Page images
PDF
EPUB

standard assessment. These additional imposts served, therefore, as a sanction to the

[ocr errors]
[ocr errors]

passer le revenu au grand propriétaire, à ce maitre qui a

conquis et qui possède la terre par le droit de son épouvant"able lance. Ce devoir rempli, l'on n'en éxige pas d'autres ; "l'on ne s'inquiète pas même de quelle manière l'agent pour"voit à le remplir; les moyens sont à sa discretion; et telle "est la nature des choses qu'il ne peut être délicat sur le "choix, car premièrement il ne peut s'avancer ni même se "maintenir qu'autant qu'il fournit des fonds; en second lieu "il ne doit sa place qu'à la faveur du vizier, ou de telle autre

personne en crédit ; et cette faveur ne s'obtient et ne s'entre"tient que par une enchère sur d'autre concurrens. Il faut "donc retirer de l'argent, et pour acquitter le tribut et remplir "les avances, et pour soutenir sa dignité, et pour s'assurer des 66 resources. Aussi le premier soin d'un pacha qui arrive à son poste est il d'aviser aux moyens d'avoir de l'argent, et "les plus prompts sont toujours les meilleurs. Celui qui établit "l'usage pour la perception du Miri, et des douanes, est de "constituer pour l'année courante un, ou plusieurs fermiers

[ocr errors]

66

principaux, lesquels, afin de faciliter leur regie, la subdi"visent en sous-fermes qui de grade en grade descendent "jusq'aux plus petits villages." (Farming system of India! Vide Vol. I. p. 338–342.353.407. et supra, p. 17 & 35.) "Le pacha donne ces emplois par enchère, parcequ'il veut en "retirer le plus d'argent qu'il est possible; de leur coté, les "fermiers qui ne les prennent que pour gagner, mettent tout "en œuvre pour augmenter leur recette. De-là, dans ses 66 agens une avidité toujours voisine de la mauvaise foi; de-là, "des vexations où ils se portent d'autant plus aisément qu'elles "sont toujours soutenus par l'autorité; de-là, au sein du "peuple, une faction d'hommes interessés à multiplier ses charges. Le pacha peut s'applaudir de pénétrer aux

66

exactions of all who were classed on the side of power; for it would be contrary to the

"sources les plus profondes de l'aisance par la rapacité claire"voyante des subalternes. Mais qu'en arrive-t-il? Le peu“ple, gêné dans la jouissance des fruits de son travail, re"streint son activité dans les bornes des premiers besoins ;

[ocr errors]

le laboureur ne sème que pour vivre; l'artisan ne travaille " que pour nourrir sa famille; s'il a quelque superflu, il le "cache soigneusement; ainsi le pouvoir arbitraire du sultan "transmis au pacha et à tous ses subdélégués en donnant "un libre essai à leurs passions, est devenu le mobile d'une “tyrannie répandue dans toutes les classes; et les effets en "ont été de diminuer par une action réciproque l'agriculture, "les arts, le commerce, la population, en un mot, tout ec qui "constitue la puissance de l'état.

"Il arrive quelquefois que les pachas, sultans dans leur "province, ont entre eux des haines personnelles ; pour les "satisfaire, ils se prevalent de leur pouvoir, et ils se font mu"tuellement des guerres sourdes ou declarées, dont les effets “ruineux tombent toujours sur les sujets du sultan.

“Enfin il arrive encore que ces pachas sont tentés de s'ap"proprier ce pouvoir dont ils sont dépositaires. La porte "qui a prévu ce cas, tâche d'y obvier par plusieurs moyens ; "elle partage les commandemens, et tient des officiers parti"culiers dans les châteaux des capitales. Elle envoie

"tous les trois mois des capidjis qui tiennent les pachas en " alarmes par les ordres secrets dont ils sont porteurs; mais "souvent les pachas aussi rusés se débarrassent de ses sur"veillans incommodes: enfin elle change fréquemment les "pachas de residence, afin qu'ils n'ayent pas le temps de "s'affectioner un pays; mais comme toutes les consequences "d'un ordre vicieux sont abusives, il est arrivé que les pachas,

settled principles of human nature to suppose that extortion was not carried to the ut

"incertain de lendemain, traitent leur province comme un "lieu de passage, et n'y font aucune amélioration dont leur

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

successeur puisse profiter; au contraire ils se hâtent d'en "épuiser les produits, et de recueillir en un jour, s'il est possible, les fruits de plusieurs années. Il est vrai que de temps en temps ces concussions sont punis par le cordon. "A l'un des termes de l'année une capidji arrive, montrant le "firmân de prorogation; quelquefois même apportant une "seconde, une troisième queue, ou telle autre faveur nouvelle; "mais pendant que le pacha fait célébrer la fête, il paroit un "ordre pour sa déposition, puis un autre pour son exil, et "souvent un kat-cherif pour sa tête. Le motif en est tou"jours d'avoir vexé les sujets du sultan; mais la porte en "s'emparant du trésor du concussionaire, et n'en rendant ja"mais rien au peuple qu'il a pillé, donne à penser qu'elle n'improuve pas un pillage dont elle profite.-Les pachas ne "connoissent que l'argent; une expérience repetée n'a pu "leur faire sentir que ce moyen, loin d'être le gage de leur sureté, devenoit le motif de leur perte; ils ont la manie "d'amasser des trésors, comme si l'on achetait des amis.

