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plorable un pays dévasté, pour qui la paix devenait un premier besoin. En 1794, M. de Berthelot concerta avec le comte de Pui saye la jonction des forces de ce chef de Chouans avec les insurgés du Morbihan. Il commanda, en 1795, la cavalerie de ces mêmes insurgés; fut ensuite l'un des of ficiers de l'armée rouge, sous les ordres de M. de Tinténiac, et se jeta dans le département des Côtes-du-Nord, où il ne cessa qu'à la dernière extrémité, en 1800, de faire une petite guerre désastreuse pour ce pays. Il fut compris alors dans la pacification préparée par l'infortuné général Brune. M le comte de Berthelot s'établit épicier à Auray, et fut, quel que temps après, employé dans les douanes. En 1805, il s'embarqua, à Pont-Naval, sur un chassemarée. On ne sait encore quel était son dessein; toutefois il fut soupçonné d'avoir voulu passer en Anglerre; et la gendarmerie le conduisit à Paris, où il fut détenu pendant plusieurs années.

BERTHEREAU (GEORGES FRANÇOIS), naquit à Belesme, le 29 mai 1732. Membre de la congrégation de Saint-Maur, il fut chargé par ses savans confrères, qui travaillaient à la collection des historiens de France, d'extraire des auteurs arabes tout ce qui a vait rapport à l'histoire des Croisades. Savant lui-même, il connaissait parfaitement le grec et l'hébreu, mais non l'arabe. I lui fallut apprendre cette langue, s'attacher à un Syrien pour la mieux connaître, et surmonter ensuite une foule de difficultés et de dégoûts, pour rassembler les

extraits qui lui étaient demandés, et qu'il accompagnà d'une version latine. Après trente ans de travaux pénibles, après avoir complété cette importante collection, qui formait deux énormes in-f', il s'adressa au gouvernement pour les faire imprimer. Cette cour où l'on prodiguait l'or à des courtisans et à des courtisanes, trouva les dépenses beaucoup trop fortes. On prétendit que l'imprimerie royale ne possédait aucun caractère arabe; ce n'était qu'un prétexte. Le ministre Breteuil, un peu plus instruit apparemment qu'il n'appartient à un ministre, retrouva ces caractères, mais n'imprima point l'ouvrage. Berthereau fut profondément affecté de l'inutilité d'un si long travail. La révolution l'arracha à son ordre. Assailli de bonne heure par les infirmités de la vieillesse, il mourut le 26 mai 1794.

BERTHEREAU (THOMAS), né le 22 novembre 1733, de la même famille que le précédent. Après avoir été président du tribunal de instance du département de la Seine, il fut du nombre des commissaires chargés de la rédaction du Code judiciaire. Le 15 d'octobre 1815, M. Berthereau a été nommé, par le roi, président honoraire. En 1813, il avait été présenté comme candidat au sé

nat conservateur.

BERTHEREAU (L'abbé), curé du Teillier, dans le Maine, fut député, député, en 1789, aux états-généraux. Il accepta d'abord, et refusa ensuite, la constitution civile du clergé. Après s'être réuni aux communes, il protesta contre les

mesures de l'assemblée nationale, et émigra en 1793. Cette mobilité d'opinion et de conduite le fit repousser des deux partis. L'ab bé Berthereau est probablement mort, puisque dans les grands mouvemens politiques qui ont eu lieu depuis cette époque, on ne l'a vu paraître sous aucune bannière.

BERTHEVIN (JULES JULIENGABRIEL), littérateur, né à Stockholm, en 1769, de parens français, originaires de Saint-Berthevin, près de Laval. Il fut amené en France, en 1771, par suite des révolutions de la Suède, et perdit, étant bien jeune encore, sa mère, et bientôt après son père, qui s'était acquis de la réputation comme chimiste. C'est à ce savant, inventeur de plusieurs procédés achetés par la manufacture de Sèvres,quel'on est redevable de l'importation des nitrières artificiel les, dites couches à la suédoise. Le jeune Berthevin dut à l'amitié de quelques personnes qui avaient été liées avec ses parens, une bourse au college d'Orléans, où il fit ses études avec beaucoup de succès; il s'était attaché particulièrement à l'étude de la langue grecque, et avait mérité que le célèbre Villoison lui portât un vif intérêt. M. Berthevin publia, en 1790 et 1791, plusieurs brochures sur la révolution. En 1793, il se trouva impliqué dans l'affaire de Léonard Bourdon, et futtra duit au tribunal révolutionnaire. En 1796, il établit une maison de librairie à Orléans, et, en 1812, il vint à Paris, où il fut attaché au ministère de l'intérieur. On connaît de M. de Berthevin: 1°

Pauline et Moi, Paris, 1796; 2° Médée, traduction de l'allemand de Benda, Orléans, 1797; 3° l'As¬ semblée à Cythère, Orléans, 1798; 4° Tombeau d'Elma, Orléans, 1799; 5° Henri IV peint par luimême, Paris, 1814. On le croit auteur, sous le nom de M. Delanoë, septembre 1815, des Observations critiques sur le rapport fait au roi, le 15 août 1815, et sur le mémoire présenté au roi, dans le même mois, attribué au duc d'Otrante.

