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ANDRÉ.

Cela pourroit bien être. Eh bien! tu n'as qu'à me parler, je t'écouterai.

ВАВЕТ.

Et tu ne me répondras pas?

ANDRÉ.

Il le faudra bien, si Madame t'a défendu de m'é

couter.

BABET.

Tiens, je n'aime pas cette défense-là.

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Pas plus que je ne te tromperois, moi.

BABET.

Il me vient une idée; c'est peut-être parce qu'ils sont mariés ensemble qu'ils peuvent s'aimer et se parler autant.

ANDRÉ.

Cela pourroit bien être. Pourquoi ne sommes-nous pas mariés, nous? Madame ne te défendroit peutêtre plus de m'écouter.

ВАВЕТ.

Toutes les filles du village qu'ils ont mariées, parlent à leurs maris, vont se promener ensemble, et l'on ne dit pas qu'il y ait du mal à cela,

ANDRÉ.

Cela est bien vrai. Monsieur et Madame aimoient

bien mon père et ma mère.

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Sûrement, puisqu'ils prennent soin de ta mère, et qu'ils lui ont recommandé de t'envoyer tous les jours travailler ici avec le jardinier.

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Eh bien ! quand Monsieur et Madame seront rentrés, il faudra que nous allions ensemble trouver la mère Legrand, pour savoir cela.

ANDRÉ.

Ah! quel bonheur, si je pouvois être ton mari! (Il lui prend la main.)

SCÈNE IV.

M. LE DOUX, Madame LE DOUX, BABET,

ANDRÉ.

Madame LE DOUX (à M. Le Dout.)

Eh bien, ce que nous craignions n'est que trop vrai ! Les voilà ensemble.

ANDRÉ.

Réponds-moi donc, Babet?

BABET.

Je songe combien je serois contente; je crois que j'en mourrois de joie.

ANDRÉ.

Et moi de même, j'en suis bien sûr. (Il lui baise la main.)

Madame LE DOUX.

Eh bien! Monsieur, quel parti prendre?

M. LE DOUX.

Je voudrois me mettre en colère, mais ils m'attendrissent. Aidez-moi.

Ne vous fâchez

Madame LE DOUX.

pas; mais parlez-leur sérieusement.

M. LE DOUX.

Attendez, attendez; laissez-moi faire. (En colère et attendri.) Eh bien! qu'est-ce que vous faites ici

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M. LE DOUX, Madame LE DOUX, ANDRÉ.

M. LE DOUX.

RÉPONDEZ-MOI, André, répondez-moi : pourquoi êtes-vous ici au lieu de travailler au jardin? (A madame Le Doux.) Aidez-moi donc.

Madame LE DOUX.

J'ai défendu à Babet d'écouter les hommes, et vous êtes cause qu'elle me désobéit.

ANDRÉ.

Ah! madame, il est bien vrai que ce n'est pas sa faute, c'est la mienne; car elle ne vouloit pas m'é

couter.

M. LE DOUX.

Elle ne vouloit pas l'écouter, et elle lui tenoit la main !

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Eh bien! Monsieur, qui peut vous arrêter? Vous m'avez promis....

M. LE DOUX.

Un moment, un moment. Allons, André.... vat-en.... que je ne te revoie.... jamais.

ANDRÉ

Quoi! Monsieur, vous voulez que je m'en aille bien loin, bien loin?

Sûrement.

Et ma mère?

M. LE DOUX.

ANDRÉ.

Madame LE DOUX.

J'en aurai soin; elle ne manquera de rien.

ANDRÉ.

Et Babet, Monsieur? Madame, ne la punissez pas; elle n'a point de torts.

Madame LE DOUX.

Comment, elle n'a point de torts! Après ce que je lui avois dit!

ANDRÉ.

Eh! mon Dieu, non, Madame; elle ne le vouloit c'est moi qui le lui ai fait dire.

pas;

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Mais nous allions chercher un remède à cela, pour contenter tout le monde.

M. LE DOUX (à Madame Le Doux.)

Voyez donc ce qui seroit arrivé!

M. LE DOUX.

Allons, que je ne te retrouve pas ici demain.

Adieu, Monsieur.

ANDRÉ.

M. LE DOUX.

Je ne sais où j'en suis; il me serre le cœur.

ANDRÉ.

Adieu, Madame; je vous recommande ma mère. Madame LE DOUX.

Je suis prête à pleurer. Allons, Monsieur, venez; laissons-le là.

M. LE DOUX.

Je vous suis. (Il s'en va, regarde aller madame Le Doux, et il revient.)

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