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de l'histoire ancienne de la Russie, de la Pologne et de la Prusse.

On doit aussi le confronter avec deux ouvrages presqu❤ contemporains, savoir:

VIE de saint Anscharius, par Saint-Rambert: elle se trouve dans les Historiens danois, par Langebeck: (en latin) Vita S. Anscharii, per S. Rambertum, ap. Langebeck, Scriptores rerum danicarum.

Tome 1.

ADAM de Brême, sur la situation du Danemarck et des autres royaumes du Nord: cet ouvrage se trouve dans l'Histoire ecclésiastique du même auteur (en latin) Adamus Bremensis, de situ Daniæ, etc. in Historia ecclesiastica ejusdem autoris. Leyde, 1595, in-4°. On trouve aussi cet ouvrage à la tête de la Dania d'Elzevir.

Saint Anscharius, ou Ansgare, est l'apôtre de la Scandinavie. Il étendit ses courses jusqu'au centre de la Suède. Ses missions eurent lieu vers l'an 830. Adam de Brême visita le Danemarck deux siècles plus tard, et recueillit de la bouche même de Suénon, roi du pays, les renseignemens qu'il nous a transmis.

La mer Blanche portoit alors les noms de Gand-vik et de Quen-sia; ce dernier nom veut dire mer des Quènes ou des Cayaniens (1). Sur le Dwina habitoient les Permiens ou Biarmiens, nation relativement riche et civilisée par son commerce avec les pays situés sur le Wolga, et probablement même avec les Persans et les Arméniens. Les Norwégiens pilloient souvent ce pays. Les Permiens parlent un dialecte du Finnois. Leur royaume ne fut subjugué par les Russes que dans le quinzième siècle (2).

(1) Torfæus, Hist. norvég., tome 1, p. 163-166; Schoening, Géographie ancienne de la Norwege, p. 67.

(2) Muller, Samml. russ. geschichte, tome 111, p. 339, 347;

Les royaumes dans lesquels la Russie se trouvoit partagée aux neuvième et dixième siècles, sont fréquemment nommés dans les récits des voyages des aventuriers scandinaves. Novogorod étoit connue d'eux sous le nom de Holnagard, et les pays qui appartenoient aux princes de Novogorod, étoient appelés Garda-rike: on retrouve aussi les noms de Susdal, de Rostof, de Polocz; ces villes étoient alors des capitales. Kiow est nommé Kainu-gard dans les ouvrages islandais (1). Constantinople étoit fréquemment visitée par des aventuriers du Nord, qui y formèrent la garde impériale, si fameuse sous le nom de Waréges. Les Islandois nommoient Constantinople Mykla-gard, c'est-à-dire, la grande ville. Enfin, le Nord et l'Orient entretenoient par la Russie des communications. si suivies, que dans le Droit ecclésiastique d'Islande, écrit vers l'an 1123, on trouve des dispositions contre l'introduction du rit grec.

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Beaucoup d'autres contrées, sur-tout en Allemagne et en Pologne, sont nommées dans les Saga's islandais, et l'on ne peut pas, sans le secours de ces monumens curieux, tracer un tableau fidèle de l'état de l'Europe septentrionale dans le moyen âge.

Voyages des frères Zéni. - Deux Vénitiens d'une naissance illustre firent, dans le quatorzième siècle, plusieurs voyages aux îles Orcades, aux iles Rictland et de Téroer, en Islande et au Groenland. Il est aujourd'hui complètement prouvé que la fameuse Carte de ces frères Zéni indique une partie de l'Amérique, 'sous le nom d'Estotiland, et cette partie paroît précisément être la même que celle nommée Winland par les Norwégiens. Les frères Zéni, long-temps regardés comme des imposteurs, ou même

tome vi, p. 161 et suiv. Langebeck, Script. rer. Dan., tome II, p. 109. Li Saga de Sturlang, p. 46, etc. Le Périple d'Other, p. 6 et 8.

(1) Suhm, dans l'Histoire critique du Danemarck et dans l'Histoire des Danois, dans les notes.

comme des voyageurs tout-à-fait imaginaires, n'ont fait qu'accompagner les navigateurs des îles Téroer et autres, dans leurs voyages; ils ont recueilli sur leur carte, les découvertes des Scandinaves,

Cette carte, conservée à Venise, a été gravée dans la Dissertation danoise de M. Eggers, laquelle se trouve à la Bibliothèque impériale.

