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même, Arius meurt accidentellement, à l'heure de son triomphe, laissant à la tête de sa secte des disciples non moins opiniâtres et plus modérés que lui.

La dernière époque de la vie de Constantin se consuma donc entre ces deux œuvres, l'achèvement d'un nouvel empire et le protectorat d'une secte chrétienne plus docile à cet empire que ne pouvait l'être l'orthodoxie de Nicée. Ainsi, le vice du pouvoir absolu gâtait la plus grande pensée qu'avait eue Constantin; et quand l'adoption de la foi chrétienne rendait la souveraineté plus paisible et plus sûre, le despotisme, impatient de l'obstacle moral qu'il trouvait dans cette foi si pure, s'étayait d'une secte dissidente, dont la soumission à ses ordres lui semblait la première des vertus religieuses.

Ce manége est encore aujourd'hui visible dans les écrits d'Eusèbe de Césarée, ce théologien de cour, plein de fauxfuyants et de réticences, signant avec Athanase et protestant avec Arius, célébrant les exploits du jeune Crispus dans son histoire ecclésiastique, et supprimant le nom de l'infortuné prince dans sa Vie de Constantin.

Ainsi, sous la plume savante et libre de M. Albert de Broglie, tout se suit et s'enchaîne, tout s'éclaire d'un jour continu et sinistre parfois, dans cet ouvrage d'une forme nouvelle, pour une révolution unique dans l'histoire du monde. Que les païens l'aient peu comprise, rien de plus naturel; que Zozime, par un évident anachronisme, áit donné pour cause à la conversion de Constantin le désir d'être absous des crimes, que malheureusement cette conversion, déjà ancienne, ne prévint pas, ce sont là des erreurs expliquées par la passion de parti. Il est beau de substituer à ces partialités contemporaines la justice de l'avenir et cette vérité morale, qui ne trompe pas. Troublé sans doute, dans les dernières années de sa vie, par plus d'un horrible souvenir, frappé de langueur

après une activité si puissante, Constantin, dès longtemps cathécumène, reçut le baptême des mains de l'hérésiarque Eusèbe, et expira le 22 mai 337, à l'âge de soixantetrois ans, laissant au christianisme le monde civilisé, et le trône à sa famille, pour une génération seulement.

Les pages, où est retracée la fin de cet homme plus extraordinaire que grand, le jugement sur sa vie, l'aveu un peu arraché, mais impartial, de ses fautes et de ses crimes forment un travail complet et un éloquent tableau. Que l'auteur, encouragé par le succès si marqué de ces deux premiers volumes, poursuive, pour la France et pour l'Europe, l'étude approfondie du siècle ouvert par Constantin et fermé par les invasions barbares! Il n'est pas dans l'histoire d'époque plus instructive et plus tragique, et où s'aperçoive davantage ce qui, même entre deux grands bienfaits, une religion sainte et une civilisation avancée, peut manquer encore à l'espèce humaine.

FIN.

M. A. NETTEMENT.

-

De la littérature en France, durant les

quinze années de la Restauration, etc.

L'Italie sous les barbares (Histoire de Théodoric le Grand,

roi d'Italie, par M. DU ROURE).

M. DELECLUZE

-

Florence et ses vicissitudes.

PAGES

293

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340

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LORD BROUGHAM, critique, historien, publiciste.

Des opinions de quelques publicistes sur l'Angleterre.
BROUGHAM, M. DE RÉMUSAT.

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LORD

L'Église et l'empire romain au

Analyse de cet ouvrage.

FIN DE LA TABLE.

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431

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Imprimerie de P.-A. BOURDIER et Cle, 30, rue Mazarine.

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