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en sa nouvelle qualité, et fut encore nommé membre du comité des finances. Le 1er octobre suivant, il développa, dans la chambre des députés, les motifs du projet de loi pour le monopole du tabac, et conclut à l'adoption de ce projet. Mais Napoléon ayant repris les rênes du gouvernement, en mars 1815, M. Bérenger fut remplacé par M. le comte Joubert, qui, à son tour, lui remit la place au second retour du roi, · dans le mois de juillet suivant. M. Bérenger ne l'occupa que jusqu'en octobre, époque où M. le baron de Barante lui succéda. Pendant le peu de temps que M. Bérenger a exercé cette direction générale, il a eu le malheur de s'attirer l'animadversion des administrés, sans pouvoir se concilier l'attachement de ses propres employés. Mais il a conservé son poste de conseiller-d'état, section des finances, auquel il avait été appelé par une ordonnance du roi, sous la date du 24 août 1815.

BERENGER (RAYMOND, COMTE DE), pair de France, d'une des plus anciennes familles du Dauphiné, tire moins d'illustration de la noblesse de son origine que de celle de son caractère. Le comte Raymond de Berenger pouvait sans doute retrouver de grands avantages personnels dans une restauration qui rendait aux anciens noms une partie de leur éclat et de leur influence. Il aima mieux rester fidèle à la raison qu'aux préjugés. Appelé à la chambre des pairs par l'ordonnance du 5 mars 1819, il y a constamment voté contre les lois d'exception

et conformément aux principes de la monarchie constitutionnelle, dont il est un des plus fermes soutiens.

BERENGER (LAURENT-PIERRE), littérateur, est né à Riez, en Próvence, le 28 novembre 1749. Avant la révolution, il était professeur de rhétorique au collége d'Orléans, et membre de plusieurs sociétés littéraires. Il fit paraître alors, dans le fournat politique, une satire intitulée les Boulevarts de province, qui produisit une assez vive sensation; et plus tard, il publia, dans le même journal, une Fable et le conte de la Poule, qui achevèrent de soulever contre lui les personnes qui crurent se reconnaître dans ses portraits : en sorte qu'elles parvinrent à faire supprimer la feuille dans laquelle ces pièces avaient paru. M. Bérenger fut même obligé de renoncer à sa chaire, et réduit à la pension de professeur émérite. Dès 1789, il donna sa démission de censeur royal, et offrit un don patriotique à l'assemblée nationale. Il a été longtemps fonctionnaire de l'instruction publique, et particulièrement inspecteur de l'académie à Lyon, après avoir été proviseur du lycée de cette ville. Voici la liste de ses nombreux ouvrages : 1° le nouveau Règne, 1774, in-8°; 2o le Tribut de l'amitié, ou Epitre à feu M. de La Serre, 1778; 3° l'Hiver, épître à mes livres, 1781, in-8°; 4° Portefeuille d'un troubadour, Marseille, 1782, in8°; 5° Eloge de Reyrac, 1783, in8°; 6° Poésies, Paris, 1785, 2 vol. in-18; les Soirées provencales, 1786, 3 vol. in-12; 8° Recueil a