Un autre noble Vénitien, Pierre Quirini, entreprit en 1431 1, un voyage par mer de Candie en Flandre. Vers la fin de l'automne, il fit naufrage sur la côte de Norwège,'non loin de l'île de Rost, où il passa l'hiver. L'été suivant, il alla par Drontheim jusqu'à Vadstena en Suède, et fut de retour à Venise en 1432. Il a publié lui-même l'histoire de son voyage, dont une seconde relation a été donnée par deux de ses compagnons de voyage, Christophe Fouravente, et Nicolas Di Michieli.

L'une et l'autre de ces deux relations se trouvent dans la collection de Ramusio, dont je donnerai la notice: elles ont été traduites en allemand sous le titre suivant :

HISTOIRE abrégée du Voyage de Quirini, ou le Nord ancien et nouveau, par Jérôme Megiror: (en allemand) Hieronymus Megirorus, Septentrio novantiquus, etc.... Leipsic, 1613, in-8°.

On en trouve un excellent extrait dans l'Histoire déjà citée des Découvertes et des Voyages au Nord, par Forster

SECTION IV.

Grandes et petites Collections de Voyages.

DANS la notice de ces collections, je ne comprends point celles qui n'embrassent que les voyages faits dans une seule contrée. On les trouvera dans les sections particulières à chaque pays.

S. I. Collections en latin,

La plus ancienne de ces collections est celle qui porte le titre de Collectio grynæa-hervagiana: on la nomme ainsi, parce qu'ayant été formée par Jean Heteirs, chanoine à Strasbourg, ce fut Hervag, qui la fit imprimer à Bâle, et qu'elle a été soignée par Simon Grynée; en voici le titre :

:

LE NOUVEAU MONDE de régions et d'îles inconnues aux anciens (en latin) Novus orbis regionum et insularum veteribus incognitarum. Basle, Isaac Hervag, 1532, in-fol.

La même. Basle, Hervag, 1535 et 1537, in-fol.

La même. Paris, aux frais de Jean Petit et de Galien Dupré, 1582, in-fol.

Les pièces principales que cette collection renferme sont les navigations de Cadamusto, de Christophe Colomb, d'Alonzo-Vincent Penzoni, d'Americ Vespuce, de Pierre Aliar, de Louis, patricien de Rome; les voyages de Marc Paul, d'Haiton, elc.

La plus considérable et la plus précieuse de toutes ces collections de Voyages en latin, est la suivante :

Collection de grands et petite Voyages. Cette collection

a pris son nom de la différence des volumes qui la composent. La partie de la collection qui concerne les Indes occidentales ou l'Amérique, est partagée en treize parties ou volumes, auxquels on a donné le nom de grands Voyages, pour les distinguer des douze autres parties ou volumes, qui embrassent les Indes orientales, et qui ayant été imprimés dans un format plus petit, en ont pris le nom de petits Voyages.

En voici le titre :

RECUEILS de Voyages dans les Indes orientales et occidentales, formant vingt-cinq parties (pour l'Amérique treize parties, et douze pour l'Inde), ouvrage enrichi de figures en taille-douce; par les frères de Bry et Merian : (en latin) Collectiones Peregrinationum in Indiam orientalem et occidentalem XXV partibus comprehensa, opus illustratum figuris ceneis fratrum de Bry et Meriani; Americæ partes 13, Indiæ orientalis partes 12. Francfort-sur-le-Mein, 1590 et années suivantes, jusqu'en l'an 1634, 7 vol, in-fol.

-Quelquefois la collection est reliée en 9 vol,

in-fol.

Lorsque cette collection étoit parfaitement complète, et de la première édition, infiniment préférable à la seconde, principalement pour la beauté des gravures, le prix en étoit porté très-haut. Avant la révolution, l'exemplaire de Camus de Limare, qui réunissoit ces deux conditions, relié par Derome le jeune, en 21 volumes, fut vendu à Paris 4802 liv. (1).

En 1792, l'exemplaire du cardinal de Loménie, ou

(1) Je ne sache pas que depuis cette époque il ait passé dans les ventes aucun exemplaire bien complet de la Collection des grande et petits Voyages.

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