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le 21 janvier, il manifesta fortement son opinion pour que la cour de Vienne s'expliquât sur son adhésion au traité de Pilnitz. Le 17 avril de la même année, il s'éleva contre la proposition faite par Condorcet, pour que la nomination des commissaires de la trésorerie appartînt au peuple, et il demanda qu'elle émanât du roi. Le 3 mai, M. Beugnot désigna les journalistes Carra et Marat comme auteurs de la mort du général Theobald Dillon, tué à Lille par ses soldats; il provoqua et obtint contre Marat un décret d'accusation. Peu de jours après, il proposa que l'assemblée examinât toutes les pièces dans l'affaire du général depuis maréchal de Rochambeau, et du ministre DuportDutertre. Il dénonça au pouvoir exécutif la municipalité de Paris, et le ministre de la justice, relativement à la feuille incendiaire dite l'Ami du peuple. Après le 10 août, il cessa de siéger à l'assemblée. En vertu de la loi des suspects, promulguée le 17 septembre 1793, il fut conduit à la Conciergerie dans le mois d'octobre de la même année, puis transféré à la Force, d'où il ne sortit qu'après le 9 thermidor. Depuis cette époque, jusqu'à la révolution du 18 brumaire, M. Beugnot resta ignoré; mais Lucien Bonaparte, alors ministre de l'intérieur, se l'attacha en qualité de conseiller intime. M. Beugnot, chargé de l'organisation nouvelle de ce ministère, s'occupa de la nomination des premiers préfets. Il fut nommé lui-même à la préfecture de la Seine-Inférieure. On remarque ce passage dans le dis

cours d'installation, qu'il pronon ça à Rouen « Les enfans de la vieille Neustrie n'ont pas encore oublié le chemin de la GrandeBretagne; nos pères lui portèrent desfers, et Bonaparte n'était pas à leur tête ! Le héros et le père des Français, et trente millions de bras vous seconderont. Au mois de mars 1806, M. Beugnot fut nommé conseiller-d'état, section de l'intérieur, et remplacé dans ses fonctions de préfet, par M. Savoye Rollin; la même année il présida le collége électoral de la Haute-Marne. En 1807, l'empereurle chargea de l'organisation du royaume de Westphalie, qu'il destinait à son frère Jérôme, et dont M. Beugnot devint le ministre des finances. Au mois de mai 1808, étant de retour à Paris, M. Beugnot rentra au conseil-d'état; en juillet suivant, il partit pour le grand-duché de Berg et de Clèves en qualité de commissaire impérial et de ministre des finances. Ce fut à cet époque qu'il reçut de l'empereur le titre de comte, et qu'il fut nommé officier de la légion-d'honneur. La fatale retraite de Leipsick força M. Beugnot à quitter l'administration du grand-duché, et à rentrer en France, où il arriva au mois de novembre 1813. Une maladie grave de M. Duplantier, préfet du département du Nord, ayant donné lieu à la nomination d'un préfet par interim, M. Beugnot fut chargé de ces fonctions, un mois après son retour. En 1814, au mois d'avril, le gouvernement provisoire lui adressa à Lille, où il se trouvait, sa nomination en qualité de commissaire au dépar

tement ou ministère de l'intérieur. M. Beugnot se rendit en hâte à Paris, et borna, pour ainsi dire, ses travaux administratifs, qui d'ailleurs ne durèrent que quelques semaines, à l'érection en plâtre de la statue de Henri Neuf. Il fut nommé par le roi, le 18 mai, au ministère de la police, transformé en direction-générale, ministère ou direction qu'il compara si heureusement à une goutte d'huile, qui filtre dans les ressorts du gouvernement, et les empêche de faire du bruit ; ce qui semble une parodie de ce mot du soldat: il faut plumer la poule sans la faire crier. Un des actes les plus gais de ce ministère de M. Beugnot, est sans doute cette fameuse ordonnance sur la célébration forcée du dimanche, qui mettait l'embargo sur les déjeuners, et celle sur la fête - dieu : on disait, les processions passeront, mais les déjeuners ne passeront pas. De plaisantes caricatures, et quelques calembourgs, firent bonne et convenable justice de l'administration de M. Beugnot à la police. Il en fut consolé par

le ministère de la marine, où probablement on regardait l'île d'Elbe comme une colonie française. Ce fut alors, en effet, que Napoléon et son bataillon en partirent pour rentrer dans la mèrepatrie ce qui décida, tout naturellement M. Beugnot à aller rejoindre à Gand la famille royale. Le ministère de la marine ne lui fut pourtant pas rendu; mais au retour du roi, M. Beugnot fut chargé de la direction-générale des postes, et l'occupa pendant

