Poésies de M.-J. Chénier

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Charpentier, 1844 - 151 pages

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Popular passages

Page 38 - des potentats la couronne éphémère, Trois mille ans ont passé sur la cendre d'Homère ; Et, depuis trois mille ans, Homère respecté Est jeune encor de gloire et d'immortalité; Nos Verrès, que du peuple enrichit l'indigence, Entendent Cicéron provoquer leur sentence; Tacite , en traits de flamme, accuse nos Séjans)
Page 112 - liberté! lille de la nature : Le peuple a reconquis son pouvoir immortel; Sur les pompeux débris de l'antique imposture Ses mains relèvent ton autel. Venez, vainqueurs des rois : l'Europe vous contemple; Venez; sur les faux dieux étendez vos succès; Toi, sainte liberté, viens habiter ce temple; Sois la déesse des
Page 116 - ivres de sang et d'orgueil ! Le peuple souverain s'avance : Tyrans, descendez au cercueil. La république nous appelle; Sachons vaincre, ou sachons périr : Un Français doit vivre pour elle; Pour elle un Français doit mourir '. UNE
Page 114 - SUPRÊME. Source de vérité, qu'outrage l'imposture, De tout ce qui respire éternel protecteur, Dieu de la liberté, père de la nature, Créateur et conservateur ; O toi, seul incréé, seul grand, seul nécessaire, Auteur de la vertu, principe de la loi, Du pouvoir despotique immuable adversaire! La France est debout devant
Page 117 - vaillants époux, les combats sont vos fêles ; Partez, modèles des guerriers; Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes ; Nos mains tresseront vos lauriers ; Et, si le Temple de Mémoire S'ouvrait à vos mânes vainqueurs, Nos voix chanteront votre gloire ; Et nos flancs portent vos vengeurs.
Page 117 - Les Français donneront au monde Et la paix et la liberté. CHOEUR GÉNÉRAL. La république nous appelle ; Sachons vaincre, ou sachons périr : Un Français doit vivre pour elle ; Pour elle un Français doit mourir.
Page 115 - Les mondes, les soleils, devant toi prosternés, Publiant tes bienfaits, d'une immense harmonie Remplissent les cieux étonnés. Grand Dieu ! qui sous le dais fais pâlir la puissance, Qui sous le chaume obscur visites la douleur, Tourment du crime heureux, besoin de l'innocence, Et dernier ami du malheur ! L'esclave et le tyran ne t'offrent point d'hommage : Ton
Page cxxvii - tout sentiment magnanime, toute pensée forte et « grande ? La liberté est si naturellement l'amie des sciences « et des lettres, qu'elle se réfugie auprès d'elles, lorsqu'elle « est bannie du milieu des peuples. C'est vous, messieurs, « qu'elle charge d'écrire ses annales, de la venger de ses « ennemis, de transmettre son nom et son culte à la
Page 33 - son nom n'a plus rien qui te blesse : Un moment divisés par l'humaine faiblesse, Vous recevez tous deux l'encens qui vous est dû ! Réunis désormais, vous avez entendu, Sur les rives du fleuve où la haine s'oublie, La voix du genre humain qui vous réconcilie! Que votre
Page 126 - des champs, et des vers, Par un doux souvenir peuplez ces lieux déserts; Suspendez aux tilleuls qui forment ces bocages Mes derniers vêtements mouillés de tant d'orages ; Là quelquefois encor daignez vous rassembler ; Là prononcez l'adieu : que je sente couler Sur le sol enfermant mes cendres endormies Des mots partis du cœur et des larmes amies!

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