musant de voyages, en vers et en prose, Paris, 1785 à 1787. Il travailla à faire cette collection, avec Louis Couret de Villeneuve et d'autres littérateurs. 9° Le Peuple instruit par ses propres vertus, 1787, 2 vol. in-12, réimprimé en 1805, 3 vol. in-12; 10° Ecole historique et morale du soldat et de l'officier, 1788, 3 vol. in-12; 11° le Mentor vertueux, moraliste et bienfaisant, 1788, in-12; 12° Esprit de Mably, relativement à la morale et à la politique, 1789, 1 vol. in-8°; 13° Esprit de Condillac, 1789, in-8°; 14° Nouvelles Pièces intéressan tes, servant de supplément à tout ce qu'on a publié sur les étatsgénéraux et sur l'éducation des princes destinés à régner, 1790, a vol. in-8°; 15° d'Anacharsis, ou Lettre d'un troubadour sur cet ouvrage, 1789, in-8°; 16° la Mcrale en action, 1785, in-12. Le succès de cette compilation engagea l'oratorien Guibaud à lui donner une suite sous le titre de Manuel de la jeunesse, 1787, in12. Mais la continuation n'obtint pas, à beaucoup près, un accueil aussi favorable. 17° La Morale cn exemples, 1801, 3 vol. in-12; 18° Fablier de la jeunesse et de l'âge múr, 1801, 2 vol. in-12; 19° Nouveau Magasin des petits enfans, 1802, 2 vol. in-12; 20° Fablier en vers, à l'usage de l'enfance et de la jeunesse, 1802, in-12; 21° Recueil de Prières, contenant tou tes celles qui se trouvent dans la Bible, pour faire suite au Psautier de La Harpe, 1803, in-12; 22° A l'abbé Delille, pour l'engager à rentrer en France, épître en vers, 1802, in-4°; 23° l'Arri

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vée de Bonaparte à Lyon, Cantatille, in-4°; 24° Aux Anglais, Vaticination, stances, 1811, in8°; 25° la Terreur et les Terroristes, 1814, in-8°; 26° une foule de Poésies fugitives insérées dans l'Almanach des Muses, dans divers ouvrages périodiques et dans d'autres recueils poétiques. Il a été confondu mal à propos, par quelques biographes, avec M. Pierre-Jean de Béranger (voyez BÉRANGER), si connu par des chansons, qui ont porté à un haut degré de perfection cette agréable partie de la littérature.

BERENGER (JEAN-PIERRE), historien, naquit à Genève, en 1740. Ses parens, qui n'étaient pas dans l'aisance, lui firent apprendre un métier; il ne tarda pas à y renoncer pour s'adonner uniquement aux études littérairés, vers lesquelles l'entraînait un goût irrésistible, fortifié encore par l'amour de la liberté, qui enflammait toutes les têtes genevoises. Étant d'origine étrangère, il faisait partie de la classe de ceux qu'on appelait natifs, et qui, d'après la législation de Genève, ne pouvaient jamais prétendre au droit de citoyens; il publia, en conséquence, divers écrits pour réclamer l'égalité politique en faveur de tous. Les deux partis n'ayant pu se concilier, en vinrent aux mains, et Berenger fut condamné à l'exil par un édit du conseil souverain, rendu le 10 février 1770. Réfugié à Lausanne, il y composa divers ouvrages dont il continua la publication à Genève, quand il eut obtenu la permission d'y rentrer. En voici la liste :1'Histoire de Genève, de

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le général anglais alla rejoindre le duc de Wellington, et prit part à la bataille de Toulouse, où le maréchal Soult ravit si glorieusement la victoire à l'armée anglaise, prodigieusement supérieure, et trop bien servie par la trahison et par la fortune. Le général Beresford fut créé baron le 6 mai suivant. Le voile obscur des négociations diplomatiques couvre le reste de sa vie politique. Il se rendit au Brésil, où il obtint plusieurs audiences du prince régent; revint, comme généralissime des armées de Portugal, à Lisbonne, où la révolution venait d'éclater, et où il ne lui fut pas permis de débarquer. De retour à Lisbonne, il y exerçait, en 1817, les fonctions de généralissime, lorsqu'une conspiration, dont le but était l'affranchissement du Portugal, faillit renverser la domination anglaise dans ce royaume. Le général Freyre, d'Audrade, et plusieurs autres officiers distingués, étaient à la tête de la conjuration. En cas de résistance, le général Beresford et les principaux officiers anglais devaient êtré sacrifiés. Mais la fortune ne seconda point les desseins des conjurés; le général anglais en fut informé, et il parvint à les déjouer. Le général Freyre, d'Audrade, et plusieurs autres, furent condamnés à mort. Une foule de personnages marquans furent arrêtés. Enfin le général Beresford ne négligea rien dans cette circonstance pour resserrer la dépendance d'un pays, que l'Angleterre regarderait encore comme une de ses colonies, si les Portugais ne s'étaient enfin sou

venus que les voisins de l'héroïque Espagne avaient aussi un rang à reprendre parmi les nations libres. Bon tacticien et manœuvrier habile, le baron de Beresford n'est cependant pas un grand général; et les Anglais eux-mêmes ne placent ses talens que sur une ligne secondaire.

