DE LA COLLECTION DE PIÈCES SUR LES BEAUX-ARTS IMPRIMÉES ET MANUSCRITES RECUEILLIE PAR PIERRE-JEAN MARIETTE, CHARLES-NICOLAS COCHIN ET ACQUISE RÉCEMMENT PAR LE DÉPARTEMENT DES ESTAMPES AVERTISSEMENT Gault de Saint-Germain, après avoir réimprimé pour la première fois le livret du salon de 1673, s'exprime ainsi : « L'exemplaire de cette liste, unique dans l'Europe, et fidèlement copiée, m'a été communiquée très obligeamment par M. Deloynes, ancien auditeur des Comptes. Elle fait partie de sa riche Collection, peutêtre unique aussi, de tous les livrets des expositions de l'Académie Royale, depuis 1673 jusqu'à présent, outre les observations, critiques et pièces qui ont rapport à ce même objet. Cette Collection, commencée par M. Mariette, a été continuée par M. Deloynes depuis la mort de ce célèbre amateur » (1). Cette note que nous avions lue comme tout le monde avait particulièrement attiré notre attention et excité (1) Les Trois Siècles de la peinture en France.... par P. M. Gault de Saint Germain. Paris, Belin, 1808. In-8° p. 77. notre curiosité. Qu'était donc devenue cette collection, peut-être unique, de pièces sur les arts? en quelles mains était-elle passée? avait-elle été dispersée? telles étaient les questions que nous nous faisions et que nous posions à ceux que préoccupe l'histoire de l'art français. Jusqu'à ce jour nos questions étaient demeurées sans réponse. Il n'en sera plus de même désormais. La Collection de M. Deloynes fait actuellement partie des inestimables trésors de notre Bibliothèque nationale. Un hasard heureux nous a mis à même d'acquérir tout récemment cette collection qui ne comprend pas moins de 56 volumes in-4°, in-8° et in-12, et nous nous empressons d'en donner un catalogue sommaire pour que cette précieuse source d'informations puisse être consultée par tous les curieux qu'elle est appelée à intéresser. Notre bonne fortune n'eut pas été complète s'il ne nous avait pas été donné de joindre à la collection formée par M. Deloynes la collection qui en avait donné l'idée et qui en composait la tête, cette série de dix volumes qui avait successivement appartenu à Mariette et à Cochin. Une fois en possession de la collection réunie par M. Deloynes, nous nous sommes mis en quête pour retrouver le recueil de Mariette; après des recherches dans diverses directions, nous apprîmes bientôt que ce recueil existait dans son intégrité et qu'il était entre les mains d'un homme qui en faisait grand cas. L'intermédiaire qui nous avait donné la bonne nouvelle tentait de négocier l'affaire et poussait la discrétion jusqu'à nous taire le nom du possesseur actuel de cette collection sans prix. Nous en étions là, fort inquiet sur le sort des négociations entamées, lorsqu'un jour, c'était le 3 février, le possesseur dont le nom et l'adresse nous étaient soigneusement cachés vint lui-même offrir à la Bibliothèque ces dix volumes qui contenaient une série de livrets de salon et de critiques qu'il serait presque im |