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de Collins, etc., et à un recueil intitulé English novellists; titre qui ne signifie pas Romanciers anglais, comme les auteurs de la Biographie des hommes vivans le traduisent. La nuance légère, mais réelle, qui sépare les mots novel et romance à pu leur échap per: ce sont les Smollet, les Johnson, les Fielding, dont mistriss Barbauld à réuni les productions légères, piquantes, philosophiques, dans cinquante volumes in12. Elle a rédigé les notices biographiques qui accompagnent ces ouvrages, et les a fait précéder d'un Essai sur les romans, l'un des meilleurs morceaux de la critique anglaise. Une collection non moins intéressante, est le Choix des feuilles d'Addisson, Johnson, Steele, etc., qu'elle a publié en 1806 (3 volum.), et dont la traduction manque en France. La Correspondance, la vie et l'examen des ouvrages de Samuel Richardson, 6 vol. in-8°, (1804), est un des exemples les plus remarquables de cette prolixité biographique, devenue si commune en Angleterre depuis quelques années. Leuliette en a donné une traduction française. On a blié, sans doute involontairement, dans toutes les biographies, de donner le titre d'un des plus singuliers ouvrages de mistriss Barbauld: les Péchés du gouvernement sont les péchés du peuple: sentence que l'on pourrait expliquer de plus d'une manière, mais que nous croyons pouvoir interprèter ainsi : un peuple est coupable, alors que par faiblesse, par paresse, par lâcheté, il laisse f'oppression peser sur sa tête; car

ou

il est comptable envers Dieu même de la liberté qu'il a reçue de lui.

BARBAULT-ROYER (P. F.), homme de couleur, figura dans l'insurrection de Saint-Domingue. Néanmoins il fut envoyé en France par les colons, et il adressa au corps-législatif une lettre dans laquelle il retraçait toutes les horreurs dont cette colonie avait été la proie depuis l'arrivée des commissaires, auxquels il en attribuait la cause. Cette accusation donna lieu à une discussion assez vive au conseil des cinq-cents; BarbaultRoyer ne put cependant obtenir d'être entendu à la barre. L'année suivante on le renvoya dans les colonies pour remplir les fonctions de haut-juré; à son retour il demanda une indemnité qui ne lui fut point accordée. Il entreprit alors de faire des articles pour divers journaux, et fut plus particulièrement attaché au Bédacteur, journal officiel du directoire. I occupa ensuite un emploi au ministère des affaires étrangères. Barbault - Royer est auteur de différens ouvrages, savoir: 1o De la guerre contre l'Espagne, in-8°, 1792; 2° les Loisirs de la liberté, nouvelle républicaine, in-8°, 1795; 3° Craon, ou les trois Opprimés, in-18, 1795; 4° Voyages dans les départemens du Nord, de la Lys et de l'Escaut, pendant les années 7 et 8, in-8°, 1800; 5° les Pergamines, ou Tablettes, suivies de notes et de remarques, in-12, 1802; 6° Résumé sur l'Angleterre, in-8°, 1803.

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BARBÉ (M HORTENSE-CÉRÉ), née à l'île de France. Me Céré

Mr. Barbé Marbois.

Robert Lefevre pinx!

Fremy del et Sculp

tisfaction de Louis XVI. L'esprit d'impartialité qui distingue les auteurs de cet ouvrage, leur fait un devoir de rapporter un fragment de la lettre que lui écrivit, par ordre du roi, le 3 juillet 1789, M. de La Luzerne, ministre de la marine, et un billet entièrement écrit de la main de S. M. « J'ai été déjà plusieurs fois char

Barbé a fait Maximien, tragédie en cinq actes et en vers, qui parut en 1811. Quoique cette pièce n'ait pas été représentée, il en existe une seconde édition où se trouvent des changemens importans. On y remarque des vers heureux; mais en général la pièce offre peu d'intérêt. Cette dame est connue plus avantageusement par les articles qu'elle a fournis aux Anna-gé par le roi de vous témoigner les politiques et littéraires, journal qui paraît aujourd'hui sous le titre du Courrier francais.

