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BABET.

Eh bien! Monsieur, je m'en vais dire à mon père que vous voulez nous manquer de parole.

SCÈNE XII.

M. DUMORGA, Madame DUMORGA.

Madame DUMORGA.

ELLE Vous menace, au moins.

M. DUMORGA.

Et j'en suis très fâché.

Madame DUMORGA.

Est-ce que vous craignez votre jardinier?

M. DUMORGA.

Non, mais je crains qu'il ne fasse pas tout ce que je lui ai dit, pour que les melons dont je lui ai donné de la graine viennent à bien.

Madame DUM ORGA.

Voilà un beau sujet de crainte!

M. DUMORGA.

Sûrement; vous savez comme j'ai le

sang échauffé: je compte, pendant la saison, manger tous les jours un de ces melons-là, et je ne veux pas qu'ils me manquent.

Madame DU MORGA.

Et vous ferez ce mariage pour avoir des melons, après ce que nous avons dit tantôt !

M. DUMORGA.

Je ne sais pas encore.

Madame DUMORGA.

Cela seroit bien raisonnable ! Mais que nous veut Susanne?

SCÈNE XIII.

M. DUMORGA, Mad. DUMORGA, SUSANNE.

SUSANNE.

AH! mon Dieu! Monsieur et Madame!....

Madame DUMORGA.

Qu'est-ce qu'il y a encore?

SUSANNE.

Je n'aurai jamais la force de vous le dire.

M. DUMORGA.

Son mari sera peut-être mort!

Madame DUMORGA.

Voilà ce que je ne peux pas souffrir, qu'on meure dans ma maison.

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On vous a volé vos deux cochons.

Madame DUMORGA.

Quoi! ceux que j'allois faire tuer et saler

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pour cet

Voilà encore un manque de soin de votre part.

SUSANNE.

Eh! Monsieur, ce n'est pas ma faute.

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Comment! que

M. DUMORGA..

voulez-vous dire ?

SUSANNE.

C'est qu'on a fait un trou en dehors, derrière le mur de l'étable, et je ne pouvois pas deviner cela.

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On les a vus passer; et ceux qui les emmenoient, à ce qu'on m'a dit, sont ces deux mendians à qui vous ne donniez jamais rien, et à qui vous défendiez d'approcher de vous, parce qu'ils vous infectoient, à ce que vous leur disiez.

M. DUMORGA.

Ce seroient ces coquins-là?

SUSANNE.

Je savois bien qu'ils avoient dit qu'ils s'en vengeroient.

Madame DUMORGA.

Mais il faudroit faire courir après eux.

SUSANNE.

Bon! ils les auront déjà vendus à la foire du village voisin.

Madame DUMORGA.

Allons, pour votre peine, vous sortirez d'ici, vous et votre famille, demain dès le matin.

Mais, Madame....

SUSANNE.

Madame DUMORGA.

Laissez-nous,

SUSANNE.

Mon Dieu! que je suis malheureuse!

M. DUMORGA.

Allons, allons nous promener.

Madame DUMORGA.

Il faut savoir au moins si les chevaux sont mis.

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Ah! Monsieur, il vient d'arriver un grand malheur!

Comment donc ?

M. DUMORGA.

LAROCHE.

Mon fils a mené les chevaux boire; il y en a un qui a mis le pied dans un trou, il s'est abattu, et le petit garçon est tombé.

M. DUMORGA.

Et mon cheval est blessé ?

LAROCHE.

Non, Monsieur; mais mon fils a la jambe cassée.

M. DUMORGA.

Et pourquoi confier des chevaux à un enfant?

LAROCHE.

Il les mène ordinairement très bien.

M. DUMORGA.

Il faut aller chercher le maréchal, pour qu'il examine mon cheval.

LAROCHE.

Le cheval n'a rien. Je vais aller chercher le chirurgien d'Aubercour.

Madame DU MORGA.

Celui du village est ici.

LAROCHE.

Oui; mais c'est un âne. Voyez comme il a remis la jambe de Pierre Vincent!

M. DUMORGA.

Comment! il marche très bien : c'est lui qui fait toutes mes commissions pour Paris.

LAROCHE.

Oui cependant il est boiteux.

M. DUMORGA.

Qu'est-ce que cela fait?

LAROCHE.

Tout, Monsieur. Il est fàcheux d'avoir un enfant mal fait.

M. DUMORGA.

Vous êtes bien délicat ! Après tout, faites comme vous l'entendrez.

LAROCHE.

Je vais toujours aller chercher le chirurgien d'Aubercour.

M. DUMORGA.

Ramenez toujours le maréchal en revenant; je veux qu'il voie mon cheval.

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