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celui du pays d'Hanovre, pendant la campagne d'Austerlitz. Les Russes et les Suédois étant entrés dans le pays, il fut contraint, par l'infériorité de ses forces, de se renfermer dans la forteresse d'Ha

France, et servit dans l'armée du Nord en qualité d'adjoint aux adjudans-généraux; bientôt il passa, comme adjudant-général, aux armées des Ardennes et de Sambreet-Meuse, et se trouva à la bataille de Fleurus. Il était chef d'état-meln, où il se maintint jusqu'à la major de l'armée que commandait paix de Presbourg, époque à laSchérer, lorsque ce général s'em- quelle il fut chargé des fonctions para de Valenciennes, de Landre- de commissaire près le nouveau cies et de Condé. Cette campagne gouvernement hanovrien. Il comlui valut le grade de général de manda la place d'Ancône, en brigade. Il occupait une partie de 1810, 1811 et 1812. En 1814, il la rive droite du Rhin, en l'an 4 fut nommé chevalier de Saint(1795 et 1796), lorsque la retraite Louis, et grand- officier de la léprécipitée de Jourdan, lui fournit gion-d'honneur. Au 20 mars 1815, l'occasion de se distinguer de nou- il commanda la 13me division miveau. En 1797, il fut nommé chef litaire. d'état-major-général de l'armée de Sambre-et-Meuse, et se trouva à l'affaire d'Ettersdorf, où il eut un cheval tué sous lui. En 1798, il fut chargé d'apaiser les troubles excités dans le Brabant; il s'acquitta de cette mission difficile avec autant de modération que de fermeté. En 1799, sous les ordres du général Brune, dans la NordHollande, il combattit les Russes et les Anglais, et accrut sa réputa tion militaire dans les batailles de Berghem et de Castriemn. Le grade de général de division fut la récompense de sa belle conduite, et il fit en cette qualité la campagne de 1801, sous Augereau. Nommé commandant de la 27e division militaire, à la fin de cette même année, il battit, et bientôt dispersa entièrement les rebelles, qui s'étaient réorganisés dans les départemens du Midi. Après avoir remplacé, en Suisse, le maréchal Ney, le général Barbou eut le commandement d'une des divisions du camp de Boulogne, et ensuite

BARCELO (M.), lieutenantgénéral des armées navales d'Espagne. Ses talens et son intrépidité l'élevèrent, du rang de simple matelot, aux premiers grades. Il fit long-temps la guerre contre les Barbaresques, dont il devint la terreur. En février 1792, il fut chargé de l'expédition contre Tanger; il s'y acquit beaucoup de gloi re, et força bientôt les peuples de ces contrées à implorer la paix.

BARCLAY (N.), compétiteur de sir Francis Burdett, aux élections de 1815, eut le malheur, protégé par les manoeuvres du gouvernement, de réunir plus de votes que ce favori du peuple, et d'être élu. La multitude, par une singulière modération, se contraignit le jour même des élections; mais quand M. Barclay vint, quel que temps après, prononcer son discours de réception, une foule

immense et furieuse couvrit de boue et accabla d'outrages le député ministériel. La première taverne servit de refuge à M. Bar

clay; toutefois les portes, fermées sur lui, ne l'auraient point garanti, si la force armée n'était venue disperser la populace. On escaladait déjà la maison, et M. Barclay, parvenu au faîte, allait être obligé de fuir de toits en toits, au risque de perdre la vie en tombant. Cette leçon le détermina peutêtre à soutenir dans le parlement, où enfin il siégea, quelques mesures populaires. Il ne fut pas réélu depuis.

BARCLAY-DE-TOLLY, fils d'un pasteur de la Livonie, feldmaréchal russe, ministre de la guerre, prince, etc., etc. Il reçut une éducation distinguée, qui le mit en état d'obtenir un avancement rapide dans la carrière des armes qu'il embrassa de bonne heure. Ses talens militaires le firent élever, dans la campagne d'Allemagne, au grade de général major. Mais c'est particulièrement dans la campagne de 1806 à 1807, en Pologne, aux affaires de Gurka, de Pultusk et de Prussick-Eylau, qu'il fit sa réputation militaire, et qu'il mérita le grade de général d'infanterie auquel il fut promu après la campagne de Finlande en 1808, où il se fit remarquer par sa retraite sur Quarcken. Après la campagne de Suède en 1810, il fut nommé ministre de la guerre. En 1812, on lui confiale commandement de la première armée d'occident: sa belle retraite devant l'armée française, a été honorablement appréciée par ses ennemis, et lors de la jonction des deux armées d'occident. Peu avant la bataille de Mozaiska, le prince Koutousof vint prendre le commandement des deux armées;

