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Géographie de M. Walkenaer, d'après J. Pinkerton.

BARBIER (ANTOINE-ALEXANDRE), né à Coulommiers (Seine-etMarne), le 11 janvier 1765, fit ses humanités au collège de Meaux, et vint à Paris, en 1782, pour y faire ses cours de philosophie et de théologie. Il était vicaire de Dammartin au commencement de la révolution, et fut élu, en 1791, curé de la Ferté-sous-Jouarre. Il revint à Paris, en 1794, comme élève de l'école normale. M. Barrois l'aîné, libraire très-intruit, qui connaissait son goût pour la bibliographie, le fit nommer membre de la commission temporaire des arts, que la convention nationale chargea de recueillir dans les couvens et dans les établissemens publics supprimés, les livres et les différens objets de sciences et d'arts, pour les placer dans les bibliothèques publiques, et dans les dépôts nationaux. En 1798, le ministre de l'intérieur, M. François de Neufchâteau, l'autorisa à choisir dans les dépôts du gouvernement les livres qui devaient composer la bibliothéque du directoire-exécutif. A l'époque du 18 brumaire, ces livres furent donnés au conseil-d'état, dont M. Barbier fut nommé bibliothécaire. L'empereur Napoléon le nomma aussi son bibliothécaire, en 1807. Cette même année, la bibliothéque du conseil-d'état fut transportée au château de Fontainebleau. M. Barbier en forma une nouvelle, tirée en grande gartie de celle du tribunat. En 1814, M. le comte de Blacas l'a enrichie de deux mille volumes au moins, par

mi lesquels se trouve la collection d'ordonnances, commencée par MM. Gillet, avocats, et continuée par M. de Saint-Genis, auditeur des comptes. M. Barbier joint aujourd'hui, à son titre de bibliothécaire du conseild'état, celui d'administrateur des bibliothèques particulières du roi. Les principaux ouvrages qu'il a publiés jusqu'à ce jour, sont, 1° Catalogue de la bibliothèque du conseil-d'état, Paris, imprimerie du gouvernement, 1801 et 1803, 2 vol. in-f, qui se relient en un; 2° Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, Paris, 1806 et 1809, 4 vol. in-8°; assemblage de recherches utiles, ouvrage rempli de découvertes piquantes parmi lesquelles se sont glissées quelques erreurs qui disparaîtront probablement dans la seconde édition qui doit en être faite en 1821. 3° Nouvelle bibliothèque d'un homme de goût, Paris, 1807, 1809 et 1810, 5 vol. in-8°. Il reste un volume à rédiger pour compléter cet ouvrage. 4° Dissertation sur soixante traductions françaises de l'Imitation de Jésus-Christ, suivie de considérations sur l'auteur de l'Imitation, par M. Gence, Paris, 1812, in-12; 5° Supplément à la correspondance de MM. Grimm et Diderot, Paris, 1814, 1 vol. in-8°; 6° Nouveau Supplément au Cours de littérature de La Harpe, Paris, 1818, in-8°. L'éditeur a reproduit dans ce volume, avec des augmentations et des corrections, son Examen des assertions hasardées par M. de La Harpe, dans sa philosophie du 18e siècle, inséré, en 1805, dans le Ma

