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des peuples et des gouvernemens, ou les Principes et les Lumières de la saine philosophie opposés aux paradoxes et aux maximes pernicieuses du philosophisme, in-8°, 1802; 3° Mon offrande aux parens et aux instituteurs, manuscrit présenté au tribunat, en 1802; 4° Accord du christianis me avec la philosophie, ou Lettre d'un écrivain orthodoxe aux membres de l'ancien et du nouveau clergé, in-8°, 1802; 5° le double Concordat, ou les Peuples réconciliés par la valeur et l'héroïsme, in-8°, 1802; 6° Mon hommage au chef suprême de la nation française et à son auguste épouse, in-12, 1811.

BATE (HENRI), écrivain politique anglais, auteur dramatique, et ecclésiastique spadassin, s'est fait une sorte de réputation, vers la fin du 18e siècle. Chargé de la rédaction d'un Journal ministériel, il se fit des querelles fréquentes, et tira souvent l'épée contre les membres de l'opposition qu'il attaquait officiellement et personnellement. Il a donné au théâtre le Morceau de lard, farce; Henri et Emma; les Candidats rivaux; le Maure devenu blanc. On ne connaît pas précisément l'année de sa naissance, ni celle de sa mort.

BATELLIER (N.), était administrateur du département de la Marne, lorsqu'il fut nommé député à la convention, où il vota la mort du roi sans appel et sans sursis. Directeur des aérostats de Meudon, il détruisit, dans les renseignemens qu'il fournit à la convention, le bruit ridicule de la peine de mort infligée à ceux qui ap

prochaient de cet établissement. Au mois de thermidor an 3, il fut dénoncé comme terroriste, ainsi que Bô et Massieu, par les membres du conseil général de la com mune de Vitry-sur-Marne : on lui reprochait de venir fréquemment dans cette ville, pour y entretenir l'esprit révolutionnaire, et y commettre des actes arbitraires. Il échappa néanmoins à cette accusation, et même il fut nommé, par le directoire, commissaire dans le département de la Marne. Il obtint ensuite la place de procureur impérial à Vitry, et mourut dans l'exercice de ces dernières fonctions.

BATES (JOHN), compositeur et organiste anglais, se distingua, comme Pugnani et les grands maîtres, par son habileté à conduire un orchestre. Il avait étudié les mathématiques dans sa jeunesse. Son Traité de l'Harmonie, a eu le plus grand succès, et a été traduit en allemand. Bates touchait l'orgue avec beaucoup de talent; ce fut lui qui se chargea de cette partie et de la direction générale du concert, quand une fête musicale fut instituée, pour l'anniversaire de la mort de Handel. En 1776, il dirigea le concert de musique ancienne, établi à Londres. Son opéra de Pharnace eut peu de succès. Bates, qui avait composé pour le violon des sonates qui sont encore estimées, mourut en 1799.

BATHURST. Les membres de cette famille, une des plus nobles de l'Angleterre, sont, depuis le règne de Georges III, en possession des fonctions les plus éminentes. Nous ne nous occuperons pas

D'ALLEN BATHURST, membre du conseil de ce prince, plus célèbre encore par son intimité avec Addisson et Pope, que par ses places et ses talens. Sterne, dans ses Lettres à Elisa (Draper), parle de ce seigneur avec enthousiasme. Son fils, le comte HENRI BATHURST, né en 1713, et mort en 1794, passa rapidement par tous les degrés de la judicature anglaise, et devint successivement solliciteur, procureur-général du prince de Galles, sergent-ès-lois, juge des plaids communs, enfin grand-chancelier. Dans le procès de la duchesse de Kingston, il remplit l'office de grand-sénéchal. Créé baron d'Apsley en 1771, il remit, en 1778, au roi, le grand sceau de la chancellerie. Sa Théorie de l'évidence est un des meilleurs ouvrages de jurisprudence anglaise, et l'on croit généralement que la belle introduction de Buller (légiste estimé, qu'ont ou blié les biographes), a été faite d'après ce traité.

