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moire sur la prestation en nature; 22° Statistique agricole du canton de Montastruc; 23° un grand nombre de Notices historiques, de brochures politiques, etc.; enfin, plusieurs manuscrits intéressans dont son fils, le baron Isidore Picot de la Peyrouse, professeur d'histoire naturelle en l'académie de Toulouse, et qui marche avec distinction dans la carrière où l'auteur de ses jours s'est illustré, enrichira sans doute les sciences. PICOT BELLOT (JEAN DE), frère puîné du précédent, né comme lui à Toulouse, en 1748, entra dans un des corps qui composaient la garde du roi, et cultiva avec succès la musique et la poésie. I composa plusieurs opéras joués sur des théâtres particuliers, ou dans les pays étrangers. La cause de la révolution devint la sienne en 1789. Il la seconda par plusieurs écrits où respiraient la chaleur et l'enthousiasme. Il fit jouer à Paris, au théâtre du Lycée-desArts, le 5 novembre 1794, un drame en trois actes, intitulé: les Dangers de la calomnie, qui eut un grand succès. Nommé commissaire des guerres, il n'abandonna pas la littérature, et publia à SaintGaudens, le Père comme il y en a peu,

ou le Mariage assorti, comédie en 3 actes et en prose. Picot Bellot mourut le 5 mai 1820. Il a laissé en manuscrits un assez grand nombre d'ouvrages politiques. Le département des HautesPyrénées lui doit plusieurs genres d'industrie qu'il y a introduits.

PICOT-DE-LIMOELAN (M. J. A.), naquit à Saint-Malo, d'une famille noble de cette ville. Dès l'aurore de la révolution, il se mon

T. XVI.

tra l'un de ses plus ardens ennemis. Intimement lié avec La Rouarie, il entra dans la conspiration dont celui-ci était le chef, et l'aida de tous les moyens dont il pouvait disposer. Le complot ayant échoué, Picot de Linioëlan fut arrêté, conduit à Paris, et traduit devant le tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort. Il avait près de 60 ans lorsqu'il fut exécuté, le 18 juin 1793.

PICOT DE PECCADUC (LE COMTE AUGUSTE), gentilhomme français sous le titre de comte, et gentilhomme allemand sous le titre de baron de Herzogenberg, est fils d'un conseiller au parlelement de Bretagne. M. Picot de Peccaduc fut élevé à l'école militaire de Paris, dont il sortit, en 1785, décoré de l'ordre de SaintLazare, et avec le grade de lieutenant. Il servit dans le régiment de Metz artillerie, et, dès 1791, il émigra. S'étant rendu à l'armée du prince de Condé, il fit sous ses ordres toutes les campagnes contre la France; il avait gagné par ses services la croix de SaintLouis. Libre à la suite du licenciement de l'armée du prince de Condé, il passa sous les drapeaux autrichiens, «où, dit un de ses biographes, chaque campagne lui valut un grade ou une décoration. » Une faveur plus grande lui fut accordée; l'empereur d'Autriche lui donua des lettres de naturalisation sous le nom de baron de Herzogenberg. C'est vraisemblablement comme sujet étranger qu'il commandait, au nom des puissances alliées, la ville de Châtillon, lors de la campagne de France en 1814. Tout fait présumer que M.

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Picot de Peccaduc n'est plus Français, puisque outre ses services dans les armées étrangères, il s'est marié à une comtesse autrichienne nommée Sedlnitzky, dont il a plusieurs enfans, et qu'il est chef d'une division de grenadiers autrichiens.

