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venant remercier l'assemblée de lui avoir rendu la liberté, il demanda la mise en accusation du juge - de - paix Duperon, qui avait lancé contre lui le mandat d'arrêt; il devint, peu de temps après, officier municipal de la ville de Paris. En 1793, le conseil-général de la commune le chargea d'écrire l'histoire de la journée du 31 mai, et lui adjoignit plusieurs écrivains qui partageaient ses opinions. Paris continua d'exercer les mêmes fonctions jusqu'au 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), mais alors il fut mis hors la loi comme complice de Robespierre; traduit au tribunal révolutionnaire le 11, il entendit son arrêt avec fermeté, et son courage ne se démentit pas dans ses derniers momens. Il a publié : 1o des Odes sur le globe aérostatique, sur l'électricité, et sur J. J. Rousseau, 1785; 2° les Eloges de Peiresc, du capitaine Cook, 1790; 3° un Projet d'éducation nationale.

PARIS (LE BARON MARIE-AUGUSTE), lieutenant-général, officier de la légion d'honneur, né, en 1771, dans la commune de Villeneuve, arrondissement de Mirande, département du Gard, est mort à Perpignan, le 3 juin 1814. Il était fils d'un juge de la ville d'Auch. Sa mère, restée veuve avec une nombreuse famille, livrée entièrement à l'éducation de ses enfans, avait destiné Auguste Paris à l'état ecclésiastique. Son peu de vocation pour cet état lui fit quitter le séminaire, afin de se réunir à ses frères, qui avaient établi une maison de commerce à Bordeaux; mais l'invasion de la

France par les Espagnols dérangea ces projets; il fut appelé à la défense de son pays, et un des bataillons de la Gironde vit les cinq frères Paris enrôlés dans la même compagnie. Auguste Paris, parvenu au grade de capitaine adjudant-major, fut détaché de l'armée des Pyrénées pour se rendre dans la Vendée. La destination de son bataillon ayant été changée à son passage à Rochefort, il fut mis à la disposition de Victor Hugues et embarqué pour les Iles-duVent. C'est avec ce bataillon que la Guadeloupe a été reprise sur les Anglais, et c'est à la tête de ce même bataillon que l'adjudant-major Paris donna de nouvelles preuves de son courage et de ses talens. Il était colonel lorsqu'il fut grièvement blessé à la prise du camp de Saint-Jean, où l'armée anglaise, commandée par le général Graham, fut obligée de mettre bas les armes; il fut élevé au grade de général de brigade par les commissaires du gouvernement, Victor Hugues et Lebas. Resté à la Guadeloupe sous les ordres des gouverneurs qui leur succédèrent, le commandement lui en fut confié après la déportation du général Desfournaux, par les habitans de cette île. De retour en France, il fut employé dans l'expédition de Flessingue et ensuite en Espagne. Sous les ordres du maréchal Suchet, il prit part à toutes les actions et à tous les siéges entrepris par ce maréchal dans la Catalogne, l'Arragon, et le royaume de Valenge; il fut blessé à la célèbre bataille de Sagonte, qu'il décida en faveur de nos armes par une charge vigoureuse, à la tête de sa briga

de. Le maréchal lui confia le gouvernement de Sarragosse. Le général Paris eut dans ce commandement de grandes difficultés à surmonter. Tour-à-tour attaquant et attaqué, il déploya une activité extraordinaire, et s'engagea dans des expéditions plus ou moins im portantes, qui toutes tournèrent à' l'avantage de l'armée. En 1813, abandonné à Sarragosse à ses prcpres forces, il fut le dernier à quitter le sol espagnol. Sa division ne se composait que d'un très-petit nombre de troupes, et tous les passages lui étaient fermés: cependant il ne se laissa point intimider par le général Mina à la tête de toutes ses bandes réunies. Après l'avoir quelque temps évité en employant tout l'art de la stratégie, il lui passa sur le corps, parvint sans perte au fort de Jaca, et fit sa jonction avec l'armée du maréchal Soult, à laquelle il resta attaché. Cette action lui mérita le grade de général de division, et le commandement de la division de l'armée du maréchal Soult. Le général Paris s'opposa long-temps, avec de très-faibles moyens, aux entreprises de la grande division anglaise, commandée par le général major Hill. La bataille d'Orthez lui fournit bientôt les moyens de déployer son courage et son habileté accoutumés. Quoiqu'il souffrît beaucoup de ses blessures, il ne put consentir à prendre du repos dans les circonstances difficiles où la patrie se trouvait engagée. Il continua de prendre part avec la même activité à toutes les opérations de la retraite remarquable terminée par la bataille de Toulouse. A