BATHURST (HENRI, LORD), évêque de Norwich, que les diverses biographies confondent mal

propos avec le comte Bathurst, ministre du commerce, est né vers 1755. Ces deux personnages ne se ressemblent en aucun point, sinon qu'ils siégent tous deux parmi les pairs. L'évêque s'est rendu populaire par une bienveillance affable et une douce tolérance. Le ministre, aujourd'hui tout-puissant, est un peu moins aimé; ses amis assurent qu'il sacrifie généreusement sa réputation et l'estime publique au bien de l'état et du trône. L'évêque, Bathurst avait pour proche pa

rent le chancelier Bathurst. Élevé à Winchester et à Oxford, il était chanoine de l'église de Christ, quand son parent lui fit donner le vicariat de Circencester (comté de Ploncester), qu'il conserve encore. I obtint ensuite une prébende dans l'évêché de Durham, et bientôt la céda volontairement. Nommé, en 1803, évêque de Norwich, il se montra indulgent en matière de religion, et modéré dans les affaires politiques; généralement aimé, il n'éprouva de la part du gouvernement aucune persécution, bien que plusieurs clubs de Whighs portassent publiquement sa santé: honneur qu'ils ne firent jamais qu'au docteur Watson et à lui. Ce fut cet évêque vénérable, dont les mœurs rappellent celles de Fénélon, qui éleva la voix en faveur des catholiques d'Irlande, le 27 mai 1808, au milieu d'une assemblée de ducs et pairs, qui, simples laïcs, se montraient religionnaires persé

cuteurs.

BATHURST (N. COMTE), président du commerce, ministre de la guerre et des colonies, cultiva long-temps la faveur du prince héréditaire, et en recueille aujourd'hui les fruits. L'un des plus ardens et des moins exposés, parmi les ennemis de Napoléon, ce lord, que l'on croit fils du chancelier, poursuivit, dans toutes les circonstances, avec une extrême violence, et sans beaucoup de danger, le conquérant qui épouvantait l'Europe. Soit qu'il voulût, par sa haine pour la France, regagner une popularité que sa vie passée à la cour devait lui faire perdre; soit qu'il eût au

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fond du cœur cette profonde aversion pour tous les étrangers, sans laquelle il n'y a pas de bon Anglais, on le vit, en 1815, proposer, contre ces mêmes étrangers, et surtout contre les Francais, un nouveau bill extrêmement sévère, et qui fixa même l'attention de l'Europe. Il ne cessa ensuite de crier aux armes! dans le sein de la chambre des pairs et dans le conseil des ministres. « Vous êtes déshonorés » à jamais, disait-il à ses collègues, >>> si vous ne ren versez Bonaparte. » Vous vous êtes fait gloire de sa >> chute; vous vous l'êtes attri» buée. A vous entendre, ce résul>> tat est gigantesque, et ne pou» vait être accompli que par vous. Voyez ce que le monde pensera >> de vous, si vous reconnaissez >> Bonaparte pour souverain, et » que vous baisiez les pieds de l'i>>> dole que vous prétendez avoir » brisée. » Il voulut qu'une partie des fonds consolidés fût consacrée à payer une dette faite par la Russie en Hollande, pour soutenir la guerre; et que des sommes considérables fussent destinées à fortifier, contre Napoléon, les frontières de la Belgique. Quand la bataille de Waterloo eut décidé la grande question de la suprématie européenne, il vota des remercîmens solennels à lord Wellington et à son armée. Il ne dévia pas de cette route, quand il soutint (16 mars 1816), contre l'opinion du marquis de Landsdowne, qu'une armée nombreuse toujours sur pied est nécessaire à l'Angleterre. On ne doit pas s'étonner qu'il jouisse maintenant de la plus haute faveur.

