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que oculis aspiceret libenter asserebat, instruens omnes divites cum sollicitudine divitias custodire, et ipsum securitate frui. Dicebatque si propterea divites auro utuntur et gemmis ac vestibus sericis, ut oculis intuentium placeant, igitur cum omnibus officiis et ornamentis suis eorum oculis serviunt, qui divites esse contemnunt, et eorum in se affectus excitant qui divites esse concupiscunt. Divites verò non facit amor pecuniæ sed contemptus. Huic datus est socius Zenophilus, qui, cùm ipse præfectus fuerit, nunquàm ab aliquo munus accepit; nec posse justum esse definivit, qui quâcunque occasione venientes ad se divitias exceperit. Horum igitur duorum rata assertio pro lege habebatur, nec inveniebatur quispiam, qui in ambiguo poneret quod eorum judicio terminatum fuisset. Igitur facto conventu, cunctisque residentibus, facta est longa concertatio singulis duodecim scribarum successivè cum beato Silvestro altercantibus. Cùmque singuli locuti essent, beato Silvestro rationes fidei ostendente, cœperunt omnes populi, cum regibus et judicibus, Deo laudes acclamare, qui tantam rationem per os ejus eorum auribus dedisset, ut nulla dubietas eorum mentibus de Christi omnipotentiâ propinaret.

n'usent de l'or, des pierreries et des habits de soie, que pour plaire aux ieux de ceux qui les regardent, ne font servir leurs dignités et leurs ornemens que pour les regards de ceux qui dédaignent la fortune, et ne gagnent que les cœurs qui ambitionnent ces richesses. Ce qui rend riche, ce n'est pas l'amour mais le mépris de l'argent. On adjoignit à Craton l'ancien préfet Zénophile, qui avait constamment refusé toute espèce de présent, et qui enseignait qu'on ne pouvait être un homme juste en courtisant à toute occasion la fortune. L'avis de ces deux sages était donc réputé loi, et jamais personne ne se serait avisé de mettre en doute ce qui aurait été décidé par leur jugement. Lorsque le Conseil fut rassemblé, et que tous les membres y furent présens, il s'établit une longue discussion entre chacun des douze scribes et le bienheureux Silvestre. Après qu'ils eurent tous parlé, et que saint Silvestre eut exposé les motifs de la foi, tout le peuple, avec les princes et les juges, se mirent à rendre graces à Dieu, qui leur avait annoncé par la bouche de son ministre une raison aussi élevée, afin qu'aucun doute ne vînt obscurcir dans les esprits la toute - puissance de JésusChrist.

OBSERVATION. Jacques de Guyse parle ici et dans la suite d'après les Gestes, ou actes de saint Sylvestre. Mais Baillet (Vies des Saints, 31 décembre) s'exprime ainsi : « Les actes que l'on a dresa sés, dès le cinquième siècle, du pontificat de saint Sylvestre, sont << bien moins propres à nous en faire connaître la vérité, qu'à nous < persuader que l'histoire d'un homme si célèbre a été corrompue « bien près de sa source.» Bollandus et Tillemont conviennent que ce sont des fables magnifiques. Voyez les Mémoires de Tillemont sur l'histoire ecclésiastique, Paris 1706, vi1, 267.

CAPITULUM XLVIII.

De conflictu et victoriâ beati Silvestri contrà Judæos (1).

TUNC unus ex duodecim, Zambri, indignatus ait : « Miror vos prudentissimos judices verborum ambagibus credere, et Dei potentiam æstimare humanâ « ratione concludi posse (2). Jubeat clementissimum imperium taurum ferocissimum produci, ut in con«<spectu ejus virtutem Dei omnipotentis ostendam. a Nolo enim cum isto verbis contendere, sed aliquid <«< actibus agere. » Tunc obsecrante beato Silvestro, jussit Augustus taurum adduci; et in spatio euntium ac redeuntium cœpit inquirere Silvester à Zambri, ad quos usus taurus ille quæreretur. Qui cùm esset maleficus respondit : « Quià nomen Dei nostri nulla vir«tus sufferre prævalet: nàm seniores nostri cùm in « sacrificio Deo tauros feroces offerrent, hoc nomen <«< Dei magnum in aure tauri dicebant, qui statim mu« gitum reddens simul etiàm spiritum exhalabat. » Tunc Silvester ait : « Et tu hoc nomen quomodo audiens didicisti? » Qui respondit : « Non est tuum hoc

(1) Vinc. de Beauv. XIV, 52.