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c'est conséquemment à ce dernier qu'on doit attribuer une proclamation qui mettait à découvert la politique du gouvernement russe. Elle était conçue en ces termes : «Tristes et honteux instrumens » de l'ambition, apprenez par »l'exemple des Espagnols et des Portugais, que la ferme et cons>> tante volonté d'un peuple peut >> repousser les fers de l'étranger. >> Vous êtes opprimés; mais non >> pas avilis. Si beaucoup des vô>> tres dans les classes supérieures, » ont oublié leurs devoirs, la mas>>se de votre nation n'en est pas » moins loyale, brave, dégoûtée » d'un joug étranger, et fidèle à >> Dieu et à la patrie. Vous donc » que le conquérant a traînés sur » les frontières de la Russie, aban>> donnez les drapeaux de l'escla» vage, rassemblez-vous sous ceux »de la patrie, de la liberté, de »l'honneur national, qui sont ar»borés sous la protection de l'em» pereur mon maître. Il vous pro>> met l'appui de tous les braves >> Russes en état de porter les ar»mes dans une population de »50,000,000 d'âmes, et il m'a

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chargé d'offrir une place dans la »légion allemande à tous les bra»ves officiers et soldats allemands »qui émigreront. Elle sera com»mandée par un des princes de »l'Allemagne, qui a montré le » plus d'attachement à la cause de »la patrie. Son but est la liberté » de l'Allemagne; et si ce but est >> atteint, la patrie distribuera des récompenses à ses braves et fi» dèles enfans. L'empereur, mon »maitre, donnera à ces braves un »asile et des terres sous le beau » climat de la Russie-Méridiona

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»le. Allemands, choisissez entre >> l'honneur et des récompenses >> d'un côté, l'esclavage, la honte >> et la misère de l'autre.» Le général Barclay-de-Tolly quitta le corps de réserve qu'il commandait sur la Vistule, pour se mettre à la tête des armées combinées de Russie et de Prusse, après les affaires de Lutzen et Bautzen, en 1813. Dès le 27 juillet, les négociations de Prague ayant été rompues, il dénonça aux Français la cessation de l'armistice, et se mit aussitôt en campagne. Après la bataille de Leipsick, l'empereur Alexandre le décora du titre de comte. Avant d'entrer en France, il adressa une proclamation à son armée, pour l'engager à se maintenir dans la discipline, et pour menacer ceux qui s'en écarteraient des traitemens les plus sévères. Ce fut lui qui commanda toute la campagne de 1814, à Châlons, Langres, Brienne, Sésanne, dans la marche sur Paris, et à l'entrée dans cette capitale, ce qui lui valut, le lendemain 31 mars, le titre de feldmaréchal. Au mois de juillet, il reprit la route du nord à la tête de l'armée russe, alla établir ses quartiers d'hiver en Pologne, et prit son quartier-général à Varsovie. La nouvelle du débarquement de Napoléon vint rompre les conférences du congrès de Vienne, et fit de nouveau prendre les armes à l'Europe. Le feld-maréchal Barclay-de-Tolly marcha aussitôt sur le Rhin. A la nouvelle de la bataille de Waterloo, il publie à Openheim, sur le Rhin, une proclamation aux Français, dans laquelle il les engage à a

à

bandonner la cause de Napoléon, embrasser celle des alliés, « qui »n'avaient combattu que pour la » France, dont le bonheur, la »gloire et la puissance étaient » encore nécessaires au bonheur » et à la puissance des autres na»tions. » Le feld-maréchal Barclay-de-Tolly entra aussitôt en France, et alla établir son quartier-général à Châlons, qu'il avait déjà occupé, et où l'empereur Alexandre et les autres souverains vinrent passer (au village des Vertus) la revue de son armée dans le mois de septembre. Il y fut élevé au rang de prince, et, dès le lendemain, il adressa, comme tel, un ordre du jour aux soldats russes, pour leur annoncer la satisfacfaction de leur souverain sur leur conduite, leur discipline et leur bonne tenue. Dans un voyage qu'il fit à Paris, il fut comblé d'honneurs par Louis XVIII, qui lui conféra le titre de commandeur de l'ordre de Saint-Louis. Les peuples de l'Allemagne n'eurent qu'à se féliciter des principes du prince Barclay-de-Tolly: non-seulement il ne leva sur eux aucune contribution, mais pour les soulager dans le passage des troupes russes, il leur faisait partager les vivres des magasins de l'armée. Le prince Barclay-deTolly est mort le 25 mai 1818 : il se rendait aux eaux de Carlsbad, en Bohême; mais il fut attaqué à Intersbourg de la maladie qui l'enleva dans cette ville. Il était le seul général russe décoré alors du titre de feld-maréchal. Nous terminerons cet article sur le général Barclay-de-Tolly, par cette scule observation qui équivaut à

un pompeux éloge: né dans un état despotique et dans une classe non privilégiée, il parvint, par son seul mérite, aux premières dignités de l'empire.

BARDAXY DE AZARA (N.), neveu du ministre espagnol d'Azara, né le 9 octobre 1760, à Puianxaldo, en Espagne. Nommé à Rome, en 1792, auditeur de Rota, il accompagna le souverain pontife, Pie VI, dans ses différens voyages en Italie et en France. S. S. étant morte à Valence, en 1798, M. Bardaxy fit partie du conclave tenu à Venise pour l'élection de son successeur, avec lequel il se rendit à Rome, en 1800. Lors de la révolution d'Espagne, en 1808, l'empereur Napoléon fit conduire M. Bardaxy à Valence, où il resta jusqu'à la rentrée des Bourbons en France. Ce ne fut qu'à cette époque qu'il retourna à Rome. En 1806, il devint cardinal.