la paix, le général Paris fut rappelé avec sa division à l'armée du maréchal Suchet, à Narbonne et à Perpignan. Il mourut, jeune encore, dans cette dernière ville, par suite de ses blessures et des fatigues de la guerre. Le désintéressement et la modération du lieutenant - général Paris, dans l'exercice des fonctions et des gouvernemens qui lui furent confiés, lui ont acquis l'estime des ennemis qu'il avait à combattre. Il n'a laissé à sa veuve et à sa fille, retirées à la Martinique, d'autre fortune qu'une modique pension.

PARIS (LOUIS-MICHEL), naquit à Argentan en 1740, fit de bonnes études, et embrassa l'état ecclésiastique. Ayant refusé de prêter le serment exigé des prêtres en 1790, il fut obligé de quitter la France, et partit pour l'Angleterre le 1 septembre 1792. Il s'y consacra à l'instruction de la jeunesse, éleva d'abord une école à ses frais, où il réunit un grand nombre d'élèves. Lié avec l'abbé Carron, il ne quitta son établissement que pour aller contribuer aux succès de l'école que ce dernier avait fondée en faveur des enfans de familles françaises réfugiées à Londres. Pâris y resta deux années, pendant lesquelles il fit paraître une Introduction à l'étude de la géographie, et des Élémens de grammaire française. Ces deux ouvrages, écrits avec méthode et clarté, obtinrent un succès mérité. Pâris profita de la révolution du 18 brumaire an 8 pour revenir en France, et rentra dans le sein de sa famille le 3 décembre 1801. La carrière de l'instruction était devenue l'élément

de l'abbé Pâris; il y forma un pensionnat dont la réputation s'étendit au loin, et lui attira en peu de temps une foule d'élèves, ce qui décida le gouvernement à l'ériger, dès 1802, en école secondaire. Parmi les ouvrages qu'a pu bliés l'abbé Pâris, on cite particulièrement une jolie collection de 42 petites Cartes élémentaires d'astronomie et de géographie, in-18, gravées à Alençon par M. Godard, connu par la perfection avec laquelle il exécute ses gravures en bois; le texte a été imprimé sur le revers à Falaise, en 1807. Ce petit ouvrage très-instructif, ainsi que l'introduction à la géographie, allaient bientôt reparaître plus dignes de leur premier succès lorsque l'abbé Pâris mourut dans sa ville natale le 16 juin 1806.

- PARIS (PIERRE-ADRIEN), architecte, naquit à Besançon, en 1747. Son père, qui le destinait à suivre la carrière où il s'était distingué comme intendant des bâtimens de l'évêque de Bâle, lui donna les premiers principes du dessin. Les progrès du jeune Pâris lui rendirent bientôt nécessaire une instruction plus étendue : il fut envoyé à Paris, et placé sous la direction de Trouard, architecte du roi, qui lui fit suivre en même temps les cours de l'école d'architecture. A l'âge de 20 ans, il partit pour Rome, avec le titre de pensionnaire; il s'y appliqua à la numismatique et à l'archéologie, sans négliger néanmoins les monumens d'architecture, dont il dessing les plus remarquables. De retour en France, le premier usage qu'il fit de ses talens fut d'en

