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Johanne Oddineti judice Chablaysii et Petro Carterii procuratore fiscali.

Confirmatoria dominorum prelatorum. Johannes de Bertrandis, miseracione divina archiepiscopus Tharentaysiensis et comes, Aymo Gerbaysii Maurienensis, Guilliermus Diderii Bellicensis et Ogerius Augustensis eadem miseracione episcopi, dilectis nobis in Christo vicariis, officialibus, procuratoribus aliisque officiariis nostris ac nostrarum curiarum juratis presentibus et futuris, nec non capitulis, prioribus, conventibus, ecclesiarum parrochialium rectoribus ac vicariis perpetuis ceterisque beneficiatis, capellanis, tabellionibus et clericis per civitates et dioceses nostras ubilibet constitutis, salutem. Cum die date presencium ad laudem Dei utriusque status ecclesiastici et secularis pacifficacionem et populi quietem inter Illustrissimum principem dominum nostrum, dominum Amedeum Sabaudie ducem, ex una, et nos partibus ex altera, certa inita, facta et firmata. fuerit transaccio in instrumento supradescripto contenta, quam quidem transaccionem pro nobis et successoribus nostris promisimus cum juramento illibatam servare, idcirco vobis et vestrum singulis sub nostre indignacionis et viginti quinque librarum forcium pena, per vestrum quemlibet quociens contrafecerit commictenda, et nobis. prout ad quemlibet nostrum spectabit irremissibiliter applicanda, districte precipimus, commictimus et mandamus, quatenus amodo in antea memoratam transaccionem in omnibus suis clausulis et capitulis, quociens et quandocunque se casus ingesserint, praticetis, teneatis, observetis et inconcusse, quantum ad quemlibet vestrum spectat et suo incombit officio, observari ab aliis faciatis, quibuscunque excepcionibus rejectis, nil in adversum actentando in quantum penis predictis vos affligi formidatis. Sic eciam in premissis vos habentes, quod transaccio ipsa inter prefatum illustrissimum dominum

nostrum ducem et suos ac nos et successores nostros semper in viridi observancia rata manens inconmutabili utriusque parcium patrocinio prorsus censeri valeat illesa. Datum Thononii die decima sexta januarii, anno domini millesimo quatercentesimo trigesimo secundo.

Per prefatos dominos archiepiscopum Tharentaysiensem episcoposque Maurianensem et Bellicensem ibidem presencialiter astantes, nec non dcminum episcopum Augustensem, licet absentem, per interposicionem dicti venerabilis domini Girardi Blavarii ejus procuratoris pro eo agentis ejusque sigillum ad hoc defferentis.

MANDRIN EN BOURGOGNE

DÉCEMBRE 1754

(D'APRÈS UN MÉMOIRE INÉDIT)

L'histoire de Mandrin est à faire, non que ses équipées, ses vols et ses assassinats méritent d'être soigneusement étudiés, mais parce que la facilité même avec laquelle il put faire ses coups, et le peu d'énergie de ses adversaires, jettent un jour singulier sur ce xvin° siècle si malheureusement livré aux entreprises folles du premier contrebandier venu, et du dernier des coupe-jarrets ou des teneurs de route.

Ce voleur de grand chemin a eu le privilège d'occuper pendant longtemps l'opinion publique et de passionner le peuple crédule. Ses légendes se formèrent très-simplement et prirent d'étranges proportions. Pour la plupart des Français, c'était là quelque bâtard de noble race, déclassé et misérable ayant mis au service d'une pire. cause ses forces et son indomptable énergie pour d'autres, ce n'était qu'un officier jeté hors de la voie par une indélicatesse, et ayant juré haine à ses compagnons. La vérité simple c'est que Mandrin était fils d'un contrebandier faux-monnayeur tué en expédition, et que de ses deux frères, Pierre, l'aîné, fut pendu pour brigandage en 1744, et Antoine, d'abord galérien, finit par prendre a succession de Mandrin après son supplice, entre 1755

et 1757. Leur sœur, femme énergique et vicieuse, se mit en 1757 à la tête d'une troupe qui pilla l'abbaye de la Grâce-Dieu, dans le comté de Bourgogne (1), moins les vases sacrés cependant.

