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ŕection contre la tyrannie directoriale. Bien que l'accusateur national eût pris contre lui des conclusions aussi sévères que contre Babeuf, le jury ne le condamna qu'à la déportation. On rapporte que l'envoyé de Toscane lui ayant donné à entendre qu'un simple bannissement serait substitué à la déportation à la Guyane, pourvu qu'il promît de se retirer à Florence, il répondit : «Qu'il aimait » mieux rester dans sa patrie adop »tive, pour jouir des restes de la >> liberté mourante (vestigia mo»rientis libertatis).» On l'enferma, avec quelques-uns de ses co-accusés, dans le fort de Cherbourg, où ils restèrent détenus jusqu'au 28 ventôse an 8 (14 mars 1800). A cette époque, ils furent transférés dans l'île d'Oléron, en vertu d'un arrêté des consuls. Bientôt après, par un autre arrêté, Buonarotti fut mis en surveillance dans une ville des Alpes-Maritimes, où il était encore en 1806. Il se retira ensuite à Genèye; et déjà, depuis plusieurs années, il y professait paisiblement les mathématiques et la musique, lorsqu'en 1814, les magistrats genevois, ne trouvant pas sans doute que cet ami de la liberté eût été persécuté assez long-temps, voulurent le forcer à chercher un autre asile; mais il parvint heureusement à éluder l'exécution de l'ordre arbitraire qui l'expulsait d'un territoire réputé libre d'après les principes de sa législa

tion.

BUQUET, nommé colonel du 5 régiment d'infanterie de ligne, le 10 février 1807, passa en Espagne en 1808, et se distingua,

par son courage, à la bataille de Talavera de la Reyna. Blessé et fait prisonnier dans l'action, il fut conduit sur les pontons de Cadix, dont il s'échappa, avec un grand nombre d'officiers, après l'arrivée des troupes françaises devant cette ville. Buquet obtint ensuite le grade de général de brigade. En 1815, il fut nommé, par le département des Vosges, à la chambre des représentans, et choisi, dans le mois de juillet de la même année, par le gouvernement provisoire, comme premier inspecteur-général de la gendarmerie. Le général Buquet, com→ mandant de la légion-d'honneur, et chevalier de Saint-Louis, est en non-activité.

BURCKHARDT (JEAN-CHARLES), l'un des nos plus savans astronomes, est né à Leipsick, le 30 avril 1773; il s'appliqua de bonne heure à l'étude des mathématiques. L'astronomie de Lalande décida sa vocation. Une lunette non achromatique, de cinq pieds, qu'il trouva chez son père, servit à ses premières observations; ce secours étant loin de suffire, il se livra principalement aux calculs, surtout à ceux des éclipses de soleil et d'étoiles pour la détermination des longitudes géographiques. Pour se mettre en état de lire les astronomes de tous les pays, il étudia le français, l'anglais, l'italien, l'espagnol, le hollandais, le suédois et le danois. Il écrivit sur l'analyse combinatoire, dont il s'était occupé avec le professeur Kindenburg. Ce savant le mit en relation avec M. le baron de Zach, qui le reçut dans son observatoire du mont See

berg, près de Gotha. Là M. Burck hardt trouva la facilité qu'il avait long-temps désirée de se familiariser avec tous les instrumens de l'astronomie moderne. M. de Zach travaillait alors à rectifier les ascensions droites des principales étoiles; il trouva en M. Burckhardt un collaborateur zélé, actif et intelligent. Cette association dura depuis le mois de février 1795 jusqu'en novembre 1797. Charles Dalberg, alors coadjuteur de Mayence, depuis évêque de Constance et prince-primat, connut et sut apprécier le mérite du jeune savant, et lui envoya le diplôme de membre de son académie. En réponse, M. Burckhardt lui fit passer une dissertation sur l'usage des lignes trigonométriques pour les sommes d'angles au moyen de l'analyse combinatoire. Ce mémoire a paru dans le tome II des actes de l'académie de Mayence. Après s'être ainsi occupé pendant près de deux ans de toutes les parties, soit théoriques, soit pratiques, de l'astronomie, à l'observatoire de Seeberg, M. Burckhardt voulut connaître les pays et les savans étrangers. M. de Zach le recommanda fortement à Lalande, qui le reçut avec empressement dans sa maison, le 15 décembre (1797). Le doyen des astronomes insistait alors principalement sur la nécessité des observations et des calculs des comètes. M. Burckhardt le charma par la promptitude avec laquelle, sur trois observations données, il savait déterminer une orbite, et tous les élémens d'une comète. Lalande se félicita hautement de l'acqui

sition qu'il venait de faire. fit I coopérer M. Burckhardt à tous ses travaux, et aux observations que faisait alors son neveu Lefrançois-Lalande, à l'observatoire de l'École-Militaire, et le regarda comme un second neveu. Le duc de Saxe-Cobourg-Meiringen conféra à M. Burckhardt le titre de son conseiller d'ambassade, quoiqu'il se doutât très-bien que le nouveau conseiller s'occuperait peu de diplomatie. Il avait une autre ambition, celle d'arriver à l'institut et au bureau des longitudes. Dans ce dessein, sans négliger ses autres occupations, il traduisit en allemand les deux premiers volumes de la Mécanique céleste, auxquels il ajouta quelques notes pour en faciliter l'intelligence. Le 20 décembre 1799, il reçut des lettres de naturalisation, qu'on n'avait pas at tendues pour le nommer astronome adjoint du bureau des longitudes. Ces nominations alors se faisaient à la pluralité par les seuls membres du bureau, et n'avaient aucun besoin d'être confirmées par l'autorité. La classe des sciences physiques et mathématiques de l'institut avait indiqué pour sujet du prix de l'an 1800, la théorie de la comète de 1770. Cette comète offrait une singularité sans exemple: on n'avait pu en représenter les observations, qu'au moyen d'une ellipse, qui aurait do la faire reparaître tous les cinq à six ans, ou deux fois en onze ans. Près de trente ans s'étaient écoulés sans qu'elle se fût remontrée. M. Burckhardt en discuta avec soin toutes les observations connues, il s'en procura d'autres

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1806. Cette annee même il avait du peuple éclate toujours avec

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