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On voit que même en hébreu, le th et le t ont eu des points de contact et de réunion.

Quant à la forme, on peut voir, dans le tableau que nous donnons ici, et dans la liste des lettres sémitiques, les nombreuses ressemblances qu'il y a entre ces figures et celles des lettres sémitiques.

Dans l'égyptien, pour figurer le T, nons trouvons en écriture hiéroglyphique des formes variées et nombreuses. (Voir planche 52). Nous y avons compris les T et les TH, qui, à ce qu'il paraît, n'ont jamais été très-nettement distingués dans les langues anciennes, puisque les grammaires assignent la double valeur de t et de th au même signe, notamment aux figures no 15, 18, 25, 32. On remarque parmi ces formes celles n° 16, 30, 38 qui, comme en chinois, sont représentées par une main ; celles n° 24, 25 par des bornes ou limites des champs, symboles de séparation, de suspension '.

4. T des alphabets des langues sémitiques, d'après la division du tableau ethnographique de Balbi (planche 52).

I. LANGUE HÉBRAIQUE, divisée,

1° En hébreu ancien ou hébreu pur, lequel comprend :

Le Ier alphabet, le samaritain2

Le IIe id., publié par Édouard Bernard,

Le IIIe par l'Encyclopédie.

Le IV, celui des médailles, n'a pas de T.

Le Ve, publié par Duret.

Le VIe, l'alphabet dit d'Abraham.

Le VII, l'alphabet dit de Salomon.

Le VIII, d'Apollonius de Tyane.

20 En chaldéen ou hébreu carré, lequel comprend : Le IX, celui qui est usité dans les livres imprimés. Le X', dit judaïque.

Le XIo, usité en Perse et en Médie.

' Voir l'Analyse gramm. raisonnée de différents textes anciens égypliens, par Salvolini, les nos 138 à 152, 155 à 177, 229, 232 à 236; 280, 293, 294.

2 Nous ne croyons pas devoir répéter ici quels sont les ouvrages ou tes auteurs qui nous ont fourni ces divers alphabets; ceux qui voudront les connaître pourront recourir à l'article où nous avons traité des A, t. xiv, p. 273.

Le XIIe, usité en Babylonie.

3o En hébreu rabbinique, lequel comprend :

Le XIIIe, le chaldéen cursif.

Une deuxième division de la langue hébraïque comprend le phénicien, qui est écrit avec les trois alphabets suivans:

Le XIV, d'après Édouard Bernard, n'a pas de T.

Le XV, d'après Klaproth.

Le XVI, d'après l'Encyclopédie, manque de T.

Uné troisième division comprend la langue punique, karchédonique où carthaginoise, laquelle était écrite avec :

Le XVIIe, d'après Hamaker, manque de T.
Le XVIIIe, dit Zeugitain, manque de T.
Le XIX, celui de Melita, manque de T.

Le XXe, celui de Leptis, manque de T'.

II. La langue SYRIAQUE ou ARAMÉENNE, laquelle comprend :

Le XXI, l'Estranghelo.

Le XXIIe, le Nestorien.

Le XXIII*, le Syriaque ordinaire, dit aussi Maronite.
Le XXIVe, le Syrien des Chrétiens de saint Thomas.
Le XXVe, le Palmyrénien.

Le XXVI, Sabéen mendaïte ou Mendéen.

Le XXVIIe et le XXVIII, dits Maronites.
Le XXIX, le Syriaque majuscule et cursif.
III. La langue MÉDIQUE, laquelle était écrite avec
Le XXXe, le Pehlvi, lequel est dérivé

Du XXXI, le Zend.

IV. La langue ARABIQUE, laquelle est écrite avec

Le XXXIIe, dit l'Arabe littéral, et

Le XXXIII, dit le Couphique.

V. La langue ABYSSINIQUE ou ÉTHIOPIQUE, laquelle comprend : 1o L'Axumite ou Gheez ancien; 2o le Tigré ou Gheez moderne; 30 l'Ahmarique, lesquelles langues s'écrivent toutes avec Le XXXIV. alphabet, l'Abyssinique, Éthiopique, Gheez. Enfin vient le Copte, que Balbi ne fait pas entrer dans les langues sé

'Nous verrons à la lettre que tous ces alphabets ont le th; ce qui nous fait penser que tous remplaçaient le ou T par le ♫ ou TH.

mitiques, mais qui cependant doit y trouver place, et qui est écrit avec Le XXXVe alphabet, le Copte.

5. De l'origine du grec et de la place assignée au T dans les langues dérivées du sémitique.

Il est certain que le ✪ ou th grec tire son origine du T ou tétha sémitique; sa figure et son nom le prouvent. Et cependant sa valeur est celle du n, thau ou de la 22e lettre de cet alphabet. La cause peut facilement en être expliquée. Cela doit venir : 1o De ce que la valeur même de ces deux lettres était dans les lettres sémitiques comme dans les nôtres, voisines ou souvent même identiques. C'est ainsi que nous donnons la même valeur au th et au t, bien plus, nous écrivons thrône et trône, thuileries et tuileries. Aussi le latin, qui a reçu son alphabet du sémitique, n'a pas admis cette lettre et s'est contenté du T qu'il a placé à la 19e place, c'est-à-dire qu'il n'a pris que le ou le th, qu'il a rendu par un T simple. Le grec au contraire a admis cette 9e lettre; il en a adopté la forme et la figure, mais il lui a donné la valeur du ♫ ou thau, qu'il a appelé théta, c'est-àdire qu'il a fait pour nommer cette lettre, ce qu'il a fait dans plusieurs circonstances, c'est que, il a lu de gauche à droite le nom du teth. En effet, si on lit de gauche à droite le mot n, on aura thet ou theta au lieu de teth, lu sémitiquement ou de droite à gauche. Au reste nous avons déjà vu que les Hébreux eux-mêmes échangeaient quelquefois t par th, et même par d, puisque les 70 écrivent

iod par wo, ioth. Leur valeur était donc une nuance entre d, t, tz et ts. Les Grecs eux-mêmes ont écrit quelquefois TY pour Or1 et les Latins ont traduit Otyyάvo par tango. Ce qui prouve que la prononciation des deux lettres était voisine ou semblable.

6. Forme ancienne du grec (planche 52 ).

Nous ne donnons ici ni la planche, ni les explications des T majuscules ou minuscules, on les trouvera à la lettre T. Nous croyons pourtant devoir reproduire les formes du ℗ ou TH grec. On n'a qu'à jeter un coup d'œil sur cette planche pour voir les étonnants rapports qu'elles offrent avec la plupart des alphabets sémitiques et même avec les formes 9, 17, 24, 25, 34, 35 des caractères chinois, et les nos 35, 37 de l'alphabet égyptien.

▾ Voir Placentinus, De siglis vel. Græcorum, p. 166.

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