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saillir; fort de son innocence, il y répondit, mais en vain. Il ne tar da pas à être arrêté et transféré dans les prisons de Paris. Traduit au tribunal révolutionnaire, il fut accusé d'avoir contribué à la reddition de Mayence, en restant pendant quinze jours dans l'inaction, à la tête de son armée. Enfin, il fut condamné à mort, le 5 thermidor an 2 (23 juillet 1794), dans la 34 année de son âge. Au moment d'aller au supplice, le général Beauharnais, toujours plein d'honneur, de courage et de sensibilité, écrivit à sa femme pour lui recommander leurs enfans, et pour l'engager à faire réhabiliter sa mémoire. Pouvait-il la croire entachée! Lors de l'ins tallation du sénat -conservateur, au palais du Luxembourg, la statue du vicomte de Beauharnais fut une de celles qui décorèrent le grand escalier.

BEAUHARNAIS (EUGÈNE DE), prince de Leuchtemberg, fils du précédent, et de Joséphine Tascher de La Pagerie, né le 3 septembre 1780, dans la province de Bre: tagne. Privé, à l'âge de 14 ans, de son père, mort victime de la liberté, il fut élevé dans un pensionnat à Saint-Germain-en-Laye. Ses succès et son heureux naturel ne con

tribuèrent pas moins que les soins

affectueux de sa sœur Hortense, depuis reine de Hollande, à adoucir les peines de leur mère. Cette excellente femme ayant épousé le général Bonaparte, en février 1796, le jeune Beauharnais entra dans la carrière militaire, et suivit dès lors la fortune de son beaupère, qu'il rejoignit en Italie, en qualité d'aide-de-camp. L'année

d'après, il l'accompagna en Egyp te. Chemin faisant, Bonaparte se rendit maître de Malte; Beauharnais trouva le temps de se distinguer pendant les courtes hostilités qui précédèrent la reddition de cette place imprenable; c'est lui qui s'empara du seul drapeau que les troupes débarquées avaient eu l'occasion d'enlever aux chevaliers de Malte. Eugène revint en France avec son général vers la fin de septembre 1799. La révolution du 18 brumaire, qui fit passer l'autorité entre les mains de Bonaparte, favorisa l'avancement du jeune Beauharnais, qui bientôt le justifia par ses services. Nommé chef d'escadron des chasseurs de la garde, il fit en cette qualité la glorieuse campagne de 1800, en Italie, et se distingua à la bataille de Marengo, où il courut de grands dangers. Colonel du même régiment, avec le grade de général de brigade, en 1804, il fut, après l'établissement du gouvernement impérial, élevé à la dignité de prince français, et nommé archichancelier d'état, le 1er février 1805. Dans le mois de juin, Napoléon ayant érigé l'Italie septentrionale en royaume, l'en nomma vice-roi. A la fin de la même année, l'Autriche déclara la guerre à la France. Le prince Eugène resta dans ses états, menacés par le prince Charles, à l'habileté duquel Napoléon crut devoir opposer la vieille expérience de Masséna. Eugène était alors à peine âgé de 25 ans. C'est à la suite de cette campagne, terminée par la mémorable bataille d'Austerlitz, que, le 12 janvier 1806, l'empereur après l'avoir a

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d'après, il l'accompagna en Egypte. Chemin faisant, Bonaparte se rendit maître de Malte; Beauharnais trouva le temps de se distinguer pendant les courtes hosti

saillir; fort de son innocence, il y répondit, mais en vain. Il ne tar da pas à être arrêté et transféré dans les prisons de Paris. Traduit au tribunal révolutionnaire, il fut accusé d'avoir contribué à la red-lités qui précédèrent la reddition dition de Mayence, en restant pendant quinze jours dans l'inaction, à la tête de son armée. En fin, il fut condamné à mort, le 5 thermidor an 2 (23 juillet 1794), dans la 34 année de son âge. Au moment d'aller au supplice, le général Beauharnais, toujours plein d'honneur, de courage et de sensibilité, écrivit à sa femme pour lui recommander leurs en fans, et pour l'engager à faire réhabiliter sa mémoire. Pouvait-il la croire entachée! Lors de l'ins tallation du sénat - conservateur, au palais du Luxembourg, la statue du vicomte de Beauharnais fut une de celles qui décorèrent le grand escalier.

