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encore 1, ou bien xaì, et, ou iɛpaç, sacré, ou bien encore il tient lieu du point'.

1 majuscule (planc. 54 ).

L'I n'est susceptible que de trois formes; perpendiculaire ou droite, horizontale ou courbée, oblique ou inclinée.

L'I majuscule a pris en divers tems la forme du T, mais bien plus communément celle de l'L. Les exemples de cette dernière forme sont très-multipliés; mais elle ne passe point le 12e siècle, dans lequel même elle devient rare.

Si l'I perpendiculaire est de tous tems, l'J à queue (fig. 1, planche 54), était aussi en usage plusieurs siècles avant la fin de la République romaine. On dirait que, dès le 6e siècle, on affectait quelquefois de mettre cet J au commencement des mots; mais bientôt on s'apperçoit que cela se faisait sans dessein. Ce n'est guère qu'aux 11e et 12e siècles, surtout en Ecosse, qu'on commence à voir des J majuscules ou à queues au commencement des phrases et des noms propres d'hommes ou de lieux. On continua d'en user ainsi, quoiqu'un peu moins fréquemment, jusqu'au 15° siècle.

I minuscule (planche 54).

Les i minuscules formés en z avec une queue appartiennent aux derniers tems de l'écriture lombardique. On y voit aussi les i en forme de c à contre-sens, fig. 2, ceux-ci étaient même fréquents dans la cursive d'Espagne au 14e siècle. De la haste de l'i on vit encore plus souvent sortir un trait montant et un autre descendant, qui se traversent une ou deux fois ; ce mode affecta particulièrement l'i mérovingien. On vit ce trait saillir obliquement de la tête vers la droite, aux 10e et 11e siècles, dans la cursive des chartes.

Un pied à talons ou sans talons au bas des i, à droite ou à gauche, caractérise très-bien la lombardique des 8e et 9e siècles.

L'i minuscule gothique n'est distinctif que par les angles saillans et les pointes.

I cursif (planche 54 ).

L'i cursif gothique, s'il ne tient pas du majuscule, n'a rien qui

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sente trop le goût barbare; mais on le reconnaît pour être du 13o on 14e siècle à sa queue orbiculaire du côté gauche ou vers la droite. Cependant, lorsque la tête est tranchée d'un sommet, ou d'une ou de deux pointes en forme de cornes, avec une queue recourbée faiblement vers la gauche, c'est plutôt le commencement du gothique, que le gothique même. Cette mauvaise écriture commence au 12e siècle.

On doit tenir pour lettres gothiques tous les grands i dont la queue et le montant joints ensemble, et quelquefois même unis à la tête, ont à peu près la figure d'une s dans son sens naturel. Ceux qui portent des têtes et des queues courbes fort amples sont également gothiques. Des traits irréguliers en lignes droites, courbes ou mixtes, appartiennent au même caractère. Un point ou une barre vers le milieu du montant de ces i courbes est encore de son ressort, aussi bien que ceux qui seraient tranchés par un sommet fort grand, comme la fig. 3, et ce sommet est quelquefois oblique. Toutes ces sortes d'i ainsi spécifiés se rapportent aux 13e et 14e siècles. Les i cursifs semblables à nos y, fig. 4, s'annoncent pour être du 15° siècle; et ceux de la fig. 5, où l'on retrouve sans contredit nos grands i cursifs, sont du 16o.

Origine des accents sur les I.

Au moment où le bas gothique se glissa dans nos écritures, les u se confondirent avec les n, et surtout avec les u. Pour écarter cet embarras, les diplômes et spécialement les manuscrits furent soumis à la loi des accents sur les , comme les précédents avec une virgule. L'un des plus anciens exemples qu'on en puisse voir s'offre dans un diplôme d'Othon III, de 990. Cet usage s'affermit par degré pendant le 11e siècle. Au 13e, il devint très-commun, on en mit même sur l'i isolé, ce qui n'avait pas encore été fait; et au 14e sur tous les i sans distinction. On fit plus croyant entrevoir quelque agrément dans ces accents, on en gratifia également les u et d'autres voyelles; ce qui remit tout dans la confusion. Au 15e siècle, on fit cet accent si petit qu'il donna naissance aux points, contre lesquels certains écrivains affectèrent de se raidir; de façon que ce n'est qu'au 16e siècle, et encore sous Henri III, que les accents furent totalement bannis des imprimés.