gasin encyclopédique; 7° Examen critique et complément des dictionnaires historiques les plus répandus, tom. Ior (Á. J.), Paris, 1820, in-8°. Le second et dernier volume paraîtra dans les trois mois qui suivront la publication de la dernière livraison de la Biographie universelle. M. Barbier est éditeur, 1° du Mariage des fleurs, en vers latins, par D. de La Croix, avec l'ancienne traduction française, et des notes nouvelles, Paris, 1798, in-12; 2° du Journal historique, ou Mémoires de Colle, Paris, 1807, 3 vol. in-8"; 3o des Écrivains de l'histoire d'Auguste, traduits par M. de Moulines, nouvelle édition, Paris, 1806, 3 vol. in-12; 4° du Voyage autour de ma chambre, suivi du Lépreux de la cité d'Aost, par M. de Maistre, Paris, 1817, in-18; 5° du Mémoire du prince de Ligne sur le comte de Bonneval, Paris, 1817, in-8°; 6° de la Correspondance de l'abbé Galiani, avec des notes, Paris, Treuttel et Wurtz, 1818, 2 vol. in-8°. Il a travaillé au Mer cure de France, et au Magasin encyclopédique. Quelques-uns des articles insérés dans ce dernier journal, ont été imprimés séparément; les plus remarquables sont: la Notice raisonnée du catalogue manuscrit de la Bibliothèque de l'abbé Goujet, et la Notice sur la vie et les ouvrages de Thomas Guyot, traducteur français du seizième siècle. Il insère aujourd'hui quelques articles dans la Revue encyclopédique, rédigée par M. Marc-Antoine Jullien.

BARBIER, jeune, neveu du précédent, a donné à la Biograpate universelie plusieurs articles

T. II.

de personnages anglais. L'article important du marquis d'Halifax, omis dans cette biographie, a été fourni par lui à l'Examen critique cité dans l'article de M. A. A. Barbier, n° 7.

BARBIER, adjudant-général. Après avoir servi long-temps dans les armées actives, il était commandant d'armes de la place de Saint-Omer, en avril 1814, lorsque la nouvelle officielle de l'entrée de Louis XVIII en France, excita dans cette ville un mouvement auquel cet officier s'opposa, sous le canon de l'ennemi. Il osa même arrêter un officier municipal qui était à la tête de ce mouvement, et déclara la ville en état de siége. Au retour de Napoléon, en 1815, il fut nommé commandant du département du Jura, où il organisa des forces imposantes qui se préparaient à marcher contre l'armée royale du Midi, lorsque la bataille de Waterloo vint mettre un terme à ce projet, comme à tous ceux de ce genre, dont le patriotisme est à la fois le mobile et l'excuse. L'adjudant - général Barbier n'a point été employé depuis cette époque.

BARBIER (JEAN-BAPTISTE-GRÉGOIRE), médecin à Paris. On a de lui différens ouvrages: 1o Exposition des nouveaux principes de pharmacologie, qui forment de la matière médicale une science noùvelle, vol. in-8°, 1803; 2° Principes généraux de pharmacologie ou de matière médicale, in-8°, 1808; 3° Traité d'hygiène appliquée à la thérapeutique, 2 vol. in-8°, 1811. M. Barbier est encore l'un des auteurs du Dictionnaire des sciences médicales.

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BARBIER-NEUVILLE, né én .1754, à Vitry-le-François, et non le français, comme on l'écrit communément, parce que Francois I fit reconstruire la ville, et lui donna ses armoiries. Cet arti ́cle, dans la biographie des Hommes vivans, est un tissu d'erreurs qui ne sont pas toutes innocentes. M. Barbier Neuville aurait, y estil dit, été employé dans la maison d'Orléans cela est faux. Cet honorable citoyen avait eu occasion de voir le duc d'Orléans, père du prince actuel, relativement à un recueil complet des constitutions anglo-américaines, que lui seul possédait à cette époque, et dont le duc avait désiré avoir communication. En reconnaissance de l'obligeance que M. Barbier-Neuville mit à le satisfaire, il lui donna, il est vrai, l'espérance de le prendre pour son secrétaire particulier, mais ces relations n'eurent aucunes suites, si ce n'est que le recueil de M. Barbier-Neuville se trouva perdu. Il ne rédigea pas, comme on l'affirme, de concert avec MM. Sibuet et Poultier, le journal intitulé l'Ami des lois. Il fut seulement chargé en l'an 8, par Lucien Bonaparte, ministre de l'intérieur, de surveiller ce journal ultra-révolutionnaire, et n'eut de rapport à ce sujet qu'avec le rédacteur, Hyacinthe Langlois. M. Barbier-Neuville n'a point été secrétaire du conventionel La Marque, mais il a été nommé, par le directoire, secrétaire de légation en Suède, en même temps que M. La Marque fut nommé ambassadeur près de cette puissance. M. Barbier-Neuville, qu'on dit avoir été fait chef

