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Sainteté enseigne et qu'elle scelle de l'autorité de l'exemple, nous embrasserons nos ennemis et nous les appellerons nos frères.

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» Cardial Orioli, président du conseil; Marchetti, Mamiani, de Rossi, Lunati, prince Doria, Pamphili, duc de Rignano, Galletti, ministres.

Nous apprenons en outre que Mgr Morichini, un des prélats les plus distingués de Rome, a été envoyé en mission extraordinaire auprès de l'empereur d'Autriche.

– Réponse du Saint-Père touchant la dispense pour le samedi. Nous puisons cette réponse dans une circulaire publiée le 8 avril dernier dans le diocèse de Malines, laquelle est conçue en ces termès :

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« Après que l'Episcopat belge se fut occupé plusieurs fois, dans ses réunions annuelles, des fréquentés transgressions de la loi ecclésiastique qui prescrit l'abstinence de viande, et qu'il en'eut recommandé instamment l'observance aux fidèles par des exhortations réitérées et par d'autres moyens, il crut enfin, l'année dernière, devoir exposer ses douleurs et ses inquiétudes au SaintSiége Apostolique.

» Notre-Saint-Père, ayant mûrement examiné l'affaire, a daigné accorder pour l'espace de trois ans, par rescrit du 9 février 1848, à l'archevêque et aux évêques de Belgique, la faculté de dispenser de l'abstinence pour ce qui concerne la fête de St-Marc et les jours des Rogations. Quant au relâchement qui s'est introduit dans l'abstinence du samedi, le Saint-Père a ordonné de répondre : Qu'il n'était pas à propos de faire celle concession, mais que les Evêques belges devaient au contraire, soil par eux-mêmes, soit par Messieurs les curés, les confesseurs et les prédicateurs, insister auprès des fidèles avec force et prudence, pour que la loi fúl observée.

» Le souverain Pontife nous a fait également communiquer une lettre qui a été adressée à l'archevêque de Lyon en date du 3 des calendes de e sept. 1847, lettre où l'on fait surtout observer que le Pape, qui a la charge de toutes les églises, doit, quand il s'agit de décisions aussi graves, avoir égard non-seulement à quelques villes ou même à quelques diocèses, mais aussi aux autres parties du royaume de France. Or, dit cette lettre, si dans certains endroits » la loi de l'abstinence est violée généralement, il est à remarquer que les per» sonnes qui se rendent, coupables de ce péché, sont du nombre de celles » qui repoussent tout esprit de mortification chrétienne, et qui s'abandonnent » à la gourmandise en mangeant de la viande, non seulement le jour du » samedi, mais aussi les autres jours défendus par l'Eglise. Il conste d'ailleurs ■ que, dans d'autres lieux, l'abstinence du samedi est religieusement observée » par les fidèles ; et en conséquence, si la dispense étoit accordée, il serait fort ■ à craindre qu'il n'en résultât du scandale et d'autres maux pour le peuple > chrétien.

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» La même lettre dit ensuite, que les archevêques et évêques doivent avoir >> soin, que les curés et les confesseurs maintiennent prudemment l'abstinence » du samedi et la propagent. Et quand il s'agira de donner ou de refuser l'ab» solution à ceux qui ne l'observent pas, le Pape recommande aux curés et >> aux confesseurs, de se régler d'après le décret donné le 26 janvier 1842 à l'évêque d'Amiens ; c'est-à-dire, qu'en ce qui concerne le refus de l'abso»lution, l'évêque ne doit rien prescrire aux confesseurs ; mais ceux-ci doi» vent avoir devant les yeux à l'égard des personnes qui sont incapables de • recevoir l'absolution, la commune doctrine des théologiens louchant le » sacrement de Penitence, laquelle se trouve aussi dans le Rituel romain ; » et dans les cas particuliers, c'est d'après cette theologie qu'ils doivent se regler. Ils remarqueront d'ailleurs que dans les bons auteurs, on rencontre » quelquefois de justes motifs qui dispensent de la loi de l'abstinence, sans » qu'il soit nécessaire de recourir à l'autorité Apostolique; et par conséquent, il appartient aux curés et aux confesseurs de résoudre prudemment les cas particuliers qui se présenteront. »

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Ainsi, Messieurs, vu les circonstances et en vertu de l'Indult spécial du Saint-Siége Apostolique, nous permettons que, cette année, les fidèles fassent usage de viande, même plusieurs fois le jour, à la fète de Saint Marc et aux trois jours des Rogations.

