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année. Depuis ce moment, il vécut retiré au sein de sa famille, et cultivait les lettres, lorsqu'il leur fut enlevé par une attaque de goutte, le 16 avril 1817. Bruyset avait été membre de l'ancienne académie de Lyon; et il en fit encore partie lorsque cette so ciété se forma de nouveau, en 1796. Il fut aussi de la société physico-économique de la HauteLusace, et de l'académie de Berlin. Bruyset est auteur et éditeur • d'an grand nombre d'ouvrages, notamment du Dictionnaire d'his toire naturelle de Valmont de Bomare, à qui il payait, en conséquence, une pension de 1200 fr, Il a laissé inédites des traductions de Justin et de Virgile, et il en préparait une de Tite-Live, dont le roi avait déjà agréé la dédicace. Bruysel a travaillé encore à la Gazette littéraire, au Journal étranger, par l'abbé Arnaud, et au Dictionnaire, historique de Chaudon et Delandine. Legendre de Bruyset, Jean-François Anne Buynand, né aux Échelles, près d'Ambérieux, le 19 novembre 1773, et mort le 26 novembre 1811, était associé avec son beau-père. Il a traduit de l'espagnol d'Olavidès Le Triomphe de l'Evangile (an 15), 1805, 4 vol. in-8°, dont la veuve Buynand publie une nouvelle édition. Il a aussi donné Le Plutarque de l'enfance, 1810; in-12, dont la 3m édition a paru en 1816. C'est un choix fait avec goût des traits les plus intéressans des Vies de Plutarque.

BRYAN (N.), fut l'un de ces hommes auxquels le langage relevé n'a pas donné de nom, mais

que l'expérience d'une révolution si fertile en grandes choses et en basses intrigues, a flétri du sobriquet de moutons, añobli tout ré» cemment de la qualification d'agens provocateurs. Cette dernière dénomination toute française, convient mieux au rôle que ce misérable vient de jouer en Angleterre. Payé, en novembre 1820, par la police, pour exciter le peuplé à des actes séditieux, pour imprimer, afficher et distribuer des placards et des billets tendant à provoquer les citoyens à la révolte, il a été découvert, dénoncé, livré à la justice et à l'animadversion publique, par un avocat nommé Pearson. Au moment où nous écrivons cette notice, Raffaire est devant les tribunaux ; et lord Castlereagh vient de protes ter à la chambre des communes qu'il n'avait aucun rapport avec l'espion Bryan. Malheureuse la nation à qui des piéges si atroces sont tendus! heureuse pourtant quand il lui est permis de les découvrir et de les briser! Ce n'est pas sans raison que ce Bryan est mentionné dans notre Biographie. Nous avons annoncé que quelques-unes de ses pages seraient sacrifiées à recueillir les titres d'infamies, dont l'horreur salulutaire doit être utile aux hom

*mes.

BUACHE (JEAN-NICOLAS), né vers 1740, à la Neuville-au-Pont, département de la Marne. Élève de son oncle, Philippe Buache, il fut admis de bonne heure au dépôt des cartes et plans de la marine, et remplaça d'Anville, comme premier géographe du roi. Membre de l'académie des scien

ces à cette époque, M. Buache fut attaché au bureau des longitudes, et fit, au commencement de la révolution, partie de la commission chargée de recueillir les objets d'arts, les livres et les care tes qui se trouvaient dans les éta blissemens nationaux. M. Buache fut ensuite nommé professeur de géographie à l'école hormale, membre de l'institut, et enfin con servateur hydrographe en chef au dépôt de la marine, place qu'il o conservée sous le gouver ment royal. On lui doit une Géographie élémentaire ancienne et moderne, qui est encore très-es timée, malgré les changemene dont elle serait aujourd'hui susceptible, 2 vol. in-12, Paris, 1769—1779; et un Mémoire sur les limites de la Guyanne française, du côté de la Guyanne portugaise, dans lequel il prouve que la côte située entre le cap Nord et le fleuve Oyapock, doit appartenir à la France. Il a en core inséré différens autres més moires dans les recueils de l'aca

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»point une des îles de l'Amérique, et qu'ainsi l'Amérique n'é»tait point connue avant le pre»mier voyage de Christophe Co»lomb. >>

