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M. INCISANT.

Tenez, cela est tout de même que deux morceaux de cire d'Espagne que l'on réunit par l'action du feu.

Madame GOBERT.

Cela est admirable! Et vous savez faire cet onguent?

M. INCISANT.

Comme vous savez faire du vin de Bourgogne.

Madame GOBERT.

Vous plaisantez; mais je suis d'avis que nous réu

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Mad. GOBERT, M. INCISANT; la Commère BERTRAND et GERMAIN viennent ensemble, HELENE, qui écoutoit, approche aussi.

M. INCISANT.

MON fils, madame Gobert consent enfin que je l'épouse.

GERMAIN.

Ah, mon père! nous allons donc tous être heureux?

Madame GOBERT.

Que dites-vous là ?

GERMAIN.

Que j'espère qu'en faveur de ce mariage vous vou drez bien m'accorder Hélène.

Madame GOBERT.

Hélène est encore trop jeune pour être mariée.

La Commère BERTRAND.

Ah! qu'est-ce que vous dites donc là, madame Gobert! On se cassera la jambe pour votre fille, on vous épousera, tout le monde se sacrifiera pour faire réussir le mariage d'Hélène et de Germain ; car, moi, je n'en dors pas depuis quelque temps, et vous ne voudrez pas y consentir! Monsieur Incisant, vous n'aimez pas votre fils, si vous épousez madame Gobert, sans qu'elle consente à unir ces enfans.

Madame GOBERT.

Si vous vouliez bien ne vous mêler que affaires, commère Bertrand.

La Commère BERTRAND.

de vos

pas

Eh, je m'en mêle aussi. Est-ce que je n'aime Germain comme s'il étoit mon propre enfant? Est-ce que je ne le promenois pas toute la journée quand il étoit petit? Est-ce que tout le monde ne disoit pas que monsieur Incisaut et moi nous

étions cause de la mort de sa mère; qu'elle étoit jalouse de moi?

Madame GOBERT.

Allons, laissez-nous done.

La Commère BERTRAND.

Mais qu'il le dise si cela n'est pas vrai ; ou plutôt qu'il dise qu'il ne veut pas vous épouser, si vous ne consentez pas...

M. INCISANT.

Madame Gobert ?

Eh bien?

Madame GOBERT.

M. INCISANT.

Puis-je écouter mon amour pour vous, si Germain n'épouse pas Hélène? Croyez-vous que la commère Bertrand n'ait pas raison?

La Commère BERTRAND.

Ah! fort bien comme cela!

Madame GOBERT.

Vous ne m'aimez donc pas assez pour?...

M. INCISANT.

Je vous aime; mais notre bonheur en seroit-il un, si nous ne faisions pas celui de nos enfans? Consultez votre cœur.

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La Commère BERTRAND.

Je savois bien, moi, que ce mariage-là se feroit; et puis après cela qu'on dise qu'il ne faut pas parler; je n'ai jamais dit autre chose.

L'ENNUYEUX,

PROVERBE.

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