de division au ministère de l'in térieur, en 1811, y était attaché en cette qualité depuis 1800, et dès 1799, y avait eté appelé par le ministre Quinette, comme secrétaire - général, fonction qu'il exerça aussi pendant les six semaines que dura le ministère du savant M. de La Place. Il fut nommé dès la création, par l'empereur, chevalier de la légion-d'honneur, dont, en 1814, le roi le fit officier. Une grande modération dans ses opinions, des connaissances approfondies de toutes les parties de l'administration, la plus grande exactitude à remplir tous ses devoirs, tels sont les principaux rapports sous lesquels se recommande à l'estime publique cet administrateur qu'on s'efforce de calomnier. M. Barbier-Neuville, qui repousse le titre de jacobin, s'est honoré, il est vrai, de celui de citoyen, et de plus le mérita. Il s'est montré tel dans les temps difficiles où notre belle France était ouverte aux soldats étrangers': « Si vous n'avez pas de » fusils, disait-il aux gardes natio>>naux qu'il commandait en 1815, » défendez-vous avec des bâtons. >> Ce mot ne fut oublié par personne. Le ministre Vaublane, avant de recevoir son congé, mit à la retraite M. Barbier-Neuville, qui, pendant seize ans, a dirigé avec autant de lumières que d'inté– grité, l'administration des hospices, des bâtimens civils et des établissemens des sciences, des lettres et des arts. Sous le ministère de l'abbé de Montesquiou, M. Barbier-Neuville reçut le titre de directeur de la correspondance; ce n'est pas qu'il eût changé d'at

tributions, mais seulement c'est qu'ainsi que les autres chefs de division, il avait le droit de signer les décisions ministérielles dans tout ce qui concernait sa partie.

BARBIER-VÉMARS (JOSEPHNICOLAS), né le 7 avril 1775, fils d'un cultivateur du canton de Louvres (Seine-et-Oise). Après avoir terminé ses études dans l'ancienne et célèbre maison de Sainte-Barbe, il apprit à fond les langues de l'Europe, qu'il parle avec facilité, et dont la littérature lui est aussi familière que celle de la Grèce et de l'ancienne Rome. Il se livra avec ardeur à l'étude des sciences physiques et mathématiques, et rédigea, d'abord avec un savant Anglais, nommé O'Reilly, et ensuite seul, un ouvrage important en 55 volumes in-8°, ornés de 666 planches, sous le titre d'Annales des arts et des manufactures. Professeur en 1805, au lycée qu'on appelle aujourd'hui collége royal de Bourbon, il fut obligé par la faiblesse de sa poitrine, de quitter une chaire où il se distinguait. Peu de temps 'après, on lui offrit une place de chef de bureau, qu'il refusa pour revenir à la culture des sciences et des lettres; enfin, au mois de juin 1816, il conçut l'idée heureuse de publier en latin un ouvrage périodique sous le titre de Hermes Romanus ou Mercure latin, 6 vol. in-12. On regrette que la publication de ce recueil, auquel les meilleurs humanistes ont accordé leurs éloges, n'ait pas été continuée. M. Barbier-Vémars a été nommé par ordonnance du 23 mai 1820, conservateur de la

bibliothéque royale, qui est dans la rue de Richelieu.

BARBIERI, simple secrétaire au régiment romain des Bleus', alors en garnison au château SaintAnge, se persuada qu'il jouissait d'un assez grand crédit pour faire une révolution dans sa ville natale. Il ne manquait ni d'énergie, ni de moyens; mais, trahi par deux sergens, auxquels il avait donné sa confiance, et qui remirent ses plans au major Bamitz, il fut arrêté, et condamné à mort, en 1796. On a prétendu qu'il avait engagé 1,500 personnes dans cette conjuration; on ajoute qu'il devait s'emparer des chefs de l'état, pendant que la troupe aurait été occupée à éteindre le feu qu'on aurait mis dans les magasins de fourrages.