BERTHEZENE (JEAN-ETIENNE) occupa successivement divers emplois publics jusqu'à l'époque où le département du Gard le nomma député à la convention nationale. M. Berthezène ne s'attacha à aucune des factions qui divisèrent l'assemblée; cependant, dans le procès du roi, il vota la mort. Sous le directoire, il devint membre du conseil des cinq-cents, d'où il sortit en 1797. Après le 18 bru maire, son département le porta au corps-législatif, où il siégea jusqu'en 1805. Il a quitté la France au mois de janvier 1816, par suite de la loi contre les conventionnels votans.

BERTHEZÈNE (LE BARON), lieutenant-général, fils du précédent, est né en Provence, vers l'année 1780. Destiné, par sa famille, ‹à l'état militaire, il parvint rapidement de grade en grade jusqu'à celui de major du 65 régiment de ligne. Colonel du 10TM* régiment d'infanterie légère, le 10 février 1807, il reçut dans le mois de juillet suivant, la décoration d'officier de la légion-d'honneur. Peu de temps après, il fut fait général de brigade, et, le 4 aoû‡

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1813, général de division. En 1814, le roi le nomma chevalier de Saint-Louis. Après le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, le ministre de la guerre chargea le baron Berthezène d'examiner les droits des officiers qui avaient obtenu de l'avancement sous le gouvernement royal, et de placer les officiers à demi-solde à la suite d'un des régimens de leur arme, afin qu'ils pussent jouir de leur traitement d'activité. Depuis le second retour du roi, ce général n'a point été employé.

BERTHIER (ALEXANDRE), PRINce de Neufchatel et de WAGRAM. La vie du maréchal Berthier est le registre de la gloire militaire de la France, en sa qualité de chef d'état-major de nos plus grandes armées, sous leur plus grand capitaine, depuis 1794 jusqu'en 1814. Le tableau fidèle de ses services, durant cette longue et brillante période, tracé d'une manière si incomplète et si inexacte dans les autres Biographies, a dû fixer l'intérêt de ses compagnons d'armes, de ceux surtout qui, n'ayant plus rien à apprendre, mettent si justement leur honneur à ne rien oublier. Ils ont da réclamer, et nous avons dû leur céder, cette partie de la tâche que nous nous sommes imposée. Notre ouvrage, consacré exclusivement à la grande époque qu'ils ont illustrée, est le patrimoine de tous ceux qui ont rendu la révolution glorieuse. L'engagement que nous avons pris pour la publication de ce volume ne nous a pas permis d'attendre la confection de leurimportant travail. Get te seule considération, qui sans

doute doit être appréciée, nous a forcés à reporter au surnom de NEUFCHATEL l'article qui appartient au nom de BERTHIER : ainsi nous n'aurons dérogé à nos principes sur la légitimité des noms roturiers, qu'en faveur de celle de la vérité, dont la noblesse est incontestable.

BERTHIER (VICTOR-LEOPOLD), frère du prince de Neufchâtel et de Wagram, naquit à Versailles, le 12 mai 1770. Il entra dans la compagnie des gardes de la porte, comme officier, en 1781, et fut, en 1785, nommé sous-lieutenant au régiment de la Fère. A l'époque de la révolution, son avancement devint rapide. Il servit d'abord sous les ordres du général Kellermann, et se distingua pendant la campagne de 1793, par plusieurs actions d'éclat, qui lui firent obtenir un sabre d'honneur. Il fit toutes les campagnes d'Italie, fut nommé, en 1794, ingénieur-géographe et chef de bataillon; en 1795, adjudant-général, et chef d'état-major de l'armée de Naples. Le grade de général de brigade lui fut donné sur le champ de bataille de la Trebia. Chargé, en 1801, de réorganiser les débris de l'armée d'Égypte, il se rendit à Toulon. Envoyé peu de temps après en Hollande, il devait être chargé d'un commandement pour la Louisiane, mais la cession de cette colonie au gouvernement des États-Unis fit contremander l'expédition. Le général Berthier passa ensuite à l'armée d'Hanovre, dont il devint chef d'état-major, avec le grade de général de division, en 1805. Il fut aussi nommé commandant

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