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»tructions, ou plutôt substruc» tions des murs des villes antiques, les parties anciennement minées » qu'on doit regarder comme ap⚫partenant aux époques des fondations primitives de ces villes. » Il montre que ces ruines formées »de blocs en polyèdres réguliers et sans ciment, attribuées jus» qu'alors par les antiquaires, soit » aux Étrusques, soit aux Romains, » soit aux Goths et aux Sarrazins, » sont les mêmes constructions "cyclopéennes qui ont été décrites »par les écrivains grecs, et dont l'origine remonte incontestable»ment à la plus haute antiquité; d'où il conclut que ces constructions étant semblables et dans les assises inférieures des murs » des plus anciennes villes de la Grèce, et dans celles des murs » des anciennes bourgades de l'I»talie, il doit s'ensuivre que plu»sieurs de ces monninens furent » l'ouvrage des antiques dynasties » auxquelles les anciennes tradi» tions recueillies par Denys d'Ha»licarnasse attribuent la civilisation primitive de ces contrées. » L'institut national s'empressa d'admettre M. Petit-Radel au nombre de ses membres (en 1806), après la communication des Mémoires manuscrits de ce savant laborieux. Ils ne furent point en entier livrés à l'impression, mais les différens, extraits qui en furent connus du public, ainsi que les questions et éclaircissemens auxquels ils donnèrent lien, mirent d'autres voyageurs sur la voie. Les résultats des nombreuses recherches de MM. Clarke Dodwell et Gell, Anglais, et de MM. Choiseul-GoufGier, Fauvel et Pouqueville, Fran

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çais, qui ont eu pour objet plus de 240 monumens de construction cyclopéenne, sont en faveur du système de M. Petit-Radel, et confirment ses découvertes. On devra sans doute aux efforts réunis de ces savans, des connaissances plus précises et quelques degrés de certitude de plus, sur certains points intéressans de l'histoire ancienne. Les autres ouvrages publiés par M. Petit-Radel sont : 1° Notice historique et comparée sur les aquéducs des anciens, et la dérivation du canal de l'Ourcq, 1803, in-8°; 2° Explication des monumens antiques du musée, édition de Piranesi, 1804 et 1806, 4 vol. in-4°; 3° Mémoire sur l'origine grecque du fondateur d'Argos, inséré dans le Recueil de la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'institut. Les mémoires suivans ont été lus par l'auteur à la même classe, et font partie du même recueil : 1° Mémoire sur les monumens relatifs aux origines de l'Argolide, de l'Attique et de la Béotie; sur le premier livre des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, et sur l'autorité de cet historien; sur les monumens pélasgiques cités par Varron. 2° Sur les murs antiques de Tarragone et de Barcelone, et sur les Homonymies geographiques communes à diverses contrées des côtes d'Étrurie et d'Espagne; 3o Sur le Ceratonia siliqua, et ses rapports avec la fête funéraire des anciens; sur le rameau de l'Eiresione. 4° Sur l'origine des anciennes armoiries de la ville de Paris; 5o sur les anciens Russes ou Roxolans, et sur la chronique de Nestor. Il a aussi publié des Recherches sur les Bi

bliothèques anciennes, suivies d'une notice historique sur la Bibliothèque Mazarine, Paris, 1818, in-8°.

› PETITOT (CLAUDE BERNARD), homme de lettres, né à Dijon le 31 mars 1772. Après avoir fait de bonnes études au collège de cette ville, il vint à Paris en 1790, et ne s'y occupa que de littérature jusqu'en 1800, époque à laquelle il fut nommé chef du bureau de l'instruction publique à la préfecture de la Seine. Ayant quitté cette place en 1804, il n'avait rempli aucune fonction publique pendant quelques années, quand son ami, M. de Fontanes, le fit nommer, en 1809, inspecteur-général de l'université. Il fut ensuite chargé de plusieurs missions dans les départemens, pour régler et coordonner les études dans les établissemens publics, et s'en acquitta avec zèle. Pendant l'époque des cent jours en 1815, M. Petitot donna sa démission de la place d'inspecteur-général. Au second retour du roi, il fut nommé secrétaire-général de la commission d'instruction publique, et fut appelé, en 1821, à faire partie du conseil royal de l'université, poste qu'il occupe encore aujourd'hui (1824). Il débuta dans la carrière littéraire par plusieurs tragédies: la première, la Conjuration de Pison, en 1795, n'eut point de succès; la seconde, Gela et Caracalla, 1797, eut quatre représentations; et la troisième, Laurent de Médicis, en 1799, en eut douze, qui ne furent interrompues que par suite de l'incendie du théâtre de l'Odéon. M. Petitot a publié depuis 1 une traduction élegante et correcte des Tragédies d'Al

