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Tout exemplaire de cet ouvrage, non revêtu de notre griffe, sera réputé contrefait.

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HP Thiere

4.22-41

84-47-9

INTRODUCTION

D'abord, et pendant longtemps, Ma de Sévigné et l'auteur d'une idylle maternelle en petits vers à des moutons allégoriques, étaient les seuls noms de femmes que l'on vit figurer dans ces recueils de morceaux choisis, prose et poésie tout ensemble, que nos écoles d'ordres divers tiennent justement à mettre entre les mains de leurs élèves pour les attirer aux bonnes et nourrissantes lectures, pour cultiver leur goût naissant, et leur ouvrir en même temps certaines perspectives d'histoire littéraire. Plus tard, Mme de Maintenon reçut le même honneur pour quelques-unes de ses lettres et de ses instructions aux dames de Saint-Cyr. Enfin, à une heure plus récente, on a vu paraitre dans la dernière partie de ceux de ces recueils qui s'étendent jusqu'aux œuvres du temps présent, quelques spécimens nouveaux de ce que peut dans l'art de penser et d'écrire le sexe faible d'éloquentes pages de Mme de Staël, une ou deux pièces de vers d'un poète aimable, Mme Tastu, quelques magnifiques paysages de George Sand, quelques fragments du Journal intime d'Eugénie de Guérin... Là se sont bornées, ou peu s'en faut, même dans

ceux de ces choix qui s'adressaient particulièrement aux femmes, les concessions faites à la littérature féminine.

Sans doute il était difficile qu'on en fit davantage en présence des trésors accumulés chez nous par la puissance du génie masculin, depuis trois siècles et plus, dans lesquels on avait à puiser. Que de choses instructives et charmantes, cependant, non pas toutes, nous l'avouons, assez parfaites pour servir, de tout point, de modèles, mais bien dignes d'être connues, faites pour être lues, méditées, étudiées avec plaisir et profit, sont ainsi restées en dehors de ces utiles collections! Il faut le dire, le fugitif honneur qu'on y rend à tout un ordre particulier d'auteurs par ces quelques emprunts, par ces rares et brèves citations, est hors de toute proportion avec la part considérable que les femmes ont prise au développement du génie français dans les lettres depuis la Renaissance, et plus tôt encore, non seulement par l'action féconde de leurs influences sociales, mais par l'incontestable valeur de beaucoup des œuvres sérieuses ou légères qu'elles ont produites en divers genres.

Pourquoi donc cette façon de butiner que pratiquent les auteurs d'anthologie ne s'appliquerait-elle pas exclusivement à nos femmes de France dans le cadre restreint, sans être trop étroit, d'un volume qui se composerait d'emprunts à ce qu'elles ont écrit de meilleur, depuis la sage dame Christine de Pisan, et même depuis l'ingénieux auteur de fables qui a nom Marie de France, jusqu'à nos contemporaines les plus applaudies pour leur prose ou pour leurs vers? Sans doute, un pareil travail, si attentivement et délicatement exécuté qu'il pût être, ne saurait obtenir dans les études une part

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