Ce dont on peut être surpris, c'est de voir une biographie lui attribuer des sermons, tandis qu'elle donne à l'évêque Bathurst, un fils colonel et un ministère.

BATSCH (AUGuste-Jean-GeorGES-CHARLES), consacra une vie qui fut de peu de durée à l'étude de l'histoire naturelle, et éclaircit beaucoup de points importans de la botanique et de la physiologie végétale. Il naquit à Iéna, le 28 octobre 1761, fut nommé, en 1792, professeur de 'philosophie dans la même ville, et mourut le 29 septembre 1802, à 41 ans. Fondateur et directeur jusqu'à sa mort de la Société pour l'avancement des sciences, à Iéna, il a beaucoup contribué, par ses ouvrages, par les encouragemens qu'il offrait, et par son exemple, aux progrès des sciences physiques et naturelles. Ses vues ne se sont pas bornées à des spécialités stériles; il a su s'élever de l'observation partielle aux considérations générales, et dans sa Dissertation inaugurale (écrite en latin), pour fixer la disposition des genres de plantes, léna, 1786; dans son Traité sur l'organisation des corps; dans sa Table des affinités du règne végétal, il a développé avec talent, adresse et clarté ce Système de réticulation, qui offre tous les êtres sous l'image d'une grande chaîne, non simple, droite et annulée, mais compliquée, entrelacée, réticulée, donnant naissance à de nouveaux chaînons, et se subdivisant de mille manières, se rattachant par mille points, comme feraient les mailles d'un filet. Ses ouvrages, purement botaniques, offrent des re

cherches curieuses, et se distinguent par une grande simplicité d'expression: tels sont ses deux traités des champignons, Elenchus fungorum latinè et germanicè; accedunt icones 57 fungorum nonnullorum agri Jenensis (Halla Magdeburgica, 1783, in-4°), et Elenchi fungorum continuatio, 1784; son Essai d'une introduction à l'histoire et à la connaissance des végétaux, Halle, 1787; son Entretien sur la botanique et la physiologie végétale, Iéna, 1792; sa Botanique pour les dames et pour les amateurs des plantes, Weymar, 1795 et 1805; ses Remarques sur la botanique, 4 vol. in4o; et son Analyse botanique des fleurs de divers genres de plantes, Halle, 1790. Il faut rendre grâces aux hommes instruits qui savent mettre la science à la portée de l'intelligence la plus commune. Batsch s'est aussi occupé de minéralogie et de physique. On lui doit l'Histoire naturelle, générale et particulière des Tonia, Halle, 1786, in-8°; un Essai d'Introduction à l'histoire des animaux et des minéraux; et des Mémoires pour l'histoire pragmatique des trois règnes de la nature, Weymar, 1800, in-4°. Le savant Gmelin a consacré à Batsch la famille des Borraginées, à laquelle il a donné le nom de Batschia. On reproche à ses théories des rapprochemens bizarres et forcés; mais elles offrent des vues ingénieuses, nouvelles, et quelquefois d'une haute importance. BATTARA (JEAN-ANTOINE), consacra une grande partie de sa vie à étudier les champignons, et prouva que ces noces cachées (crypto

gamie) dont Linné ne put pénétrer le mystère, ne sont pas, comme on l'a prétendu, le fruit de la putréfaction, mais le résultat de véritables graines, imperceptibles et disséminées par l'air. Battara était à la fois ecclésiastique, botaniste et médecin. Ses observations sur les champignons qui croissent dans les environs de Rimini, ville dont il était curé, sont toutes botaniques dans son Fungorum agri Ariminensis historia, Faenza, 1755; deuxième édition, 1759, in-4o, 200 fig. Ces figures, dessinées par l'auteur, sont aussi fidèles que mal exécutées. Il découvrit plusieurs espèces inconnues de champignons, une entre autres, à laquelle M. Peerson a donné le nom de Battara. Sa classification des champignons n'est pas adoptée aujourd'hui, bien qu'elle offre plusieurs avantages. Battara a publié, en outre, Pratica agraria distributa in varii dialoghi, Rome, in-12, 2 vol.; Epistola selecta de re naturali, Arimini, 1774, in-4°, cum tabulis æneis; dans les actes de l'académie de Sienne, litteræ ad C. Toninium.