BARBIERI (L'ABBÉ VINCENT), professeur de rhétorique à Padoue, est auteur de plusieurs poëmes et autres ouvrages de poésie qu'il voulait réunir; mais il n'a publié que le premier volume de ce recueil, sous le titre de Opere dell'abate Vincenzo Barbieri. On y trouve le poëme des Saisons, imité de Thompson et de Saint-Lambert, mais bien inférieur à ces modèles, et plein d'épisodes disparates, et un Épithalame botanique, tiré des Amours des plantes, du docteur Darwin. Cet opuscule est peu estimé. On trouve encore dans le recueil de l'abbé Barbieri un discours en prose sur la poésie descriptive, dont les journaux italiens ont blâmé le titre, prétendant que la poésie est toujours descriptive; enfin, une apologie en prose du style poétique, avec des notes cu

rieuses. Les critiques reprochent en général à cet auteur de ne point écrire sa langue dans toute sa pureté.

BARBOT (MARIE-ETIENNE, BARON DE), lieutenant-général, né à Toulouse. En 1792, il entra au service comme commandant du 4 bataillon des volontaires du département de la Haute-Garonne, et fit la campagne de Savoie. Il assista au siége de Toulon, et prit ensuite le commandement d'un bataillon de chasseurs des Pyrénées-Orientales, avec lequel il fit la campagne d'Espagne; il se trouva particulièrement à la journée du Boulou, au siége SaintElme, aux deux batailles de la Montagne-Noire, et au siége de Roses. Le courage et le talent qu'il montra dans ces différentes affaires le firent élever au grade de chef de brigade. Il se distingua ensuite dans la Vendée, et après la pacification de cette province, il fut envoyé en qualité de chef d'étatmajor, au général Lagrange, pour l'expédition des Antilles, pendant laquelle il se signala par la prise du Roseau, capitale de la Dominique. De retour en France, il partit de nouveau pour faire la campagne de 1807, et se fit plus remarquer encore par son humanité et son dévouement, que par son éclatante bravoure. L'empereur Napoléon irrité contre la vil→ le de Hersfeld, accusée d'avoir assassiné un détachement français, avait ordonné qu'elle serait pillée, que trente habitans des plus coupables seraient fusillés, et cent autres envoyés en France comme otages. Le baron Barbot, chargé de cette exécution, ne tarda point

à se convaincre de l'innocence de cette ville, qui même avait sauvé plusieurs soldats de la fureur des paysans armés contre eux. Il se garda bien d'obéir aux ordres rigoureux qu'il avait reçus; mais pour mieux assurer le succès de sa généreuse désobéissance, il osa faire son rapport comme s'ils avaient été exécutés. Les habitans voulaient lui témoigner leur reconnaissance en lui offrant un magnifique présent: il le refusa, disant qu'une action qui n'était que juste, ne devait pas se payer. Le baron Barbot passa en 1808 en Espagne, et se trouva aux affaires de Rio-Secco, à Burgos, à la Corogne, à Braga, à Oporto, à Boursaca, à Subugal et à Alméida, et fut ensuite nommé général de brigade. L'année suivante, il concourut à la bataille des Aropilles, où il eut deux chevaux tués et un autre blessé. En 1815 et 1814, il participa à tous les engagemens qui eurent lieu près des Pyrénées, et prit une belle part à la bataille de Toulouse. En mars 1815, il avait le commandement supérieur de la ville de Bordeaux. Le 31 juillet 1815, le roi le nomma lieutenant-général. Il est commandeur de l'ordre de la légion-d'honneur et chevalier de Saint-Louis.

BARBOU (GABRIEL), lieutenantgénéral, né le 21 novembre 1761, à Abbeville, est de la famille des imprimeurs de ce nom. Entré au service en 1779, il était parvenu, avant la révolution, au grade de lieutenant. En 1791, il s'embarqua avec son régiment pour l'île de Saint-Domingue; après y avoir séjourné seize mois, il revint en

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