PICOT DE PECCADUC (LE VICOMTE HENRI), frère du précédent, mais qui paraît attaché au service de France, quoique, comme le comte de Peccaduc, il ait passé la plus grande partie de sa vie militaire sous les drapeaux étrangers. Le vicomte de Peccaduc prit du service, en 1787, dans le régiment de la Guadeloupe, et se rendit, en 1791, à l'armée des princes. Il fit la campagne de 1792, sous les ordres de M. le duc de Bourbon, compagnie de S.A. R. le duc d'Angoulême. Après le licenciement de l'armée des princes, le vicomte de Peccaduc partit pour la Hollaude, et fit contre la France trois campagnes sous les ordres du prince d'Orange, qu'il suivit en Angleterre, lors de la conquête de la Hollande par les Français. Il fut au service de S. M. britannique, en activité jusqu'en 1802, et en inactivité jusqu'en 1808; à cette époque, il reçut de l'emploi dans les troupes allemandes de la confédération du Rhin. « Cette remise en activité, dit un de ses biographes, lui valut plusieurs grades supérieurs et décorations, et sa première campagne de colonel fut celle de Moskou. Dans la campagne de Saxe, en 1813, il eut le commandement d'une brigade, comme général provisoire; mais le sort des armes l'ayant fait tomber entre les mains

de l'ennemi avec la garnison de Dresde, le 11 novembre 1813, il ne put être confirmé dans ce dernier grade. Aussitôt qu'il apprit (étant prisonnier de guerre en Hongrie) que les princes de la maison de Bourbon allaient rentrer en France, il se hâta de venir leur offrir ses services. » Au mois de mars 1815, lorsqu'on fut informé du départ de Napoléon de l'île d'Elbe, le roi confia au vicomte Picot de Peccaduc l'organisation et le commandement des bataillons de réserve du département de la Seine. Le rétablissement de Napoléon sur le trône de France, pendant les cent jours, fit licencier ces bataillons, et le chef resta sans activité et inconnu. Après le second retour du roi, il fut nommé colonel de la légion du département d'Ille-et-Vilaine. Il est aujourd'hui (1824) maréchal-de-camp en disponibilité, chevalier de Saint-Louis et officier de la légion-d'honneur.

PICOT DE PECCADUC (LE CHEVALIER JOSEPH), colonel, chevalier de Saint-Louis, frère des précédens, « se trouva, disent les biographes de cette famille, dès le commencement de la révolution, en rapport avec les chefs des armées royales de l'intérieur, et servit constamment avec eux. »

PICOT-DESORMEAUX (N.), maire de Parigué l'Evêque, près du Mans, est né vers 1770, dans le département de la Sarthe, où il possède des propriétés considérables. Il fut destitué de ses fonctions de maire dans les derniers mois de 1815; mais les services éminens qu'il avait rendus à sa commune firent que personne ne

se présenta pour le remplacer. Nommé, en 1817, membre de la chambre des députés par le département de la Sarthe, il siégea constamment au côté gauche, et vota contre les lois d'exception et contre le nouveau système électoral. M. Picot-Desormeaux, sorti de la chambre en 1822, n'a point été réélu.

PICOT LACOMBE (N.), d'une famille autre que celle du précédent, fut élu par le département du Puy-de-Dôme, au conseil des cinq-cents, au mois de mars 1797; mais son élection fut annulée par l'effet de la révolution du 18 fructidor an 5 (4 septembre 197). Le gouvernement consulaire le nomma, en 1800, commissaire près le tribunal civil de Clermont. Il était membre du corps-législatif lors des événemens politiques de 1814. Le 2 décembre de cette année, il fit, en comité secret, un rapport sur la proposition de M. Dumolard, tendant à ce que la chambre présentât une adresse au roi, pour le supplier d'accorder incessamment aux juges des cours et des tribunaux l'institution voulue par la charte. Le retour de Napoléon au 20 mars 1815, l'éloigna de la chambre, où, depuis, il n'a point

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été rappelé. PICQUE (JEAN-PIERRE), est né en 1750, à Lourdes, et fut député par le département des HautesPyrénées à la convention nationale et au conseil des cinq-cents, dont il devint l'un des secrétaires. Il avait publié, à la fin de 1788, un Voyage aux Pyrénées françaises, les Veillées Béarnaises, le Moyen de détruire la mendicité, et, en

1789, plusieurs ouvrages en faveur de la liberté. On a pu le juger, plus par ses écrits que par son audace à aborder la tribune. Son opinion sur la nécessité de conserver les relations et l'union avec l'Espagne disposée favorablement à adopter les maximes républicaines, ne fut pas celle des partisans de la guerre. On ne le voit plus ensuite figurer que dans le procès du roi, où il vota l'appel au peuple, la peine capitale et le sursis, jusqu'à la paix générale. M. Picqué, après sa sortie du conseil des cinq-cents, est rentré dans la vie privée.

