BIBLIOTHÈQUE DES MÉMOIRES RELATIFS A L'HISTOIRE DE FRANCE PENDANT LE 18me SIÈCLE, AVEC AVANT-PROPOS ET NOTES, PAR M. Fs. BARRIÈRE. TOME IX DE CLÉRY, DE M. LE DUC DE MONTPENSIER, DE RIOUFFE; AVEC AVANT-PROPOS ET NOTES, PAR M. Fs. BARRIÈRE. PARIS, LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, IMPRIMEURS DE L'institut, RUE JACOR, 56. 1847. Captivité! On pourrait écrire ce mot en tête du volume qu'on va lire. La liberté est le premier des biens dont jouit l'homme l'enfermer dans un donjon, lui mesurer l'espace, l'air, la lumière; le séparer de ses semblables; lui dire, «< Tu n'entendras plus leur voix, tu n'intéresseras plus leurs regards, tu n'y liras plus la pitié; la nuit, la solitude, l'oubli, I le silence, t'enseveliront dans leur ombre funeste; » c'est le frapper d'un coup lentement mortel. La prison ! Quel supplice, s'il est coupable! Et qu'est-ce donc quand le captif est innocent, quand le sort des armes trahissant son courage, quand des haines puissantes, quand l'implacable ardeur des discordes civiles ferment sur lui les inflexibles portes d'un cachot? Chez les anciens, et surtout chez les Romains, la victoire était sans pitié pour les captifs. Persée, le roi de Macédoine, suivit la pompe triomphale de Paul Émile. Jugurtha, vaincu ou trahi, et conduit à Rome, y mourut de faim dans une prison: odieuse et lâche cruauté! Mais Zénobie, la reine de Palmyre, acheva paisiblement ses jours aux environs de Rome, à Tibur, délicieux séjour si souvent loué par Horace, et dont il a dit : " Ille terrarum mihi, præter omnes, Ver ubi longum tepidasque præbet Invidet uvis. Non, l'univers n'est rien pour moi auprès de ce petit coin « de terre, où le miel ne le cède point à l'Hymette, où l'olive TOM. IX. I |