(2) L'auteur de ces gestes du pape Silvestre se conforme ici au précepte de Zambri, qui paraît n'avoir pas eu de goût pour la discussion: c'est peut-être qu'il aura trouvé plus aisément des miracles que des argumens.

CHAPITRE XLVIII.

Conflit et victoire de saint Silvestre disputant contre les Juifs.

ALORS un des douze scribes, nommé Zambri, s'écria d'un air indigné : « J'admire que des juges doués « d'une sagesse si excellente se laissent prendre à des

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paroles trompeuses, et s'imaginent que la puissance « divine puisse être limitée par la raison humaine. Que « le très-clément empereur fasse venir un taureau fu« rieux, afin que je, montre en sa présence la vertu du « Tout-Puissant. Car je veux le combattre non par des « paroles mais par des faits. » Alors, sur la prière de saint Silvestre, l'empereur ordonna d'amener un taureau. Le saint pontife, au milieu des allées et des venues qu'occasionaient les nouveaux préparatifs, interrogea Zambri sur ce qu'il voulait faire de cet animal. Celui-ci, dans sa méchanceté, répondit, qu'aucune vertu ne pouvait résister au nom de son Dieu, et que les sacrificateurs hébreux, lorsqu'ils offraient à Dieu des taureaux féroces en sacrifice, n'avaient besoin que de prononcer le grand nom de Dieu à l'oreille de ces animaux, pour les forcer d'exhaler en même tems un mugissement et la vie. « Et comment » reprit Silvestre, « avez-vous appris ce nom de Dieu?» « Ce n'est pas à « vous l'ennemi des Juifs, à connaître ce mistère, » répondit Zambri. Pendant ces discours, une troupe de soldats amena un taureau farouche, que de très forts

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« nosse mysterium, qui Judæorum inimicus es. » Cùmque loqueretur, taurus ferocissimus à multis militibus præsentatus est, vinctus funibus à capite et à tergo. Consenserunt ergò omnes, ut diceret illud nomen in aure tauri. Quod cùm fecisset, statim miser factus mugitum dedit, et violentissimè ejectis oculis, expiravit. Tunc Judæis beato Silvestro insultantibus, facta est tumultuatio per duas ferè horas; et fixus orationi Silvester à Domino Jesu Christo petebat auxilium. Deindè, petito silentio, ascendens in eminentiori loco, dixit clarâ voce : « Dominus Jesus Christus, « quem ego prædico, cum aliis miraculis quod fecit, <«< mortuos etiàm in nomine suo suscitavit : undè ap<<< paret hoc nomen diaboli esse non Dei, quod viven<< tem taurum occidit, si mortuum suscitare non po« tuerit. Nàm viventem occidere possunt et latrones « et serpentes et ursi in Deuteronomio autem ipse « Deus loquitur dicens : Videte quòd ego sum so« lus, etc.... ego occidam et ego vivere faciam, etc.... » Tunc judices cum Augusto urgebant Zambri, ut taurum suscitaret; et cùm se illum suscitare non posse dixisset, addidit : « Suscitet hunc Silvester, invocato <«< illo Galilæo, ut eum deitatis ejus assertorem reci<< pere valeamus. Tunc devotare se cœpit, et per salutem Augusti asserere, quòd si Silvester taurum à morte exigeret, omnes judaïcam legem dimitterent, et christianæ religioni se traderent. Tunc petente beato Silvestro, judices dixerunt judaicæ assertionis actoribus, ut sigillatim edicerent an illi sententiæ cordis assensum præbeant. Qui cùm singuli pacto

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