fieri, 1802, 4 vol. in-8°; 2o une nouvelle édition de la Grammaire générale de Port-Royal, avec les notes de Duclos, et précédée d'un essai sur l'origine et les progrès de la langue française, 1803, un vol. in-8°: cet ouvrage a été réimprimé en 1810; 3° chargé par M. de Fontanes de la rédaction du Mercure de France, M. Pelitot travailla à ce journal jusqu'en 1809: 4 Répertoire du ThéâtreFrançais, avec des notices sur les auteurs et un examen de chaque pièce, 23 vol. in-8° : cette collection, fort augmentée, a été réimprimée en 1818, 35 vol. in-8; 5° OEuvres choisies et posthumes de La Harpe, édition originale d'après les manuscrits autographes de l'auteur, 1806, 4 vol. in-8°; €* une édition stéréotype des ŒEuvres de Jean Racine, avec les variantes et les imitations des auteurs grecs et latins, 5 vol. in-8°;

une traduction élégante et fidèle des Nouvelles de Michel Cervantes, 4 vol. in-18; 8° une édition stéréotype des OEuvres de Molière, précédée de la vie de l'auteur avec des réflexions sur chaque pièce, 1812, 6 vol. in-8°. les commentaires et remarques judicieuses de l'éditeur donnent un nouveau prix à cette édition ; 9M. Petitot commença, en 1819. la publication des Mémoires relatifs à l'Histoire de France; celte collection est divisée en deux séries: la première contient plus de quarante ouvrages, et commence à Philippe-Anguste, se terminant aux premières années du 1-** siècle. Cette partie est presque entièrement terminée, et il sen publie maintenant (1824), une

nouvelle édition. La seconde série se compose d'un nombre de pièces à peu près égal; elle cominence au règne de Henri IV, et va jusqu'à celui de Louis XV inclusivement. Il en a déjà paru 30 volumes en mai 1824. Ce monument, élevé aux fastes de la monarchie française, est une entreprise vraiment nationale, et tous ceux qui voudront désormais approfondir l'histoire de leur pays, ou en traiter quelque partie, trouveront un guide sûr et une source abondante d'instruction dans cet immense recueil de maté

riaux.

PÉTRA SCH (LE BARON DE), feldmaréchal autrichien, issu d'une famille noble, entra de bonne heure dans la carrière militaire, s'y distingua, obtint un avancement rapide, et fut employé, en 1790, à l'armée des Pays-Bas, avec le grade de général-major. Le baron de Pétrasch se conduisit avec beaucoup de bravoure pendant cette campagne, et se fit particulièrement remarquer à l'affaire de Bohain, le 17 avril. Au commencement de 1794, il reçut le grade de maréchal-lieutenant et le commandement de Manheim. Les Français venaient de pénétrer en Franconie et en Bavière. Dans le mois de décembre de la même année, le baron de Pétrasch, profitant d'un échec que venait d'éprouver l'armée de Jourdan, sortit de Manheim à la tête de sa garnison, et força un petit corps français à se retirer de Bruschal. Ce succès facilita la jonction de la garnison de Philisbourg avec la sienne; le renfort d'un corps de cavalerie, qui lui fut envoyé de