Dans ce milieu, Mandrin grandit, et à l'âge de la milice, devint soldat. C'est de là que sort cette légende de capitaine qui fit si bien fortune que lui-même se décora de ce titre. On doit dire d'ailleurs qu'il ne fut point un mauvais milicien, mais le métier des armes. l'ayant aguerri, le rendit parfaitement apte aux coups de main et aux entreprises d'audace.

Son histoire écrite par un anonyme, l'année même où on le roua à Valence (2), est plutôt un « discours », selon l'expression alors employée, qu'un récit vrai. Mandrin y emploie à chaque instant des tirades hyperboliques et fausses, où il se compare aux Grecs, aux Romains, ou même simplement aux Gaulois. Le côté romanesque de cette histoire le fait amoureux d'une femme. Ce sont là faiblesses peu ordinaires chez les Mandrins. Amourettes et discours prennent du temps et la maréchaussée arrive.

Incidemment M. Rossignol (3) parle de Mandrin à propos de son passage à Beaune ici les faits sont vrais, ils sont pris dans le registre capitulaire de la ville. Dans l'histoire d'Arnay-le-Duc de M. Lavirotte, il y a aussi une courte mention à l'année 1754 (4). Seulement, n'est

(1) Voy. le Cabinet des Titres à la Bib. Nationale, dossier Mandrin.

(2) Histoire de Louis Mandrin depuis sa naissance jusqu'à sa mort. A Chambéry, chez Gorrin, 1755. (In-12 de 160 pp. avec une gravure décrite ci-après).

(3) Rossignol, Histoire de Beaune, pp. 433-41. (In-8°, Beaune, 1851).

(4) Lavirotte, Annales de la ville d'Arnay-le-Duc, p. 279. (In-8°,

ce point là une pure fantaisie d'annaliste? Mandrin quittant Beaune, en toute hâte nous l'admettons, aurait-il eu le temps matériel de courir à Arnay, de l'assiéger, de s'en emparer, puis d'aller coucher à La Rochepot et de prendre le lendemain la route d'Autun? Nous verrons ci-après combien ce récit de M. Lavirotte nous paraît controuvé, et depuis longtemps M. Harold de Fontenay l'avait discuté dans son article Mandrin et les Contrebandiers à Autun (1).

C'est peut-être bien d'ailleurs là la seule brochure sérieuse écrite sur Mandrin. M. Harold de Fontenay a compulsé toutes les archives du pays, ce que personne n'avait fait, sauf M. Rossignol pour Beaune ; il a groupé tous les renseignements épars et les a présentés dans une forme agréable qui contraste singulièrement avec les phrases creuses de quelques-uns de ses prédé

cesseurs.

Disons aussi que son récit concorde de tous points avec une curieuse relation manuscrite découverte par M. Ulysse Robert dans le fonds Joursanvault-Laubespin, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale. Cette pièce, de 4 pages, d'une écriture du xvII° siècle fort lisible, me paraît être l'œuvre d'un prêtre mêlé, dans un voyage entre Beaune et Autun, aux poursuites dirigées contre Mandrin par les détachements de Fischer et de Beaufremont; voici sur quoi je base cette hypothèse.

Il raconte qu'allant à Autun, il fut rejoint par les soldats: « Je fus joint à Nolay par les premiers détachemens dont j'ay parlé, et conférant avec quelqu'un des "officiers qui les commendoit, sur ce que j'eus l'honneur

((

(1) Harold de Fontenay, Mandrin et les Contrebandiers à Autun, tirage à part d'un article paru dans le t. I des Mémoires de la Société Éduenne, Autun, 1871.

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