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D'après l'esprit de Notre Saint-Père, nous recommandons aux curés d'exhorter les fidèles en publiant cette dispense du Siége Apostolique, à la compenser par d'autres bonnes œuvres et par les aumônes que chacun distribuera aux pauvres selon ses facultés.

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Quant à l'abstinence du samedi, nous recommandons aux curés, aux confesseurs et aux prédicateurs, de se conformer religieusement aux dispositions du Rescrit et de la Lettre Apostoliques, citées plus haut.

Des ouvrages mis à l'index.

-

La sainte congrégation de l'Index, par un décret du 29 novembre publié à Rome le 3 décembre dernier, a condamné les ouvrages suivants: L'écho de Savonarola, recueil mensuel, dirigé par des chrétiens italiens; - Prælectiones de Ecclesiâ Christi, du docteur Tamburini de Brescia; Le grand catechisme de l'Eglise catholique, à l'usage des églises et des écoles, et particulièrement des élèves de troisième, et de ceux qui s'assemblent le dimanche dans les écoles, par le docteur Jaumann, doyen de l'église cathédrale de Rothembourg; avec approbation de l'ordinaire. Donec corrigalur. Les gémissements d'une âme repentante, tirés de la Institutiones juris Ecclesiastici, ad principia juris naturæ et civitatis methodo scientificà

divine Ecriture et des SS. Pères. Ouvrage italien.

adornatæ, du professeur Xavier Gmener.

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RECUEIL D'HYMNES, PROSES, SÉQUENCES

ET AUTRES FRAGMENS DE LITTÉRATURE SACRÉE
APPARTENANT AUX ANCIENNES LITURGIES ET EN USAGE DANS L'ÉGLISE
AVANT LE XVI SIÈCLE.

Quatrième et dernier Article1.

Sur les hymnes de la fête de la Pentecôte et du Saint-Sacrement. - Hymne d'Adam de Saint-Victor pour la Pentecôte. Hymne de la Trinité du Hymne du Magnificat. — Prose d'Henri Pistor pour la nativité

même.
de saint Jean.

De Noël à Pâques, l'Eglise célèbre dans son culte public, la mémoire des mystères joyeux et douloureux qui rappellent les principaux événemens de la vie temporelle de son divin fondateur. A Páques commence la série des mystères glorieux qui se poursuit jusqu'à l'Assomption de la sainte Vierge ou même jusqu'à la Toussaint, solennelle commémoration du ciel, fête du corps mystique de JésusChrist, qui croît et se forme chaque jour sous la loi de grâce, jusqu'à ce qu'il ait atteint son entière perfection, par la réunion de toutes les âmes et de tous les corps des prédestinés, au sein de la béatitude éternelle.

Le génie de l'Eglise catholique ne lui fait pas défaut pour chanter

Voir le 3 article au no 95, t. xvi, p. 342. Nous devons avertir de l'erreur typographique qui (p. 344) a fait attribuer à saint Jean Damascene, père grec, l'hymne de la Toussaint, qui est de saint Pierre Damien, père latin. III SÉRIE. TOME XVII. N° 102; 1848.

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et honorer dignement ces sublimes mystères. Ses offices semblent acquérir un nouveau degré de pompe et de grandeur. Ce n'est plus la naïve simplicité des chants de Noël, ni les accents douloureux de la Passion, ni les transports de la joie expressive et populaire des solennités pascales. Les hymnes, les proses, les antiennes des fêtes de l'Ascension, de la Pentecôte de la Sainte-Trinité, du Corpus Christi, ont quelque chose de singulièrement noble et majestueux qui en fait le principal caractère et qui les maintient à la hauteur des dogmes dont elles sont l'expression.