T. II.

trois mois. En septembre 1815, quand cette direction lui eut été retirée, il fut, par forme de consolation, nommé ministre-d'état, et membre du conseil privé. Député à la chambre de 1815, par le collège électoral du département de la Marne, il neur d'être de la minorité de cette chambre, si déplorablement fameuse. En décembre suivant, chargé, en qualité de rapporteur, d'examiner le projet de loi sur la création de 7 millions de rentes, pour garantir les paiemens à effectuer aux souverains de la coalition, il proposa d'adopter purement et simplement ce projet. En 1816, il insista vivement pour que les pensions accordées aux ecclésiastiques mariés leur fussent continuées; et il fut l'un des membres qui examinèrent la proposition sur la responsabilité des ministres. L'ordonnance du roi du 5 septembre fut rendue, et M. Beugnot devint président du collége électoral de la Seine-Inférieure; il y fut nommé député, ainsi que par le collége de la Haute-Marne; dans le cours de cette même session, il opta pour le département de la Seine-Inférieure, et siégea au côté gauche (seconde section). En décembre 1817, il proposa un amendement au projet de loi sur la liberté de la presse. Dans un rapport sur le budjet, il demanda la prorogation de six douzièmes des contributions directes pour 1818, et démontra que cette mesure était commandée par la nécessité; il demanda en outre, qu'on ouvrît au ministre des finances un crédit provisoire de 184,200,000

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francs, formant les six douzièmes des quatre contributions de 1817. Lors de la présentation de la loi sur le recrutement, il dit : « Il >> ne faut pas qu'on voie plus long>> temps des officiers à peine con»> nus, s'élever au premier rang » de la milice, et scandaliser la » France, qui les voit finir sans >> les avoir vus commencer. » En mars 1818, il discuta le budget et plusieurs projets soumis à l'assemblée par M. Graverend et par M. le duc de Gaëte. En mars 1819, il fit un rapport sur la proposition de la chambre des pairs, présenté par M. Barthélemy, pour changer le mode d'élection; et quand on s'occupa de la discussion du second projet de loi sur la liberté et les délits de la presse, il combattit l'opinion de M. de La Bourdonnaye, et il fit très-bien. M. Beugnot est un de ces hommes que l'on attend à la nécrologie. Il y a peu de gens dans les affaires, qui aient une aussi grande clientelle de souvenirs. Il est ministre d'état et toujours député. C'est une double sinécure, que le budget rend laborieuse chaque année; les opinions qu'il émit l'année dernière à la tribune, lors de sa discussion, furent souvent de beaux souvenirs des grands principes de la liberté, et de nouveaux témoignages du talent éminemment pur et oratoire qui a distingué M. Beugnot dans toutes les assemblées. Il est le rapporteur perpétuel de la commission du budget; ce qui rend cette tâche si difficile, c'est le précepte de l'Evangile non po

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BEURMANN (F. A. BARON DE),

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maréchal de camp, d'une famille noble d'Alsace. Il prit de bonne heure le parti des armes, et s'enrôla dans la cavalerie comme simple soldat. Il mérita par sabravoure et ses talens les grades et les distinctions qui lui furent successivement accordés. Le 2 décembre 1805, à la bataille d'Austerlitz, où il servit comme chef d'escadron dans la garde impériale, l'empereur, en récompense de la bravoure qu'il avait déployée, le nomma colonel du 17 ment de dragons. Passé à l'armée d'Espagne, il soutint l'honneur de ses premiers faits d'armes. Le 3 août 1809, il traversa le Tage à la tête de son régiment, près de Talaveyra, et prit à l'ennemi 5 pièces de canon et 10 caissons. En mai 1811, lorsque les Français se rendirent maîtres de Figuières, il fit prendre la fuite aux troupes espagnoles qui voulaient secourir cette place. Le 6 août de la même année, il fut nommé général de brigade. En 1815, devant les murs de Taragone, il mit en déroute l'armée anglaise, qui en faisait le siége. Étant à la tête des troupes qui revenaient d'Espagne, le dévouement avec lequel il s'opposa, en 1814, à l'invasion de la France par les puissances coalisées, est digne des plus grands éloges. Le premier novembre de la même année, il reçut du roi la croix de SaintLouis, et ensuite celle du Mérite militaire. Après le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, le général Beurmann servit avec un nouveau zèle, et fut mis à la demi-solde, après la seconde restauration. Son frère, comme lui général de ca

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