A MADAME LA PRINCESSE JABLONOWSKA. Belle Jablonowska, de mon champêtre ouvrage Vos agréments sont faits pour enchanter la ville; Ou la Nymphe des bois, ou la jeune Oréade, Dans un temple entouré d'une pompeuse arcade, Par les grands et les rois voyoit son nom fêté; Puis rentroit dans son arbre, et sous son frais ombrage, Oubliant et son temple et les palais du ciel, Se contentoit de l'humble hommage De quelque fleur, ou d'un rayon de miel. Dans mon essor audacieux Je chanterai vos vertus et vos graces, L'antique sang de vos aïeux, Cette noble fierté qui n'a rien de farouche, Ces entretiens charmants dont la grace nous touche, Et la bonté qui s'embellit En s'exprimant par votre bouche. Alors de mon succès je ne douterai plus; Votre nom du public me vaudra le suffrage; Avec bonté, dit-on, mes poëmes sont lus Daignent de mes tableaux copier quelques traits ('): Les miens me sembleront parfaits; Alors, dans mes Jardins et plus verts et plus frais, Pour couronner mon front je choisis l'immortelle. (1) La jeune fille de la princesse s'occupoit alors à traduire quelques morceaux du poëme des Jardins. Dans ses Jardins, où plus d'un connoisseur Goûta la grace naturelle De la Muse pleine d'appas Qui prit la mienne pour modèle, Les yeux ne rencontreront pas Une fleur aussi fraîche, aussi charmante qu'elle. Souvent l'été flétrit les filles du printemps; Montrer la fleur nouvellement éclose De son modeste et timide bouton: Son teint varié se compose; Le papillon léger lui-même s'y repose, Voilà mon sort; mon vers (c'est cette vieille tige) C'est le talent de votre fille, Où la sagesse à l'agrément s'unit; Par lui mon vers se rajeunit, Et de ce frais bouton où la jeunesse brille, Le vieux rosier s'enorgueillit. A M. L'OEILLART-D'AVRIGNY, AUTEUR D'UN POÈME SUR Lapeyrouse. Le poëte immortel d'Achille et d'Andromaque, Chanta le prince errant de la petite Ithaque; L'Ulysse des Français nous attache encor mieux. Craignons, en la cherchant, de trouver ses débris. Qui, mieux que ses remparts de fer, Le couple heureux entend les vers du grand Homère, |