PICQUET (N.), chevalier de la légion-d'honneur, exerçait, en 1789, les fonctions d'avocat du roi à Bourg en Bresse, lorsqu'il fut élu, par le tiers-état de ce bailliage, député aux états-généraux. Il siégea constamment au côté droit de cette assemblée, et signa les diverses protestations de la minorité. Néanmoins, il n'éprouva aucune persécution sous le régime de la terreur, et, dans le mois de mars 1797, le département de l'Ain le nomma député au conseil des anciens; son élection fut annulée par suite de la journée du 18 fructidor. Après la révolution du 18 brumaire, M. Picquet devint président du tribunal de première instance de Bourg. Il en remplissait encore les fonctions en 1819; à cette époque, il fut remplacé par M. Chevrières de Corcelles.

PICTET (MARG - AUGUSTE), membre du tribunat, l'un des

inspecteurs-généraux de l'université impériale, correspondant de l'institut, membre des sociétés

royales de Londres, d'Edimbourg, de Munich, etc., est né en 1752, à Genève, d'une famille ancienne de cette république. Elève et ami du célèbre Saussure, il l'accompagna plusieurs fois dans ses voyages, et le remplaça, en 1786, dans la place de professeur de philosophie, puis, dans les fonctions de président de la société pour l'avancement des arts, place qu'il occupe encore actuellement (1824). M. Pictet, quoique livré spécialemeut aux sciences proprement dites, n'était point étranger à la science du gouvernement, et il fut employé avec succès comme l'un des négociateurs chargés, en 1798, de concourir au traité de réunion de la république de Genève, d'acquitter avec 14 de ses concitoyens les dettes de son gouvernement, et d'administrer en même temps, sous la dénomination de Société économique, les fonds destinés à l'entretien du culte protestant et les établissemens d'instruction publique. Il devint, en 1802, membre du tribunat, dont il fut secrétaire l'année suivante. Ses discours, dans cette assemblée, sont remarquables par des vues sages exprimées avec talent; ils eurent plus particulièrement pour objet l'économie politique relativement aux douanes, aux canaux et aux grandes routes; il fut du nombre des membres qui votèrent le consulat à vie et l'établissement du gouvernement impérial. Le tribunat, par l'opposition de la majorité de ses membres, s'était rendu suspect au chef de l'état; il fut supprimé. M. Pictet, que ses connaissances et son mérite person

nel avaient rendu recommandable, devint, peu après, l'un des cinq inspecteurs-généraux de l'oniversité impériale. Par suite des événemens politiques de 1814, il s'est fixé à Genève. On lui doit : 1° Essai sur le feu, 1791: on trouve dans cet ouvrage un grand nombre d'expériences nouvelles et curieuses; 2o Description d'une suite d'expériences sur la compres sion et sur l'action de la chaleur, traduction de l'ouvrage de l'auteur anglais James Hall, 1 vol. in8°; 3° avec son frère et M. Maurice, ancien maire de Genève, la rédaction de la Bibliotheque britannique, qui, depuis 1816, porte le titre de Bibliothèque universelle, etc. Cet ouvrage, exclusivement destiné aux objets de littérature et de sciences d'origine étrangère, est recherché pour son utilité sous le double rapport de la science et de la morale. M. Pictet y est particulièrement chargé de la partie des sciences. Il fit, dans l'intérêt de l'entreprise, deux voyages en Angleterre, et les lettres qu'il adressa à ses collaborateurs parurent non- seulement dans ce recueil, mais elles furent imprimées séparément sous le titre de: Voyage de trois mois en ARgleterre, en Ecosse et en Irlande, in-8°. « Parmi les divers objets intéressans pour les sciences et les arts qu'il rapporta de ce voyage, et qu'il mit à son retour sous les yeux de l'institut, dit un de ses biographes, était un étalon authentique des mesures anglaises, destiné à établir exactement leurs rapports avec le mètre, dans le but de faciliter le rapprochement des mesures géodésiques entre