BEAUHARNAIS (EUGENE DE), prince de Leuchtemberg, fils du précédent, et de Joséphine Tascher de La Pagerie, né le 3 septembre 1780, dans la province de Bre tagné. Privé, à l'âge de 14 ans, de son père, mort victime de la liberté, il fut élevé dans un pensionnat à Saint-Germain-en-Laye. Ses succès et son heureux naturel ne contribuèrent pas moins que les soins affectueux de sa sœur Hortense, depuis reine de Hollande, à adoucir les peines de leur mère. Cette excellente femme ayant épousé le général Bonaparte, en février 1796, le jeune Beauharnais entra dans la carrière militaire, et suivit dès lors la fortune de son beaupère, qu'il rejoignit en Italie, en qualité d'aide-de-camp. L'année

de cette place imprenable; c'est lui qui s'empara du seul drapeau que les troupes débarquées avaient eu l'occasion d'enlever aux chevaliers de Malte. Eugène revint en France avec son général vers la fin de septembre 1799. La révolution du 18 brumaire, qui fit passer l'autorité entre les mains de Bonaparte, favorisa l'avancement du jeune Beauharnais, qui bientôt le justifia par ses services. Nommé chef d'escadron des chas seurs de la garde, il fit en cette qualité la glorieuse campagne de 1800, en Italie, et se distingua à la bataille de Marengo, où il courut de grands dangers. Colonel du même régiment, avec le grade de général de brigade, en 1804, il fut, après l'établissement du gouvernement impérial, élevé à la dignité de prince français, et nommé archichancelier d'état, le 1er février 1805. Dans le mois de juin, Napoléon ayant érigé l'Italie septentrionale en royaume,

l'en nomma vice-roi. A la fin de la même année, l'Autriche déclara la guerre à la France. Le prince Eugène resta dans ses états, menacés par le prince Charles, à l'habileté duquel Napoléon crut devoir opposer la vieille expérience de Masséna. Eugène était alors à peine âgé de 25 ans. C'est à la suite de cette campagne, terminée par la mémorable bataille d'Austerlitz, que, le 12 janvier 1806, l'empereur après l'avoir as

dopté, le maria avec la princesse Auguste-Amélie, fille du roi de Bavière. Le 20 décembre 1807, le vice-roi, que Napoléon avait déclaré son héritier au royaume d'Italie, fut de plus créé prince de Venise, dont toutes les provinces avaient été réunies à ce royaume un an auparavant. En 1809, l'Autriche, suivant son ancienne politique, voulut profiter de l'éloignement des armées françaises, occupées alors en Espagne, et fit de nouveau la guerre à la France. Le prince Eugène eut le commandement de l'armée d'Italie; mais l'infériorité de ses forces, qui n'allaient pas au-delà de 16,000 hommes, l'obligea de se replier devant l'armée nombreuse de l'archiduc Jean, qui poussa les Français jusqu'à Padoue, où il entra, le 25 avril. La valeur française et le dévouement de l'aidede-camp du vice-roi, le général Sorbier, qui fut tué dans l'action, firent cependant éprouver aux Autrichiens un échec considérable, à l'attaque des redoutes de Caldiero, où le prince Eugène s'était retranché. Cet avantage néanmoins n'aurait pas eu de résultats aussi heureux, vu la faiblesse de l'armée, sans l'arrivée du général Macdonald, et surtout sans les victoires de l'empereur. Ses succès étonnans contraignirent, dès le 1er mai, l'archiduc à se retirer sur l'Autriche. Le vice-roi alors divisa ses forces en trois corps, commandés l'un par lui-même, et les autres par les généraux Macdonald et Baraguey d'Hilliers. I se mit à la poursuite de l'ennemi, avec l'arrière-garde duquel il eut différens engagemens à Saint-Da

niel, à Malborghetto qu'il enleva de vive force, le 17 mai, et sur les bords de la Schlitzer, où les Autrichiens lui opposèrent une résistance opiniâtre. Ces succès et l'entrée de la grande-armée française dans Vienne, le 13 mai, dont la nouvelle avait été apportée par le général Danthouard, redoublèrent l'ardeur des troupes de l'armée d'Italie. Macdonald s'était emparé de Trieste le 18; le 21, Clagenfurth fut occupé par les troupes du prince Eugène. Le 25, le corps de ce dernier fut attaqué sur la route de Kuittelfeld à Léoben, par le général Jellachich, qui, dans l'impossibilité de tenir en Allemagne, se portait en hâte sur Léoben avec 8,000 hommes, afin de se réunir à l'archiduc Jean. Le vice-roi, après avoir battu ce général, se dirigea sur Vienne, fit, le lendemain 26, sa jonction avec le général Lauriston, que Napoléon, inquiet sur l'armée d'Italie, avait envoyé à sa rencontre; il entra dans la capitale le même jour, et alla, le 27, trouver l'empereur à son quartier-général à Ebersdorf. Celui-ci, dans son bulletin du 28, dit, en parlant du prince : « qu'il avait fait preuve, pendant » la campagne, de toutes les qua»lités qui constituent les plus » grands capitaines. » Le prince Eugène partit ensuite pour la Hongrie, où les princes autrichiens voulaient organiser une levée en masse; il parvint à arrêter ces mouvemens, et gagna sur l'ennemi, le 14 juin, la bataille importante de Raab, dans la même position où, près d'un siècle et demi auparavant, Montecuculli avait remporté une victoire signa

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