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tourbes et du bois; 5o Dissertation sur l'utilité d'une école vété rinaire; 6o une nouvelle Carte de Harlem. Enfin, après la mort de Berkhey, on a publié le Recueil de ses poésies, Harlem, 1813, in-8°.

BERLIER (THÉOPHILE), avant la révolution, avocat au parlement de Dijon. Il était président du directoire du département de la Côte-d'Or, quand il fut, en 1792, député par ce département à la convention nationnale: il avait alors 31 ans. Son opinion sur la question de savoir si le monarque pouvait être mis en jugement fut le premier acte par lequel il se fit remarquer. Cette opinion, où il conclut pour l'affirmative, était raisonnée et écrite avec beaucoup de talent. M. Berlier vota la peine capitale dans le déplorable procès du mois de janvier suivant. Nommé membre du comité de législation, il fit, en cette qualité, plusieurs rapports, et émit diverses opinions sur des questions appartenantes, soit à l'ordre judiciaire, soit à l'ordre civil; plusieurs de ces rapports et opinions furent imprimés, et se ressentaient de cette exaltation qui semblait le partage de tous les hommes placés à la tête des affaires publiques. Vers l'époque du 31 mai 1793, M. Berlier fut nommé membre du comité de salut public, dans l'une des élections, alors mensuelles; mais il y resta și peu de temps, et y fit si peu chose, se prêtant mal aux suggestions des hommes puissans de ce tempsmalheureux, que sa nomination même resta inconnue de plusieurs de ses collègues. Deux mois

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après, il fut chargé d'une mission près l'armée du Nord, et spécialement envoyé dans la ville de Dunkerque, alors assiégée par le duc d'York. Il s'acquitta de cette mission avec succès, et dirigea la partie administrative de la manière la moins onéreuse que put alors comporter l'état de guerre: il ne fit peser sur les citoyens aucune taxe arbitraire. Rentré à la convention, vers le milieu de frimaire (thermidor 1795), il fut, par décret, replacé, presque immédiatement après, au comité de législation. Ce comité était occupé alors d'un long et fastidieux travail. La Loi rétroactive du 12 brumaire, sur les successions (loi portée en l'absence de M. Berlier), avait besoin de nombreux développemens. On le chargea de les préparer; en conséquence, il présenta la loi du 17 nivôse an 2, et dans le mois suivant, les lois qui durent être le complément de la première. Il parla peu sur d'autres matières à cette époque, qui était celle de la plus grande effervescence révolutionnaire; il fit cependant, même avant le 9 thermidor, passer à l'ordre du jour, sur une pétition émanée de la société des jacobins, et qui tendait à interdire l'exercice de toute action civile, pour dettes ou autrement, sur les biens des défenseurs de la patrie. Il fallait assurément du courage et de l'adresse, pour faire rejeter une proposition venant d'une telle part, et qui, toute subversivę qu'elle était de l'intérêt général, se présentait au premier aspect avec beaucoup de faveur dans la convention ante-thermidorienne,

Le 9.thermidor arriva, et l'on dut s'occuper de l'organisation provisoire d'un nouveau, gouverne ment: parmi divers projets présen, tés à ce sujet, celui de M. Berlier obtint la priorité et devint la base de la loi qui fut portée sur son rapport quelques jours plus tard., Presque dans le même temps, ce député fut envoyé dans les départemens du Nord et du Pas-deCalais, qui avaient beaucoup souf fert, le dernier surtout, pendant l'action révolutionnaire. M. Berlier avait à consoler un grand nombre de familles, et il le fit, mais en homme qui se tenait en garde contre toute réaction. Dans le mois de décembre 1794, ilrentra à la convention, qui s'occupait alors de donner à la France une constitution autre, que celle qui avait été promulguée l'année, précédente; une commission de onze membres fut chargée de préparer ce travail : M. Berlier en fit, partie. A ce travail, se liaient quel ques questions dont la solution préalable devenait nécessaire, et qui furent le sujet de plusieurs, rapports particuliers telles é taient les questions sur le jury constitutionnaire, la gradualité des, fonctions publiques, etc, M. Berlier émit sur ces matières, des opinions qui ne l'empêchèrent, point de prendre part à d'autres, dicussions importantes qui s'élevèrent dans la convention, notamment pour la restitution des biens des condamnés. Il s'unitaux, orateurs qui la soutenaient juste, et politique. Cependant, la réaction avait marché, et, la convention menacée revenait à ceux de ses membres qu'elle regardait