prises dans les deux pays pour
déterminer la figure de la terre.
L'institut nomma une commis
sion pour faire cette comparaison
avec toutes les précautions néces-
saires, et le résultat a été consi-
gné dans ses registres. Cet étalon
fait partie d'une collection consi-
dérable d'instrumens de physi-
que, qui appartient à M. Pictet,
et avec laquelle il a donné plu-
sieurs cours suivis par un grand
nombre d'amateurs. » La ville de
Genève a fait, en 1824, l'acquisi-
tion de cette riche collection,
qui est aujourd'hui au nombre
des collections du musée acadé-
mique de cette ville. 4° Différens
Opuscules cités dans l'Histoire lit-
téraire de Genève par Sennebier
(tom. 3, pag. 207 et 208); 5° plu-
sieurs Morceaux au Journal de
Paris, aux Lettres de Deluc, aux
Voyages de Saussure, etc.

PICTET (CHARLES), ancien militaire au service de France, diplo, mate et littérateur, frère du précédent, est né en 1755. Destiné par sa famille à la profession des armes, après avoir terminé ses études, il entra au service de France dans le régiment suisse de Diesbach, et, après 10 ans passés honorablement sous les drapeaux, il rentra dans ses foyers, où fut ouverte une nouvelle carrière à ses talens. il se distingua dans plusieurs emplois civils, et faillit devenir victime de la révolution qui éclata dans sa patrie. M. Pictet vécut assez long-temps, exclusivement livré aux travaux de l'agriculture et à l'étude des lettres. Après les événemens politiques de 1814 et de 1815, il rentra dans la carrière des affaires publiques,

et fut envoyé successivement aux
congrès de Vienne, de Paris et
d'Aix-la-Chapelle; enfin à la cour
de Turin, pour y négocier le
traité particulier avec Genève. M.
Pictet a rédigé une partie consi-
dérable de la littérature et toute
la partie de l'agriculture de la Bi-
bliothèque britannique ou Biblio-
thèque universelle (voy. l'article
précédent). Plusieurs des analy-
ses des ouvrages qu'il a donnés
à ce recueil, ont été publiées
séparément. On lui doit : 1° Ta-
bleau de la situation actuelle des
États-Unis d'Amérique, d'après

Morse et les meilleurs auteurs amé-
ricains, 1795-1796, 2 vol. in-8°;
2° Education pratique, traduction
libre de l'anglais de Marie Edge-
worth, 1800, in-8°; 1801, 2 vol.
in-8°; 3° Traité des assolemens, ou
l'Art d'établir les rotations des ré-
coltes, 1801, in-8°; 4° Faits et Ob-
servations concernant la race des
merinos d'Espagne à laine super-
fine, et les croisemens, 1802, in-8°;
5 Théologie naturelle, ou Preuves
de l'existence et des attributs de la
Divinité, tirées des apparences de
la nature, traduction libre de l'an-
glais d'après Paley, 1804, 1817,
in-8°; 6 Recherches sur la nature
et les effets du crédit du papier
dans la Grande-Bretagne, traduit
de l'anglais de H. Thornton, vol.
in-8°; 7° Vues relatives à l'agri-
culture de la Suisse et aux moyens
de la perfectionner, par E. Fellen-
berg, traduites de l'allemand et
enrichies de notes, 1808. in-8°; 8°
Cours d'agriculture anglaise, avec
les développemens utiles aux agri-
culteurs du continent, 1810, 10
vol. in-8°. C'est la réimpression
de la partie de l'agriculture de la

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