richir de riches dessins les tableaux de la Suisse, par La Borde, et le Voyage à Naples, de Saint-Non; ce qui le fit connaître assez avantageusement pour devenir, en 1778, dessinateur du cabinet du roi, architecte des économats. Il fut ensuite chargé de tous les détails des fêtes de Versailles, de Marly et de Trianon; il remplaça, peu de temps après, Soufflot à l'académie d'architecture, et partit une seconde fois pour l'Italie, d'où il revint avec une ample collection de dessins. Il avait été nommé pendant son absence architecte de l'Opéra ; et l'on dut à son talent, depuis 1783, toutes les décorations qui furent exécutées à ce théâtre, dont plusieurs sont du premier mérite, telles que celles d'Armide, de Panurge, etc. Il donna encore le plan du beau portail de la cathédrale d'Orléans, dont il surveilla la construction. Pâris fut créé, en 1788, par Louis XVI, chevalier de Saint-Michel. Les lettres de noblesse qui lui furent expédiées sont conçues dans les termes les plus honorables. Aux approches des troubles de la révolution, il se retira dans un asile que l'amitié lui avait offert au château de Colmoulin, près du Havre. Sa santé, qui avait toujours été délicate, s'était de plus en plus affaiblie; il suivit le conseil qu'on lui donna de voyager pour se rétablir, et passa pour la troisième fois en Italie. La place de directeur de l'école de France était alors vacante par la mort de Suvée : il en fut chargé par interim. Quelque courte que fût son administration, elle se fit remarquer par les améliorations sensibles

qu'elle apporta au sort des pensionnaires. Assujétis à toutes les formes de la discipline militaire, leur traitement ne différait pas de celui des soldats dans une caserne. Pâris, dans un mémoire adressé au ministre de l'intérieur, fit valoir la ́nécessité de remettre en vigueur l'ancien réglement, et y proposa même certaines modifications, qui furent adoptées. L'estime qu'il avait su se concilier à Rome détermina les membres de la consulte à lui offrir la place de conservateur de la basilique de SaintPierre; quelque lucrative qu'elle fût, il ne balança pas à la refuser, déclarant qu'elle appartenait à un architecte italien, et désigna celui qu'il jugeait le plus digne de l'occuper. Il était enfin déterminé à revenir en France, pour y passer le reste de ses jours au sein de sa famille, lorsque le gouvernement français l'invita à traiter de l'acquisition des antiques de la villa Borghèse Pâris accepta cette marque de confiance, se trouvant heureux de continuer à procurer à son pays une collection qui fait aujourd'hui le principal ornement du musée royal. En 1811, il dirigea encore, sur l'invitation qui lui en fut faite, les fouilles du Colisée, et dressa un plan de restauration de ce monument, le plus vaste que les anciens aient exécuté, après avoir dessiné avec exactitude toutes les parties que les décombres tenaient cachées. Rien ne le retenait plus en Italie en 1814, si ce n'est son attachement pour un ami qui lui était bien cher, le respectable d'Agincourt, alors malade, et auquel il avait fourni des dessins

pour son histoire des arts; il il craignait d'agraver son état, en s'éloignant de lui dans de telles circonstances; ce ne fut que trois ans après, lorsqu'il lui eut rendu les derniers devoirs, qu'il partit pour la France. Il arriva à Besancon, épuisé de fatigues, et affaibli par un genre de vie sévère, que rien ne le put jamais déterminer à changer. Ils'occupait depuis vingt ans d'un travail important sur les édifices anciens de l'Italie; il se hâta d'y mettre la dernière main, et put se féliciter de l'avoir terminé avant sa mort, arrivée le 1er août 1819. Cet artiste avait toutes les qualités qui procurent les succès:du goût,de l'imagination, beaucoup de connaissances, un caractère facile et liant. Les savans, les artistes, et les littérateurs les plus distingués de France et d'Italie, le connaissaient et l'aimaient. Il était habile architecte; mais il a trouvé peu d'occasions d'exercer ses talens en ce genre. On ne connaît de lui que le portail de la cathedrale d'Orléans, dont nous avons parlé, et quelques bâtimens particuliers. Il avait aussi donné les plans de l'hôtel-de-ville de Neuchâtel et de l'hôpital de Bourg; mais il les a désavoués publiquement, parce que les constructeurs les avaient dénaturés, en y faisant des changemens essentiels sans sa participation. Il a traduit en francais: l'Agriculture des Anciens, par Dickson, Paris, 1802, in-8°, 2 vol. fig., et l'Agriculture pratique des différentes parties de l'Angleterre, par Marshal, ibid., 1803, 5 vol. in-8°, et atlas. Il a laissé en manuscrit les traductions des Observations sur le Vésuve, par W.