comme placés entre les extrêmes; environ un mois avant le 13 vendémiaire, M. Berlier fut presque en même temps porté au co→ mité de salut public, et à la prési dence de la convention; dans ces momens critiques, il occupa le fauteuil avec sagesse et fermeté. C'est par-là qu'il termina, sa carrière de conventionnel. Député au conseil des cinq-cents, tant par son propre département que par ceux du Nord et du Pas-de-Calais, qui se rappelaient son hono rable conduite pendant ses missions, il parla dans ce conseil sur diverses questions de législation ordinaire: son opinion sur un rapport relatif aux biens Fourquevaux, et une sortie contre les prêtres, perturbateurs de l'ordre constitutionnel, ont été dans cette session, ce qu'on a remarqué le plus parmi ses, discours. La session fut le terme de ses fonctions législatives, cette première fois; et sa sortie, par la voie du sort, eut lieu, le dernier jour de floréal an 5. Quelques, mois après, il fut nommé par le directoire, substitut du commissaire près du tribunal de cassation. Il occupa cette place fort, peu de temps; car il rentra le prairial, an 6, (mai 1807), au conseil des cinqcents. Objet d'une double nomination, des électeurs de Paris, qui cette année avaient fait scission, et s'étaient partagés, en deux assemblées, dont l'une occupait le: local de l'Institut, et l'autre celui de l'Oratoire, M. Berlier, fut élu par toutes les deux. Depuis cette époque jusqu'au 18 brumaire, ilparlasur diverses matières, mais le plus souvent sur des questions

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de législation civile. Toutefois nous devons mentionner spécialement ses discours sur la liberté de la presse; il en prononça deux à plusieurs mois d'intervalle, dont l'objet était, en respectant cette liberté, de trouver des mesures propres à réprimer la licence, et il proposa, au nom d'une commission spéciale, un projet de loi qui, adopté par le conseil des cinq-cents, fut ensuite rejeté par celui des anciens, de sorte que le problème que l'on crut un moment résolu, resta et restera peut-être long-temps sans l'être, vu l'extrême difficulté de tracer ła limite entre l'usage et l'abus. M. Berlier fut appelé au fauteuil de la présidence dans la même session, et fut rapporteur d'un certain nombre de résolutions ou projets de loi sur les finances, matière sur laquelle il n'avait point parlé jusqu'alors; il fit aussi un rapport, qui fut converti en loi, sous la date du 14 ventôse an 7, sur les domaines engagés; travail important et d'une assez grande étendue, mais qui se plaçait hors de ce qu'on appelait alors les questions politiques. A cette dernière classe appartenait la loi des Otages, dont plusieurs biographies ont attribué le rapport ou la présentation à M. Berlier. Cela n'est pas littéralement exact; mais il est très-vrai qu'ému par les récits de plusieurs députés bretons, et regardant les moyens alors proposés comme les plus propres à arrêter le cours des assassinats de républicains, dans les départemens dits de la Vendée, il appuya ce discours de tout le poids de son éloquence, et pro