66

[ocr errors]
[ocr errors]

Emirs et pachas tous imitent le sultan : tous regardent "leur pays comme une domaine, et leurs sujets comme des domestiques. Leurs sujets, à leurs tours, ne voyent en eux que des maitres, et puisque tous se ressemblent, peu importe "lequel servir. De-là, dans ces états, l'usage des troupes "étrangères de préférance aux troupes nationales. "commandans se défient de leur peuple, parcequ'ils sentent 66 ne pas meriter son attachement; leur but n'est de gouverner "leur pays, mais de le maîtriser; par un juste retour, leur "s'embarasse peu qu'on les attaque; et les mercenaires qu'ils

Les

pays

most limits of discretion under governments, like the monarchies of Asia, where immode

66

"soudoyent, fidèles à leur esprit, les vendent à l'ennemi pour "profiter de leur dépouille. Dâher avait nourri dix ans le barbaresque qui le tua. C'est un fait digne de remarque, "que la plupart des états de l'Asie, et de l'Afrique, sur-tout "depuis Mahomet, ont été gouvernés par ces principes, et 'qu'il n'y a pas eu de pays où l'on ait vu tant de troubles "dans les états, tant de revolutions dans les empires.

66

"Les sultans s'étant arrogés à titre de conquête le propriété "de toutes les terres, il n'existe pour les habitans aucun droit de propriété foncière, ni même mobilière, ils ne possèdent "qu'en usufruit. Si un père meurt, sa succession appartient au sultan, ou à son fermier, et les enfans ne recueillent l'héritage qu'en payant un rachat toujours considerable. De-la pour la possession, en fonds de terre une insouciance funeste "à l'agriculture.

[ocr errors]

66

66

"Lorsque le sultan Sélim eut conquis la Syrie, pour rendre "plus aisée la perception du revenu, il établit un seul impôt "territorial, qui est celui que l'on appelle miri. Il parait, "malgré son caractère farouche, que ce sultan sentit l'import"ance de ménager le cultivateur; car le miri, comparé à

[ocr errors]
[ocr errors]

l'étendue des terrains, se trouve dans une proportion infini"ment modérée. Pour maintenir l'ordre dans la perception, “Sélim fit dresser un deftar ou registre" (Tumar Jumma !) "dans lequel le contingent de chaque village fut exprimé. Enfin il donna au miri un état invariable, et tel que l'on ne "peut l'augmenter ni le diminuer. Modéré comme il était, "il ne devait jamais obérer le peuple; mais par les abus in"hérens à la constitution, les pachas et leurs agens ont "trouve le secret de le rendre ruineux. N'osant violer la loi "établie par le sultans sur l'invariabilité de l'impôt, ils ont

rate appetites are bound by no legal restraints,

"introduit une foule des charges qui, sans en avoir le nom, 66 en ont tous les effets. Ainsi êtant les maîtres de la ma"jeure partie des terres, ils ne les concèdent qu'à des condi❝tions onéreuses; ils exigent la moitié et les deux tiers de la "recolte;" (Aumanee system of India! Vide Vol. I. p. 409, &c.)" ils accaparent les semences et les béstiaux, en sorte que "les cultivateurs sont forcés de les acheter au dessus de leur "valeur. La recolte faite, ils chicanent sur les pertes, sur "les pretendus vols; et comme ils ont la force en main, ils "enlèvent ce qu'ils veulent. Si l'année manque, ils n'en "exigent pas moins leurs avances, et ils font vendre pour se "rembourser tout ce qui possède le paysan. A ces vexations "habituelles se joignent mille avanies accidentelles, tantôt "l'on rançonne le village entier pour un delit vrai ou ima

66

[ocr errors]
[ocr errors]

ginaire; tantôt on introduit une corveé d'un genre nouveau. "L'on exige un present à l'avènement de chaque gouverneur ; "l'on établit une contribution d'herbe pour ses chevaux, d'orge et de paille pour ses cavalièrs: il faut en outre donner l'étape à tous les gens de guerre qui passent ou qui apporte des ordres. Les villages tremblent à chaque laouend qui parait; c'est un vrai brigand sous le nom de soldat; il "arrive en conquérant en maitre: chiens, canaille, du pain, "du café, du tabac ; je veux de l'orge, je veux de la viande. "S'il voit de la volaille, il la tue; et lorsque il part, joignant "l'insulte à la tyrannie, il demande ce que l'on appelle keré"el-dars, c'est à dire le louage de sa dent molaire. En vain "les paysans crient à l'injustice: le sabre impose silence. La "réclamation est lointain et difficile; elle pourrait devenir "dangereuse. Qu'arrive-t-il de toutes ses dépredations? Les "moins aisés du village se ruinent, ne peuvent plus payer le

miri, deviennent à charge aux autres, ou fuient dans les

« PreviousContinue »