Hamilton; du Traité de la sobriété par Carnaro; du Voyage au nord de l'Angleterre, par Arthur Young; et des Lettres écrites de Barbarie, par Jardin. Il existe aussi de cet artiste un Recueil de dessins et d'études d'architecture, se coinposant de 9 vol. très-grand infolio; c'est en ce genre une des collections les plus précieuses. On a encore de cet artiste : Examen des édifices antiques et modernes de la ville de Rome, sous le rapport de l'art, etc., in-fol. avec des pl. L'auteur avait traité pour la publication de cet ouvrage avec un graveur célèbre qui, ne s'étant pas cru obligé de remplir les conditions convenues, s'est dessaisi du manuscrit en faveur des héritiers. L'Amphithéâtre Flavien, vulguirement nommé le Colisée, restauré d'après les détails encore visibles de la construction, etc., in-folio, 45 pl. Ce travail se trouve à la bibliothéque du roi, mais on en voit aussi une copie à la bibliothèque de Besançon, à laquelle Pâris a également légué ses livres, ses tableaux et ses antiques. Il existe un catalogue raisonné du cabinet de cet artiste, imprimé à Besançon, en 1821, in-8°, par l'ordre du conseil municipal; il est précédé d'une notice sur la vie de Pâris, et orné de son portrait, et de 5 planches qui représentent des antiques.

PARISEAU (NICOLAS DE), né à Paris, en 1753, d'une famille assez riche, y fit de bonnes études, et, en outre, son père lui ayant laissé le choix de la carrière qu'il devait suivre, le jeune Pariseau se consacra exclusivement à l'art dramatique, et fut nommé

directeur des élèves pour la danse de l'Opéra; les soins qu'exigeait cette place, ne l'empêchèrent pas de composer pour plusieurs théâtres de la capitale un assez grand nombre d'ouvrages, dont quelques-uns eurent beaucoup de succès, et révèlent dans leur anteur l'habitude et l'entente de la scène, une certaine facilité à créer un sujet, à conduire une intrigue et à imaginer des ressorts comiques. Les bluettes échappées à la plume de cet écrivain, se distinguent en général par un style naturel qui ne manque ni de gaîté ni d'originalité. Il a donné: 1° au Théâtre-Français, le Prix académique, comédie en un acte, en vers, 1780; 2° au théâtre Italien, la Veuve de Cancale, parodie en 3 actes, en vers, de la Veuve du Malabar, tragédie de Lemierre, 3 octobre 1780; 3° Adelaide, ou l'Innocence reconnue, pantomime en 3 actes, 1780; 4° au théâtre Italien, Richard, parodie de Richard III, tragédie de Rozoy, 1781; cette parodie est piquante et spirituelle; on y applaudit surtout le couplet suivant: Richard,impatienté des refus de la princesse qui ne veut pas répondre à son amour, lui dit :

J'ai des procédés,
Et vous m'excédez!
Mais à la fin, moi, je tranche
Je suis tout rond,
Et ma façon

Est franche:
Concluons donc
L'hymen où mon
Cœur penche.
Réfléchissez-y
Jusqu'à samedi :

Nous nous marierons dimanche.

5° Au théâtre Italien, la Soirée d'été, divertissement en un acte et en vaudevilles, 1782; 6° la Dinde

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