Origine des points sur les I.

Les points sur les i n'ont donc commencé tout au plus que vers la fin du 14° siècle. Les marbres, les bronzes, les manuscrits et les diplômes où les points se trouvent régulièrement avant cette époque, doivent passer pour suspects, s'ils sont originaux ; ou comme faits par des écrivains peu instruits, si ce sont des copies. Quelques points sur les i, échappés à l'attention du faussaire dans des chartes préten dues du 12e ou 13e siècle, le décèlent ouvertement. Des accents même, ordinaires et fréquents sur les i d'un diplômé des neuf premiers siècles, ne décident pas moins de la fausseté; et leur usage continuel avant le 13e inspirerait de justes soupçons de faux.

Origine des J consonne.

Les anciens grammairiens distinguèrent la valeur de l'i voyelle de l'j consonne: ils leur donnaient la même dénomination, en faisaient la même application, mais ne leur donnaient pas la même prononciation que nous; ils le prononçaient comme nous prononçons l' à deux points. Ce fut Jacques Pelletier du Mans qui, dans sa Grammaire française imprimée en 1550, plaça le premier l'j à la tête des mots qui commencent par cette consonne, et qui le distingua constamment de l'i voyelle par la figure'. L'usage de distinguer la figure de l'j consonne de celle de l'i voyelle est si récent qu'on ne peut pas assurer qu'il soit généralement reçu dans tous les pays. Il n'était pas établi en France au milieu du 17e siècle, et en 1730 il ne l'était pas généralement en Allemagne et en Espagne.

Explication de la planche de l'I (planche 54).

s'il

On offrirait inutilement au lecteur la planche figurative de l'I, n'était au fait de la construction de cette planche et de la marche qu'on y a suivie; et cette connaissance ne peut venir que de la lecture réfléchie de l'explication de la première planche. Elle est trop détaillée pour qu'il soit possible d'y revenir à chaque élément. On y renvoie le lecteur, et on se contente de désigner l'âge des I ca

'Papillon, Dissert. sur l'j et l'v consonnes.

Voir les Annales, t. xiv, p. 288 (2o Série).

pitaux des marbres et des bronzes par les chiffres qui les accompagnent et la nature des caractères de l'I capital des manuscrits.

I capital des inscriptions (planc. 54).

Dans la Ire division, les figures sont droites ou à peu près. La 1re subdivision, inclinée, est avant Jésus-Christ. La 2e, terminée en rond, lui est antérieure de deux siècles; les autres caractères en losange et en creux vont jusqu'au gothique. La 3e est de la même durée. La 4o est illimitée. La 5e est du moyen et bas âge.

La IIe division est en forme de T droit, tronqué ou renversé. La 1re et la 2e forme sont des cinq premiers siècles. La 3e commence avant Jésus-Christ et finit un peu après.

La IIIe division, sous la forme de l'L, se rapporte aux quatre premiers siècles, excepté la 4e figure de la 4e subdivision, qui est du 8e siècle, et la dernière de la 5o, qui est du 13o.

La IVe division est d'une plus grande antiquité. La 4e subdivision, entre autres, précède de deux siècles l'ère chrétienne; elle semble pourtant revivre dans les bas tems, ainsi que quelques figures de la 5o.

La Ve division est en forme d'J consonne. Coupés par une traverse, ils appartiennent aux trois premiers siècles; sans traverse, ils eurent cours depuis la plus haute antiquité jusqu'aux bas tems. La 3e subdivision est gothique.

La VIa division enchérit sur toutes les autres par ses irrégularités ; presque tous ses caractères sont postérieurs au 12o siècle.

Sur les capitales des manuscrits, on remarquera seulement que la 4e division de l'I doit être abandonnée au gothique moderne.

A. B.

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