BERESFORD (JEAN). A la tête de l'administration des revenus de l'Irlande, M. Béresford en est le véritable roi. C'est lui qui a dirigé cette union de l'Irlande et de la Grande-Bretagne, et cette fusion de deux parlemens, qui, suivant un orateur irlandais (Bushe), a porté le coup de mort à l'existence de l'Irlande; suicide politique; transfiguration prétendue, qui a tout détruit. M. Béresford, entouré de la foule de ses partisans qu'il a portés à toutes les places, influe sur les diverses branches du gouvernement, dirige les mesures du cabinet britannique, commande aux ministres et force la main aux gouverneurs. Fitz-Williams, qui avait aussi voulu régner, fut bientôt renversé par ce concurrent habile. M. Ord fit, en 1785, des propositions commerciales sans l'aveu de M. Béresford; elles n'eurent aucun succès. M. Béresford n'est cependant ni un orateur éloquent, ni un hom me du monde. C'est un politique profond, d'un caractère extérieurement facile, qui cache son ambition sous un air d'indifférence et de modestie. Économiste habile, mais intéressé, il a su faire tourner à son profit ses talens et son expérience; Quarante mille livres sterling, pour lui et ses créatures, sortent chaque année

sion, et revint à Valence, où, depuis lors, il vit dans la retraite. BERENGER (N.), fils du précédent, auditeur, et ensuite avocat général prés de la cour royale de Grenoble, est né à Valence. Il fut député en 1815, par le département de la Drôme, à la chambre des représentans, où il se fit remarquer parmi les membres Tes plus dévoués à la patric. Le 8 juillet, jour de l'entrée du roi à Paris, if signa la protestation délibérée et rédigée chez M. Lanjuinais, se démit volontairement, et aussitôt la dissole tion de la chambre des représentans, de ses fonctions de procureur général près de la cour de Grenoble, et se retira dans ses foyers, où il est resté sans emploi, M. Berenger est auteur d'une traduction française des Novelles de l'empereur Justinien, en deux volumes in-4", Metz, 1807, et de l'ouvrage intituló de la Justice criminelle en France, d'après les lois perma nentes, les lois d'exceptions et les doctrines des tribunaux, i vol, in8", Paris, 1818. Dans cet ouvrage il expose les vices de nos lois criminelles, qui avaient été rédigées pour afferinir le despotisme impérial, et signale l'arbitraire et les abus introduits dans l'administration de la justice depuis 1815.

héros le lieutenant du duc de Wellington. Le général Beresford s'est trouvé oppose, dans tout le cours de sa vie militaire, aux armées françaises, En, Portugal, c'est lui,qui, par l'organisation des milices, a incorporé, pour ainsi dire, la résistance dans la masse du peuple., Devenu généralissime des troupes de ce royaume, il fit la guerre avec des succes divers: les circonstances, si défavorables à la France, et le double fanatisme de la religion et de la patrie, le seconderent puissamment; et il leur dut plusieurs ayantages, que les bulletins de la graude-ariée atténuerent peut-être, ci que les gazettes de Londres ne manquèrent pas de grossir. Commandant en so cond, sous le duc de Wellington, il fit toutes les campagnes de 1812 et 1813. Le 10 novembre 1815, il commandait la droite et le centre de l'armée ennemie, En 1814, à la tête du corps le plus nombreux de cette armée, il pénétra en France, et fut l'un des premiers généraux ennemis qui touchèrent le sol français. Il coinmandait les colonnes du centre,à la suite de la bataille d'Orthez, à Mont-de-Marsan, qu'il occupa bientôt, il s'empara d'un grand magasin de vivres. C'est lui qui, BERESFORD (LE BARON SIR se rendant aux prières des fideWILLIAM), général anglais., Nous les sujets de Bordeaux, leur ame laisserons les biographes anglais na cette, division anglaise, dont ou anglo-français vanter ses tails demandaient depuis longJens militaires, auxquels on ent peut-être donné moins d'éloges, 'ils n'avaient été constamment dirigés contre la France, Nous scrons justes, ce qui nous dispenserá de qualifier du nom de