BARDET, lieutenant-général. Après avoir passé par tous les grades inférieurs, il fut nommé, en 1804, colonel du 27 régiment de ligne. La manière dont il se signala à la bataille d'Austerlitz lui valut le titre de commandant de la légion-d'honnenr. Il continua à servir en Allemagne, et fut, en mars 1807, nommé général de brigade; en 1808 il entra en Espagne sous les ordres du maréchal Ney, et se distingua surtout à la prise d'Oviedo, en juin 180g. Rentré en France en 1813, il se battit sur les frontières de la Savoie, enleva, le 1er mars 1814, le fort de l'Écluse, fut promu immédiatement après au grade de général de division, et essaya, mais en vain, de s'emparer de Genève.

Dans le mois de juillet de la même année, il fut fait chevalier de Saint-Louis.

BARDI (L'ABBÉ DE), d'une famille noble, dont beaucoup de membres avaient fait partie de la cour des aides de Montpellier et du parlement de Toulouse. Un caractère violent et des mœurs dépravées ne l'empêchèrent pas d'entrer dans l'état ecclésiastique; mais devenu bientôt un objet d'horreur pour sa famille même, il se retira à Paris, où il pouvait se livrer à ses penchans avec moins de gêne et de crainte. Son frère aîné, conseiller à la cour des aides de Montpellier, avait l'extrême bonté de le recevoir chez lui et de lui donner des secours; l'abbé sachant que ce frère généreux devait toucher une somme considérable, s'informa de l'époque du recouvrement, et le jour même, sous prétexte de faire voir au conseiller des antiques et des pierres rares, il l'attira dans une maison où cet infortuné fut assassiné à coups de bûche. La police ne tarda pas à découvrir les coupables, et l'abbé de Bardi fut arrêté. C'était en 1786. Quelquefois alors, une erreur de jeunesse conduisait à l'échafaud des hommes des classes inférieures de la société ; mais souvent la justice paraissait impuissante contre les forfaits commis par ceux qui appartenaient à des classes privilégiées. L'affaire de l'abbé de Bardi ne fut pas portée devant les tribunaux. Noble et ecclésiastique tout à la fois, il fut seulement enfermé pour le reste de ses jours, par lettre de cachet. La révolution changea cet état des choses. Une procédure

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BARDI, conseiller au parlement de Toulouse. Habitué depuis nombre d'années à l'autorité des parlemens, et ne put sans regret la voir détruire par l'assemblée constituante, et signa contre le décret de cette assemblée les protestations du parlement de Toulouse. La révolution prenant un caractère formidable, ceux qui s'étaient opposés à sa marche se virent en danger. Bardi fut du nombre le tribunal révolutionnaire le condamna à mort, le 19 messidor an 2 (7 juillet 1794). Il avait atteint sa 85me année.

BARDIN (JEAN), peintre d'histoire, né à Monthard, le 31 octobre 1732, mort à Orléans, le 6 octobre 1809. D'abord élève de Lagrenée l'aîné, ensuite de Pierre, premier peintre du roi, Bardin se livra avec beaucoup de zèle à l'étude de son art. Diderot, dont le goût en peinture n'est pas infaillible, traite assez mal ce peintre dans sa Revue des tableaux du salon de 1765 et de 1767, et les auteurs de la Biographie universelle, sévères à l'exemple d'un homme de lettres qui n'avait jamais tenu un pinceau, décident

qu'il n'a laissé aucun ouvrage assez remarquable pour méri ter qu'on en fasse mention. Le jugement de Diderot et l'opinion des biographes n'ont pas été adoptés. Le tableau de Tullie faisant passer son char sur le corps de son père, qui fit juger son auteur digne du premier grand prix de peinture au concours de 1764, et qui le fit envoyer à Rome, en 1768, aux frais du gouvernement, et le tableau de Sainte-Catherine au milieu des docteurs, qui détermina son admission, en 1778, à l'académie de peinture, sont loin de motiver le jugement rigoureux porté contre son talent. Bardin soutint seul, pendant la révolution, l'école des beaux-arts d'Orléans, dont il avait eu la direction depuis sa fondation, en 1785. Membre de l'ancienne académie de peinture, il fut nommé correspondant de l'institut : il avait été le maître de Regnault, qu'il emmena comme élève à Rome, et qui est maintenant l'un des chefs de l'école française. Nous citerons encore de Bardin, comme ouvrages qui ne sont pas sans mérite : l'Immaculée conception; l'Exaltation de sainte Thérèse; saint Bernard; saint Nicolas; une Vierge; une Résurrection; l'adoration des mages; Andromaque pleurant sur les cendres d'Hector, etc., et surtout un grand nombre de dessins précieux restés dans sa famille, et dont la publicité aurait placé Bardin au rang des premiers dessinateurs et compositeurs de son époque. Le continuateur de Bachaumont et le célèbre peintre David lui rendent à ce sujet une justice éclatante: le

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