T. XVI.

la grande-arinée par M. de Meerfeld, le mit à même de faire un mouvement sur Kehl. Il emporta d'abord la plus grande partie des retranchemens; mais la belle défense de quelques bataillons français qui occupaient les dernières redoutes, en retardant la prise du fort, leur donna le temps de recevoir des secours. Alors les Autrichiens furent repoussés avec perte jusqu'à Bischofsheim. Après cette tentative infructueuse, le baron de Pétrasch se dirigea sur Stuttgard, et de là sur Vilingin et Doneschingen, dans l'intention d'opposer des obtacles à la retraite du général Moreau. Un nouvel échec le força de se retirer; il eut le commandement de la forteresse d'Ulm en 1800. Il mourut l'année suivante.

PETRONI (ETIENNE EGIDIO), né le 15 novembre 1770, à SanFeliciano, sur les bords du Trasimène, à 4 lieues de Pérouse. Après avoir fait ses études à l'université de cette ville, il passa à Sienne et à Florence, où il se trouvait à l'époque de la première invasion française en Italie. Prenant part aux mouvemens de la révolution en Lombardic, il fut entraîné dans la chute de la république Cisalpine, et obligé de venir chercher en France un refuge, qu'il ne quitta qu'après la bataille de Marengo. Voulant célébrer le triomphe qui avait soustrait son pays au joug autrichien, il imagina d'écrire un poëme dont le plan fut trouvé plus heureux que l'exécution. La Napoléonide, qui ne parut qu'en 1810, se compose de cent médailles représentant les principaux exploits de Bonaparte,

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et d'autant d'odes qui les expliquent. Ces médailles, dessinées dans le goût antique et accompagnées de légendes latines, rappellent toute la vie militaire et politique de Napoléon jusqu'à la paix de Tilsitt. L'année suivante, l'auteur donna une traduction italienne des fables de La Fontaine, qui ne plut ni aux Italiens, ni aux Français ce manque de succès peut être excusé par la difficulté de l'entreprise, car il est presque impossible de faire passer dans une autre langue cette naïveté, qui forme le caractère principal du fabuliste français; elle a trop d'originalité pour espérer de la conserver dans une copie. M. Petroni est actuellement (1824) à Londres, où il s'occupe de la confection d'un nouveau dictionnaire italien-français et anglais. Ses ouvrages sont: 1° Poesie diverse, Italie, 2 vol.; 2° Dissertazioni e prose accademiche, ibid., un vol.; 3° la Società, l'Amicizia e la Religione, poëmes, ibid., un vol. ; 4° le Nozze di Sara e Tobia, épithalame, ibid., un vol.; 5 le Maschere, poésies, ibid., un vol. 6° la Napoleonide, poëme lyrique-numismatique, in-4°, infol. et in-8°, trois éditions, Naples et Paris, 1810; 7° Ritratti storico- poetici de' soggetti più noti della bibbia, Italie, 4 vol. in-8°; 8° Proverbj di Salomone, Naples, in-4, et Paris, in-8", avec le texte de la Vulgate, et une traduction italienne: 9° Traduzione in versi di trentadue favole di Fedro, nuovamente scoperte, Paris, un vol. in-8°, avec une préface de Ginguené et une traduction francaise de Biagioli; 10° la Fedra e l'Andromaca, trad. de Racine,

Paris, un vol. in-8°; 11° l'Amor conjugale, poëme, ibid., in-4"; 12° Cantate, epitalamj ed opere serie teatrali, Italie, on vol.: 15 Traduzione in versi di tutte le favole di La Fontaine, Paris, 4 vol., avec le texte; 14° Gesta navali brittaniche dal grande Alfredo, sino a questi ultimi tempi, poëme de 50 chants, Londres, 2 vol. in4°; 15° Dante, Ariosto e Tasso: c'est un abrégé de la vie de ces auteurs, avec une analyse de leurs poëmes, ibid., in-8°; 16° Nuoro dizionario italiano, inglese e francese; on y marquera pour la première fois la prononciation exacte de chaque mot de la langue italienne: il est sous presse Londres.