duisit une impression beaucoup plus vive que le rapporteur luimême; ainsi, l'on peut sans injustice lui attribuer une grande part dans cette mesure. Néanmoins, plusieurs mois après, lorsqu'on lui demandait comment il avait pu la concilier dans son esprit avec ses principes ordinairement modérés, on ne l'entendit répondre autre chose, sinon qu'il pouvait bien s'être trompé, mais qu'il était alors convaincu de son utilité. Peu de temps avant le 18 brumaire, il s'agissait d'organiser les sociétés s'occupant de questions politiques; parmi les opinions émises à ce sujet, celle de M. Berlier mérita d'être remarquée par des vues conciliatrices de la liberté individuelle avec l'ordre public. Là finit pour ce député ce que nous avons recueilli de plus remarquable parmi ses rapports, opinions et discours de tribune: nous avons négligé ce qui était d'un ordre inférieur. En général, il n'abusa pas de la parole; et même, comme il était doué d'une élocution facile et pure, on lui a plutôt adressé le reproche de n'avoir pas assez souvent usé de ses moyens en ce genre, surtout dans les momens de crises mais ce reproche est sans fondement, ou ne peut s'adresser qu'à la médiocre étendue de sa voix, presque toujours couverte ou étouffée dans les discussions orageuses, notamment dans celles du 18 brumaire, où il ne put user une seule fois de la parole, qu'il avait fréquemment demandée. Comme il n'était point partisan de cette révolution, il ne fut pas membre des commissions

chargées de l'organisation consulaire il se croyait donc rentré dans la vie privée, et avait déjà rouvert son cabinet d'avocat, lorsque dès les premiers jours de nivôse an 8, il fut appelé au conseil d'état; cette nomination fut considérée, dans le temps, comme un effet du système d'amalgame qu'on annonçait vouloir mettre en pratique. Ce que l'on connaît de lui, depuis cette époque, consiste principalement dans les rapports qu'il a faits au corps-législatifs tant sous le consulat que sous l'empire les plus importans sont relatifs à diverses parties des codes. On a remarqué que ces différens rapports sont moins que beaucoup d'autres, des mêmes époques, empreints de l'esprit de flatterie qui régnait envers le chef de l'état. La conduite de M. Berlier dans l'intérieur du conseil-d'état ne saurait nous être aussi bien connue que les faits précédens; toutefois il passe pour avoir défendu pied à pied les institutions de la république. On sait que lorsque le premier consul demanda à ses conseillers-d'état leur avis individuel et signé de chacun d'eux, sur la question de l'hérédité du pouvoir ou, en d'autres termes, sur l'établissement de l'empire, M. Berlier fut de l'avis négatif: ce n'était pas le moyen d'obtenir les grandes faveurs; mais ce ne fut pas pour lui une cause d'exclusion. De même, quand M. Berlier vota contre le rétablissement des titres et dignités nobiliaires, il n'en fut pas moins créé comte, avec tous ses collègues de ce temps; à ce sujet on l'entendit plus

d'une fois dire: On nous ôte plus qu'on ne nous donne, en nous enlevant le droit de rire de ces colifi chets. Depuis 1800 jusqu'en 1814, M. Berlierjoignit à ses autres fonctions, celles de président du conseil des prises maritimes. Parmi les hommes même qui le regardaient peut-être comme un législateur un peu révolutionnaire, il ne s'en est pas trouvé qui lui déniassent la qualité de magistrat intègre. M. Berlier fut un républicain pur. Ses mœurs naturellement douces durent tempérer un peu ce que ses principes avaient d'austère; il fit, dans ses missions proconsulaires, le moins de mal et le plus de bien qu'il put; il fut obligeant quand il crut ses services compatibles avec ses devoirs: voilà l'idée que s'en sont formée ceux qui l'ont connu, et si les hommes du parti opposé au sien, peuvent se croire en droit de le haïr à cause de ses opinions, il doit leur être plus difficile de lui refuser leur estime. La restauration le priva de toutes ses places. Pendant les cent jours il fut choisi par le gouvernement provisoire, pour remplir auprès de lui les fonctions de secrétaire d'état. D'après cela il fut frappé de toute la rigueur de la loi du 12 janvier 1816, et a été banni en raison de son vote de 1793.

