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pas conserver. En outre, avant la cession des papiers Joly de Fleury à la Bibliothèque nationale, certaines parties de la collection avaient déjà été classées par ses derniers possesseurs; des inventaires sommaires en avaient été dressés, et il eût été puéril, pour rétablir un ordre plus logique, de priver les érudits de ces secours difficiles à remplacer. Aussi avons-nous conservé pour certaines séries les divisions usitées au XVIIe siècle. Les désavantages du système, désavantages qui pour toute personne ayant la pratique des tables et des répertoires de cette époque, sont à vrai dire sans inconvénients, ne pouvaient nous faire oublier les services que devait rendre une pareille manière de faire.

Nous allons maintenant reprendre les différentes séries, qui composent la collection, en indiquant sommairement la valeur et l'étendue de chacune d'elles.

La première série, Avis et mémoires sur les affaires publiques (1712-1787), a été formée au commencement de ce siècle. Beaucoup des dossiers qui la composent ont en effet trait à la politique et à l'administration générale: grands procès politiques du xvi siècle, différends entre le Parlement et le roi, entre ce dernier et l'église, etc.; mais on y trouve aussi des pièces se rapportant à des affaires beaucoup plus spéciales, telles que la censure des œuvres du P. Hardouin par la Sorbonne, l'adminis

tration des grandes villes du ressort, Paris, Orléans, etc. La plupart des dossiers sont assez étendus; quelques-uns remplissent plusieurs volumes, et on y trouve non-seulement des actes officiels, arrêts du Parlement et du Conseil d'Etat, lettres administratives. etc., mais encore des documents confidentiels, lettres du procureur général, du lieutenant de police, des ministres, etc. L'ordre adopté dans le classement, conforme à celui d'un ancien inventaire, que nous avons placé à la fin de la collection, est l'ordre chronologique; pour l'établir, on a pris tantôt la première, tantôt la dernière pièce de chaque dossier; mais l'inventaire en question, sans être très-détaillé, permet de se retrouver dans cette grande série. Un supplément de 671 numéros, classé vers la même époque et d'après le même système, remplit les 46 volumes suivants (563-608).

Viennent ensuite les conclusions du procureurgénéral de 1720 à août 1789. On peut regarder cette collection comme à peu près complète; elle a été classée vers le commencement du xix° siècle par ordre de matières, et forme ainsi un véritable répertoire de jurisprudence, utile à consulter. Les conclusions sont généralement autographes et presque toujours accompagnées de quelques-unes des pièces imprimées ou manuscrites les plus importantes relatives à l'affaire en question. (N° 609

Viennent ensuite les notes et copies prises par le premier procureur-général sur la collection des Rouleaux du Parlement, lors du travail de classement, auquel il consacra les dix dernières années de sa vie. L'ordre de cette série est assez défectueux; on pourra cependant y trouver de quoi compléter cet admirable fonds des Archives Nationales, le jour où on essaiera de l'inventorier. (N° 921-967) (1).

De ces notes sur les Rouleaux ont été rapprochées un grand nombre de copies extraites des registres et des layettes du Trésor des Chartes, copies qui ont été anciennement classées par ordre de matières. (N° 968-1010). On peut y noter les volumes 1005-1008 contenant les demandes de communications de pièces du Trésor des Chartes, adressées au procureur-général pendant le xvi siècle.

Avec le n° 1010 se termine la première série des volumes de la collection Joly de Fleury, série dont nous avons dû respecter l'ancienne numérotation. Les 1545 volumes qui suivent ont été rangés par nous par ordre de matières, sans que nous ayons toujours pu obtenir un classement satisfaisant.

Avis, informations et projets (n° 1011-1026). Série formée anciennement et qui eût pu sans au

(1) Sur cet essai de classement du procureur-général, on peut voir une note très-intéressante de Beugnot, Olim, I, pp. 995-1000.

cun dommage être classée à nouveau; l'inventaire qui aurait pu en rendre l'usage facile n'existe plus; notons pourtant que la plupart des pièces qui la composent se rapportent aux affaires judiciaires et aux relations entre le chancelier et le procureur-général.

Avis demandés au procureur-général par les ministres (1769-1786), n° 1027. Quelques affaires intéressantes et surtout beaucoup de pièces confidentielles, notes pour la préparation des édits et des ordonnances.

Exécution du testament du duc d'Orléans, fils du régent, mort en 1752 (n° 1029-1034). L'un des exécuteurs testamentaires désignés par ce prince, célèbre pour sa charité, fut l'ancien procureur-général, qui depuis 1746 avait résigné sa charge.

Lettres patentes laissées en souffrance et renvoyées aux ministres en 1770 ei 1771, par le procureur-général (n° 1036). Lors de la formation du parlement Maupeou, Joly de Fleury donna sa démission; les papiers dont se compose ce volume se rapportent aux affaires courantes, que la destruction du Parlement avait retardées et dont les dossiers furent renvoyés aux ministres compétents.

Avec le volume 1031 commencent les affaires administratives proprement dites. L'action administrative du Parlement, et par suite celle du procureur-général, était, on le sait, extrêmement envahissante et se faisait sentir dans une foule d'affaires, qui

aujourd'hui ne seraient plus du domaine judiciaire. Beaucoup de démêlés, de contestations entre les officiers du roi, que les agents administratifs décideraient aujourd'hui eux-mêmes, en faisant intervenir le ministre compétent, étaient alors réglés par arrêt du Parlement. Le procureur-général avait personnellement des attributions encore plus étendues, à Paris comme en province, où les procureurs du roi dans les bailliages recevaient de lui toutes leurs instructions. A Paris il faisait partie des Assemblées de police, et par suite il exerçait une action directe sur toutes les branches de l'administration: la voierie, la circulation, les petits métiers dépendaient en partie de lui; il prévenait les émeutes et les attroupements; en temps de troubles, il recevait en même temps que le lieutenant de police les rapports journaliers sur l'état de la ville. Il s'occupait encore avec ce haut fonctionnaire de l'alimentation publique, et chacun sait que pendant tout le xvi° siècle, il y a peu d'année où la famine n'ait menacé la capitale. province, il entretenait avec les officiers judiciaires de tout ordre une active correspondance. II leur transmettait les édits et les déclarations, en les invitant à les faire enregistrer dans leurs sièges de justice; il recevait leurs explications, leurs renseignements sur toutes les affaires quelque peu importantes, qui surgissaient dans leur juridiction. De cette correspondance administrative, la plus

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