PETROWITZ (Pierre), évêque et prince des Monténégrins, peuple belliqueux qui professe la religion grecque et habite les montagues de l'Albanie. Al'exemple de ses prédécesseurs, Petrowitz se constitua le défenseur de l'indépendance de sa nation. Dans l'intérêt de ses concitoyens, el suivant les inspirations d'une po litique habile,il rechercha tour-àtour l'alliance des Russes, des Serviens et des Furcs. En 1815, il sollicitait auprès du gouvernement autrichien l'indépendance de la république de Raguse. Des négociations étaient entamées à cet égard, et déjà le congrès Vienne s'en occupait, lorsque tout-à-coup il s'empara par prise de la ville et du territoire de Raguse. On est à pen près convaincu que dans cette entreprise l'évêque des Montenegrins fut favorisé par la Porte-Ottomane; cependant il n'avait point as

de

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sez de forces pour conserver celte conquête, qui bientôt lui fut enlevée. Petrowitz a dû depuis unir sa cause à celle des Grecs, ses compatriotes.

PETRUS-MAUS, fameux chef de brigands allemands, généralement connu sous le nom de Pierre Lefort, naquit à Nuremberg en 1755, d'une famille pauvre. A 17 ans il s'enrôla comme soldat; mais les désagrémens d'un service très-rude, et surtout les coups de bâton, le dégoûtèrent bientôt de cet état. Il déserta et se réunit à une bande de Bohémiens et de voleurs, dont son intrépidité et sa force le firent bientôt de venir chef. Cette troupe se rendit redoutable sous ses ordres, et se signala pendant plusieurs années, par ses brigandages; elle répandit la terreur et l'effroi, d'abord sur les rives du Rhin, puis successivement sur les frontières de l'Italie, de l'Espagne et de la France. Petrus-Maus parlait avec facilité la langue des pays qu'il parcourait, et savait s'introduire, dans les grandes villes, au sein des sociétés les plus brillantes, toujours sous le nom de quelque seigneur étranger. On raconte de lui des choses qui, quoique trèsvraies, ressemblent parfaitement à des aventures de roman. Il s'était associé avec Herman - leGrand, autre chef de brigands, non moins fameux; celui-ci fut pris par les Français, condamné à mort et exécuté à Hambourg; mais Petrus-Maus sut échapper au dangerquile menaçait, après avoir, dans diverses attaques dirigées contre lui, donné des preuves d'une valeur indomptable. Sa trou

pe se trouvait presque dispersée; il en rallia les débris, et commit de nouveaux excès dans quelques provinces de l'Allemagne et de la Pologne; enfin il fut pris dans les environs de Lubeck, en 1818. Condamné à mort, il fut exécuté dans la même année à Stockelsdorff; il était âgé de 63 ans.

PEUCHET (JACQUES), homme de lettres, est né à Paris en 1760. Il fit des études distinguées au collége des Grassins, et fut reçu maître ès-arts en l'université. Après avoir étudié quelque temps la médecine, il suivit les cours de droit, et devint avocat. Jusqu'en 1785, il resta étranger aux affaires publiques. S'étant lié alors avec l'abbé Morellet, il s'occupa de matières d'économie politique, et travailla aux mémoires contre la nouvelle compagnie des Indes, dont M. de Calonne venait de rétablir le privilége. Le gouvernement faisait 4,000 francs de fonds annuels pour la rédaction d'un Dictionnaire universel de commerce; l'abbé Morellet, qui en était chargé, y attacha M. Peuchet; mais la morgue et la hauteur de l'académicien ne permirent pas à M. Peuchet de travailler long-temps avec lui. Il se retira de sa société et prit part aux travaux de l'Encyclopédie méthodique, dont il fit la partie de la police et municipalité, 2 vol. in-4°. Les deux assemblées des notables de 1787 et 1788, furent l'occasion pour lui de travaux administratifs; il fut successivemnent employé par M. de Calonne et l'archevêque de Sens. Mais ayant marqué de l'opposition aux opinions de ce dernier sur l'affaire du parlement, il cessa d'être

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