BERNADAU (PIERRE), ancien avocat, est né à Bordeaux, le 11 août 1762. Il a publié un assez grand nombre d'ouvrages, qui l'ont fait recevoir dans diverses sociétés littéraires. Nous allons citer les principaux : 1° Discours d'un poète gascon sur le globe aérostatique, 1784, in-8°; 2° Ta

bleau historique des assemblées de ville, 1788, in-8°; 3° Abrégé de l'histoire des assemblées nationales, 1790, in-8°; 4° le Règne des quatre-vingt-dix électeurs de Bordeaux, 1790, in-8°; 5° du Serment à préter par la garde nationalego, in-8°; 6° le Conciliateur des blancs et des noirs, 1790, in-8°; 7° la Déclaration des droits de l'homme, traduite en gascon, 1790, in-12; 8° Projet de bureaux de secours pour la ville de Bordeaux, 1790, in-8°; 9° Étrennes républicaines, an 5, in-18; 10° Antiquités bordelaises, 1797, in-8°; 11° Notice historique sur un troubadour bordelais, 1797, in-12; 12° Décisions sur les ventes où il y a lésion, 1797, in-8°. Cet ouvrage a été réimprimé plusieurs fois. 15° Curiosités de la foire, 1798, in-8°; 14° Vies, portraits et parallèles de Domat, Furgole et Pothier, 1798, in-12; 15° Code commercial, maritime, colonial et des prises, 1799; 16° Etrennes historiques de la Gironde, pour l'an 7 et l'an 8, in-8°; 17° Annales historiques, civiles, littéraires et statistiques de Bordeaux, 1803, in-4°, 18° le Panthéon d'Aquitaine; 19° plusieurs Mémoires sur des affaires judi'ciaires; 20° enfin, M. Bernadau a 'travaillé à la rédaction de divers journaux et autres ouvrages périodiques, tels que le Courrier bordelais, dont il a fait paraître les cinq premiers numéros en 1789, in-8°; la Nouvelle du jour, feuille périodique, 1790, in-8°, et'le Tableau de Bordeaux, jour "nal, en 1797 et 1798, in-4°.

BERNÁDOTTE (JEAN-BAPTISTEJULES), roi de Suède et de Norwège

sous le nom de CHARLES-JEAN, est né, le 26 janvier 1764, à Pau en Béarn, de parens estimés dans la bourgeoisie et la robe. Il n'avait pas encore terminé ses études en 1780, lorsque son goût dominant pour la profession des armes le fit entrer au service comme simple soldat. En 189, il n'était encore que sergent. Il eut alors l'avancement le plus rapide; et cet avantage, il le dut bien moins à la faveur des circonstances qu'à son intelligence et à son intrépidité. Colonel en 1792, il s'était fait remarquer du général Custines dans les premières campagnes sur le Rhin. En 1795, il servit sous Kléber avec tant de distinction, qu'il obtint successivement le gra de de général de brigade et celui de général de division. Ce fut en cette dernière qualité qu'il fit la campagne de 1794 à l'armée de Sambre-et- Meuse, et qu'il se trouva, le 26 juin de la même année, à la mémorable bataille de Fleurus, au gain de laquelle il contribua par ses talens et sa brillante valeur. Le passage du Rhin près de Neuwied étant effectué, Bernadotte s'empara d'Altorf le 15 août 1795 (28 thermidor an 4). Ce fut lui qui, à la tête de sa division placée en avant de Newmarck, protégea la retraite de l'armée française sous les ordres de Jourdan. Quelque temps après, il fut accusé par Duperron d'avoir, pendant cette retraite, livré an pillage la ville de Nuremberg. Bernadotte se plaignit au directoire de cette calomnie, et sa justification fut complète. En 1797, il se rendit avec su division en Italie. A son arrivée,

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