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temps l'arrivée. C'est à lui que M. Lynch, maire de Bordeaux, eut l'honneur de présenter les clefs de cette cité. Après avoir joui, pendant quelques jours, de la gloire de ce triomphe facile,

le général anglais alla rejoindre le duc de Wellington, et prit part à la bataille de Toulouse, où le maréchal Soult ravit si glorieusement la victoire à l'armée anglaise, prodigieusement supérieure, et trop bien servie par la trahison et par la fortune. Le général Beresford fut créé baron le 6 mai suivant. Le voile obscur des négociations diplomatiques couvre le reste de sa vie politique. Il se rendit au Brésil, où il obtint plusieurs audiences du prince régent; revint, comme généralissime des armées de Portugal, à Lisbonne, où la révolution venait d'éclater, et où il ne lui fut pas permis de débarquer. De retour à Lisbonne, il y exerçait, en 1817, les fonctions de généralissime, lorsqu'une conspiration, dont le but était l'affranchissement du Portugal, faillit renverser la domination anglaise dans ce royaume. Le général Freyre, d'Audrade, et plusieurs autres officiers distingués, étaient à la tête de la conjuration. En cas de résistance, le général Beresford et les principaux officiers anglais devaient êtré sacrifiés. Mais la fortune ne seconda point les desseins des conjurés; le général anglais en fut informé, et il parvint à les déjouer. Le général Freyre, d'Audrade, et plusieurs autres, furent condamnés à mort. Une foule de personnages marquans furent arrêtés. Enfin le général Beresford ne négligea rien dans cette circonstance pour resserrer la dépendance d'un pays, que l'Angleterre regarderait encore comme une de ses colonies, si les Portugais ne s'étaient enfin sou

venus que les voisins de l'héroïque Espagne avaient aussi un rang à reprendre parmi les nations libres. Bon tacticien et manœuvrier habile, le baron de Beresford n'est cependant pas un grand général; et les Anglais eux-mêmes ne placent ses talens que sur une ligne secondaire.

BERESFORD (JEAN). A la tête de l'administration des revenus de l'Irlande, M. Béresford en est le véritable roi. C'est lui qui a dirigé cette union de l'Irlande et de la Grande-Bretagne, et cette fusion de deux parlemens, qui, suivant un orateur irlandais (Bushe), a porté le coup de mort à l'existence de l'Irlande; suicide politique; transfiguration prétendue, qui a tout détruit. M. Béresford, entouré de la foule de ses partisans qu'il a portés à toutes les places, influe sur les diverses branches du gouvernement, dirige les mesures du cabinet britannique, commande aux ministres et force la main aux gouverneurs. Fitz-Williams, qui avait aussi voulu régner, fut bientôt renversé par ce concurrent habile. M. Ord fit, en 1785, des propositions commerciales sans l'aveu de M. Béresford; elles n'eurent aucun succès. M. Béresford n'est cependant ni un orateur éloquent, ni un hom ́ me du monde. C'est un politique profoud, d'un caractère extérieurement facile, qui cache son ambition sous un air d'indifférence et de modestie. Économiste habile, mais intéressé, il a su faire tourner à son profit ses talens et son expérience; Quarante mille livres sterling, pour lui et ses créatures, sortent chaque année

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