quos exactorum romanorum =quicquid indè proloquerentur. Affuerunt nonnulli qui, et licèt de facto nihil agerent, verba tamen comminatoria communitatibus intulerunt. Undè et odium grave in Germanorum cordibus contrà exactores Romanorum vehementer renovatum est; sicque factum est ut Osnabürgenses, Herstidienses (1), Huynienses, Susatimenses (2), Termoniacenses, Paderbornenses cum Hasiis (3) contrà Romanos conspiratores, Sorricum nobilem westphalicum in ducem elegerunt.

CAPITULUM LXVII.

Qualiter Commodus Gallos et Germanos exactionare voluit contrà

rationem.

HUGO TULLENSIS.

IMPERATOR Commodus, anno primo sui imperii misit legatos ad omnem Galliam in Treveri et Octoviâ,

(1) Hescidienses, porte le manuscrit de Saint-Germain.

(2) Sasatunenses. Ibid.

(3) Ces peuples occupent l'ancien pays des Cattes.

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