BARBE-MARBOIS (FRANÇOIS, MARQUIS DE), fils du directeur des monnaies de Metz, est né dans cette ville, le 31 janvier 1745. La protection du maréchal de Castries, ministre de la marine, contribua à le faire nommer consul général aux États-Unis d'Amé rique, et quelque temps après, intendant de Saint-Domingue. M. de Marbois, aussi distingué par son caractère que par ses talens, administra cette colonie avec une intégrité qui dut lui faire des ennemis. Les différens biographes, en transmettant des renseignemens sur la carrière administrative et diplomatique de cet honorable citoyen, rapportent, d'après des assertions calomnieuses ou sur des données inexactes, que la sévérité qu'il déploya dans l'exercice de ses fonctions à SaintDomingue, fut portée à un si haut point que son rappel fut vivement sollicité ce fait est faux. Obligé de corriger et de beaucoup réformer, M. de Marbois s'efforça de remplir son devoir comme administrateur sans cesser d'être juste, et il reçut les témoignages les moins équivoques de la sa

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» la satisfaction des services que » yous lui avez rendus. L'ordre "que vous avez remis dans les fi»nances délabrées de Saint-Do»mingue, la fermeté avec laquelle vous avez toujours soutenu » les intérêts de S. M., votre zèle pour le maintien des lois et pour >> l'exacte administration de la jus>>tice, ont constamment mérité » son approbation; mais dans la circonstance présente, vous ve>>nez de donner l'exemple d'un » zèle et d'un genre de courage » qu'on trouve rarement dans les >> meilleurs administrateurs. S. » M. m'ordonne de vous mander »>qu'elle vous sait le plus grand >> gré de votre résistance et de vo>> tre réclamation contre l'ordon»nance (cette ordonnance était un abus de l'autorité militai»re) enregistrée le 11 mai de cette >> même année. Il a été fait lectu>> re, au conseil-d'état, du discours » que vous avez prononcé en cette »occasion, et qui a été consigné » sur les registres du conseil su>> périeur de Saint-Domingue: vos » vues, vos principes, votre atta»>chement aux lois, ont été remar>>qués et approuvés par S. M. Son »intention est que, dans les cir>> constances présentes, vous né »quittiez point une colonie que

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>> vous avez si bien administrée, >> et où vous pouvez encore lui ren>>dre les services les plus impor>>tans. » A la suite de cette lettre est le billet autographe de Louis XVI. « C'est par mon ordre exprès que M. de La Luzerne vous >>écrit; continuez à remplir vos » fonctions et à m'estre aussi u>> tile que vous l'avez été jusqu'ici; >> vous pouvez estre sûr de mon >> approbation, de mon estime, et >> compter sur mes bontés: signé >> Louis. » Les fonctions d'intendant que M. de Marbois exerçait ayant cessé, il revint en France en 1790. Le roi le fit rentrer dans le département des affaires étrangères, où il avait commencé à être employé dès 1768. S. M. le chargea bientôt après d'une mission particulière à Vienne, et le nomma son ministre à la diète de l'empire. M. de Marbois fut étranger aux premiers événemens de la révolution. En 1795 (an 5), le département de la Moselle le nomma au conseil des anciens. A peine y siégeait-il qu'il eut à se justifier d'avoir participé à la rédaction du traité de Pilnitz, où furent posées, en 1791, lors de l'émigration de M. le comte d'Artois, les bases de la première coalition contre la France, traité dont on l'accusait même d'être le principal auteur. Il repoussa avec force cette accusation et demanda à être jugé. Un de ses collègues fit passer à l'ordre du jour en rappelant au conseil que, lorsque M. de Marbois était maire de la ville de Metz (même année 1791), il avait donné des preuves non équi voques de son patriotisme. Enjanvier 1796 (pluviôse an 4), M. de

Marbois prononça un discours sur l'organisation de la marine, et saisit cette occasion pour manifester les sentimens les plus français, en examinant l'influence que donnait à

l'Angleterre sa puissance maritime; ce fut avec autant de patriotisme que de chaleur qu'il cita les noms de Jean-Bart, Duguai-Trouin et Thurot, comme, en l'an 5, il paya un juste tribut d'éloges à l'armée d'Italie et à l'activité de son illustre chef. En août de la même année, il parla en faveur des rentiers de l'état; dans le mois suivant, il fut élu secrétaire. Plusieurs fois il attaqua, mais sans succès, la loi du 3 brumaire an 4, qui excluait des fonctions publiques les nobles et les parens des émigrés. Se trouvant désigné pour le ministère des colonies, sur une liste saisie chez Berthelot de la Villeheurnois, qui fut traduit au conseil de guerre dela 17 division militaire, le 14 pluviose an 5 (1797), avec Brottier, Duverne-de-Presle, dit Dunan, Poly et autres agens des princes français, il fut regardé, sinon comme ayant pris part au complot, du moins comme étant attaché au parti royaliste, et il fut rangé au nombre des ennemis du directoire. Cette prévention ne le rendit point injuste, il loua avec franchise la sagesse des directeurs et la modération du général Bonaparte à l'occasion des préliminaires de Léoben. Mais dans la lutte qui s'établit entre le directoire et la majorité des conseils, il se prononça avec énergie, dans la séance du 20 juillet de la même année, et vota des remercîmens au conseil des cinq-cents pour la fermeté qu'il montrait dans

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