La Pentecôte surtout nous présente deux hymnes dignes d'être mises au premier rang, l'une par la grandeur des pensées et le profond mysticisme dont elle est empreinte, l'autre par le charme d'une tendre et ardente piété exprimée en un rythme plein d'élégance et d'harmonie. Le lecteur comprend que nous voulons parler du Veni creator et du Veni sancte Spiritus. La première est l'œuvre de Charlemagne, la seconde a été attribuée au roi Robert-le-Pieux, quoiqu'elle paraisse plutôt appartenir au pape Innocent III, ou selon d'autres à Herman Contract, moine de Richenau.

Mais que dire de l'office du Saint-Sacrement, composition merveilleuse de saint Thomas d'Aquin, qui en produisant ce chef-d'œuvre s'est élevé aussi haut dans l'ordre de la poésie sacrée, qu'il l'est par ses immortels ouvrages, dans l'ordre des sciences théologiques et philosophiques? Ce n'est pas ici le lieu de nous étendre sur le choix des psaumes, des répons, des antiennes, des hymnes dont cet office est composé.

Qui n'a mille fois admiré, qui ne sait par cœur le Pange lingua, le Sacris solemniis, le Verbum supernum prodiens, l'Adoro te supplex, le Lauda Sion salvatorem qu'on croirait dictés au saint docteur par les esprits angéliques ?

« Le génie méthodique du 13° siècle, dit l'abbé Guéranger dans » ses Institutions liturgiques, paraît dans la prose Lauda Sion, œuvre étonnante qui est incontestablement de saint Thomas. C'est là que

■ Un peintre italien a eu l'heureuse idée de représenter saint Thomas composant le Lauda Sion, environné d'anges qui lui dictent tour-à-tour les versets de cette admirable prose.

» la haute puissance d'une scholastique, non décharnée et tronquée » comme aujourd'hui, mais complette comme au moyen-âge, a su

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plier sans effort au rythme et aux allures de la langue latine, l'ex» posé fidèle, précis, d'un dogme aussi abstrait pour le théologien, » que doux et nourrissant au cœur du fidèle. Quelle majesté dans » l'ouverture de ce poème sublime! Quelle précision délicate dans » l'exposé de la foi de l'Eglise! et avec quelle grâce, quel naturel » sont rappelées dans la conclusion, les figures de l'ancienne loi qui » annonçaient le pain des anges, l'agneau pascal, la manne! Enfin, » quelle ineffable conclusion dans cette prière majestueuse et tendre » au divin pasteur qui nourrit ses brebis de sa propre chair et dont >> nous sommes ici-bas les commensaux, en attendant le jour éternel » où nous deviendrons ses cohéritiers! Ainsi se vérifie ce que nous » avons dit plus haut, que tout sentiment d'ordre se résɩut néces»sairement en harmonie. Saint Thomas, le plus parfait des scho>> lastiques du 13° siècle, s'en est trouvé par-là même le poète le plus >> sublime . »

La plupart des éloges que D. Guéranger donne au Lauda Sion peuvent s'appliquer, croyons-nous, avec une juste mesure, aux deux pièces que nous allons citer. Ces deux proses sont dues à la verve de l'illustre Adam de Saint-Victor dont nos lecteurs ont pu déjà apprécier le mérite par les nombreux emprunts faits à cet auteur dans nos précédens articles.

La première, consacrée à célébrer la descente du Saint-Esprit, était chantée le jour de la Pentecôte.

Le docteur luthérien Adalbert Daniel qui ne cache point son admiration pour ce morceau, le regarde comme ne le cédant à aucun chant ecclésiastique et regrette qu'il n'ait pas été connu en Allemagne. Cette prose, dit-il, respire les fleurs et les plus doux parfums des livres sacrés 2.

Institut. lit. tome 1, p. 348.

Præclarissima prosa, quam nullâ inferiorem, permultis superiorem duxerim, nihil spirat nisi sacræ scripturæ flores atque odores. Dolemus quod in Germanis nota fuisse non videtur. Thesaurus hymnolog. t. 1, p. 72.

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