BATTHIAN (LE COMTE IGNACE DE), évêque de Transylvanie. Il est connu par différens ouvrages écrits en latin, sur les lois ecclésiastiques du royaume de Hongrie, des provinces voisines, etc. Comme protecteur des lettres et des sciences, le comte de Batthian mérite que son nom soit conservé: il ne cessa de les encourager. Sa bibliothèque, son observatoire, et sa riche collection d'instrumens astronomiques, étaient au service de tous les sa

vans. Il mourut en Transylvanie, le 27 brumaire an 7 (1799).

BATZ (LE BARON DE), membre de l'assemblée constituante. Né dans le Béarn, il était grand-sénéchal du duché d'Albret, à l'époque de la révolution. En 1789, la noblesse de Nérac le nomma député aux états-généraux. Il s'y occupa spécialement de finances, et combattit les plans du comité. Le 3 juillet 1790, il fit un rapport sur la dette publique, et proposa de ne considérer comme dettes de l'état, que celles qui auraient été reconnues et admises par l'assemblée elle-même. Deux mois après, il vota contre l'émission des assignats, qu'il mit en parallèle avec les billets du trop fameux Law, en déclarant que l'émission proposée ne lui semblait pas moins désastreuse. Plus tard, il fit d'autres rapports sur les finances; puis, en rendant compte des abus qui avaient causé leur délabrement, il dénonça les frères Périer, célèbres hydrauliciens et administrateurs des eaux de Paris, comme redevables envers l'état d'une somme de 20,000,000. Enfin, il concourut aux protestations des 12 et 15 septembre 1791, contre ce que certaines personnes appelaient les innovations de l'assemblée constituante; et l'on trouva la réclamation d'autant plus étrange, que le baron de Batz avait constamment coopéré aux divers actes de cette assemblée. Dans les derniers mois de 1793, il se rendit suspect, par ses liaisons avec les conventionnels Fabre-d'Églantine, Chabot, Basire, Delaunay dit d'Angers, etc., qu'on accusait de spéculations il

licites sur les fonds publics, opérations qui étaient traitées dans sa maison de campagne, à Charonne, près de Paris. En conséquence, il fut impliqué, avec ces députés, dans la conspiration de l'étran→ ger, dont le but était d'enlever la veuve de Louis XVI, de dissoudre la convention nationale, et d'opérer la contre-révolution, si l'on en croit le rapport fait en juin 1794, par Élie Lacoste, au nom du comité de sûreté-générale. De toutes les personnes qui furent comprises dans le décret d'accusation, rendu à la suite de ce rapport, M. de Batz échappa seul à toutes les poursuites. Il parvint à faire perdre sa trace jusqu'au 13 vendémiaire an 4, époque à laquelle il fut arrêté et enfermé au Plessis, d'où il eut encore le bonheur de s'évader, sans cependant sortir de France. M. de Batz y a vécu, tantôt caché, tantôt librement, jusqu'à l'époque de la restauration, où ses tribulations civiles lui furent comptées pour des services militaires. Il est aujourd'hui maréchal-decamp, et après avoir commandé en cette qualité, à Aurillac, il a été mis à la retraite.

BAUCHETON (FRANÇOIS), était avocat au bailliage d'Issoudun. En 1789, il fut envoyé aux étatsgénéraux par la sénéchaussée du Berri. En 1792, le département du Cher le nomma à la convention, où, dans le procès du roi, il vota la détention, le bannissement à la paix, l'appel au peuple et le sursis. Il passa ensuite au conseil des cinq-cents: il y fit partie du comité de l'examen des comptes; mais il cessa d'être député au mois de

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