་་་་་ A M. LE MARQUIS D'ÉTAMPES, Qui annonçoit à l'auteur la nouvelle d'un accouchement. Un grand papa, d'un style triomphant, M'écrit qu'un très aimable enfant Est-ce un garçon, est-ce une fille? Je n'en sais rien; mais cette tendre fleur Ne déparera point celles qui sont écloses; C'est un bouton de plus dans un bouquet de roses. AU MÊME, Qui m'avoit envoyé des vers. Les Grecs, en courtois chevaliers, Me défendre est bien noble, et vous louer bien doux; Contre la censure rigide, Lorsqu'en rivaux unis nous élevons la voix, Et votre éloge est mon égide. De votre jugement je tire vanité : Oui, puisque je vous plais, je dois blesser l'envie, Tous deux vous m'assurez quelques instants de vie. Et d'être guidé par le goût. Chantre aimable, sur plus d'un ton, Sous vos habiles doigts votre lyre résonne; Virgile, Homère, et le Tasse, et Milton, De leurs lauriers détachent un feston Pour composer votre couronne. Vous, par un art plus merveilleux encore, Et répétez les chants de leur lyre sonore. Poursuivez, heureux Grandmaison! *M. Parceval de Grandmaison, de l'académie française. Vers la célébrité courez d'un vol agile. Je m'en souviens, dans ma jeune saison, Des amis indulgents, du surnom de Virgile, Sur la trompeuse foi de la terminaison, Grace à la consonnance, honorèrent Delille; Et j'étois fier alors de la comparaison. Le charme est dissipé: ce sobriquet sublime, Je vous le rends ; je le dus à la rime, Vous le devez à la raison. A M. LE COMTE BELOZOSKI. Est-il bien vrai qu'au séjour des hivers De si brillantes fleurs sous vos mains sont écloses? L'esprit fait les climats, l'esprit dicta vos vers; Dans nos jardins vous répandez des roses. Brillant comme l'été, doux comme le printemps, Des chevaliers vous vantez le courage, Vous chantez la beauté, les exploits éclatants; Et, sage historien du temps, Vous mesurez sa course et bravez son outrage. |