BUBNA (COMTE DE), në en Bohême. D'abord chambellan de l'empereur d'Autriche, il prit ensuite du service dans l'armée, et ne tarda point à obtenir le grade. de feld-maréchal-lieutenant. Lá finesse de son esprit et la politesse de ses manières engagèrent Francois II à lui confier une mission diplomatique en France, à la fin de l'année 1812. Il fut présenté à Napoléon à son retour de la campagne de Russie, et le vit encore å Dresde dans le mois de mars 1813. L'Autriche se déclara bientôt contre la France, et le comté de Bubna fut employé à l'armée. En décembre de la même année. il fut chargé du commandement du corps d'armée qui pénétra en France par Genève. La reddition de cette ville, qui n'opposa aucune résistance aux Autrichiens, permit à ceux-ci de lancer des

cienne Franche-Comté. Dans une de ces expéditions, des éclaireurs poussèrent leurs reconnaissances

démie des sciences et de l'insti-partisans sur le territoire de l'antüt, parmi lesquels des Éclaircis semens géographiques sur la Nou velle-Bretagne, et sur les côtes septentrionales la

Guinée, 1787; des le jusqu'aux portes de Bourg-en

sur la géographie de l'Anonime de Ravennes, 1801; et enfin dans le tome VI (1806) des Mémoires de l'Institut, classe des sciences mathématiques et physiques; des Recherches sur l'ile Antillia, et sur l'époque de la découverte de Amérique. Le but de ce Mémoi re est de démontrer que cette île Antillia n'est rien autre chose que l'une des Açores, qu'elle n'est

Bresse; ils furent reçus par les habitans à coups de fusil. L'armée entière ne tarda point à paraître. Les habitans de Bourg ayant tout à craindre pour la résistance putriotique qu'ils avaient opposée. envoyèrent une députation d'ecclésiastiques au comte de Bubna. qui, dans cette circonstance, déployà une modération qui était conseillée par la politique autant que par l'humanité. L'esprit d'é

quité exige cependant que nous rapportions la proclamation que le comte de Bubna adressa aux habitans du département de l'Ain: « Des habitans de votre chef-lieu ant osé prendre les armes con>>tre les troupes alliées, et leur >> résister sous ses nurs. Ils ont » été obligés de s'enfuir de la ville » et de l'abandonner à mon pou>> voir. Leurs noms me sont con>>nus. Vous connaissez aussi les >> lois de la guerre : j'aurais pu disposer de leurs vies et de leurs >> propriétés; mais sourd à tout >> esprit de vengeance, je les ménagerai avec une modération » qui leur inspirera le repentir de leur conduite. J'apprends, à ma >>grande surprise, que des mal>veillans ont répandu le bruit » que j'ai mis le feu à la ville. Venez, trop crédules habitans; re>> tournez dans les murs de Bourg; » Vous y verrez régner la tranquil » lité et l'ordre ; vous y verrez éta» blie une administration provisoire. J'en appelle aux citoyens >> de cette ville: ils ont été té» moins de la générosité avec laquelle j'ai arrêté un combat qui pouvait leur devenir pernicieux: c'est ainsi qu'agissent les trou» pes des armées alliées. » Le temps a fait connaître toute l'étendue de cette modération. Le général autrichien s'avança aussitôt sur Lyon, que défendait le maréchal Augereau avec un corps sorti de l'armée d'Espagne. Pendant assez long-temps les deux armées restèrent dans l'inaction, et, à quelques légères escarmouches près, on pouvait dire que la guer re, sur ce point, se faisait en combats de civilités entre les deux

chefs. Cependant, les généraux Desaix et Marchand, à la suite de plusieurs victoires de Napoléon, s'emparèrent de Carouge et se partèrent sur Genève, dont une partie des habitans, effrayés des châtimens que pouvait leur attirer leur défection, se réfugia en Suisse, tandis que d'autres of frirent leurs services au comman❤ dant de la place, qui les refusa, malgré la faiblesse de sa garnison. Ce mouvement avait fait reprendre l'offensive au duc de Castiglione, lorsque les généraux autrichiens de Hesse-Hombourg et Bianchi vinrent renforcer le comte de Bubna. Il y eut alors plu sieurs combats très-vifs; les Autrichiens entrèrent dans Lyon, à la suite de l'affaire qui eut lieu aux portes de cette ville. Après l'évacuation du territoire. fran çais, le comte de Bubna retourna à Vienne; mais il vint rejoindre l'armée des alliés au mois d'avril 1815. Il eut le commandement d'un corps d'armée sous le géné→ ral Frimont, et fut opposé au maréchal Suchet, qui l'avait repoussé jusque dans les gorges de la Maurienne, lorsque la nouvelle de la déplorable bataille de Waterloo contraignit les Français à se retirer sur Lyon. Les habitans de cette ville voulaient prendre les armes; un parlementaire du comte de Bubna courut même de grands dangers; mais les autorités de cette ville parvinrent à arrêter un mouvement qui pouvait avoir des suites funestes. Cependant le général autrichien, qui n'avait plus les mêmes craintes, et sans doute un peu moins d'humanité que lors de la première invasion, se mon

Paris, dont il était le meunier. Ce philanthrope pratique n'est point pour cela sorti de l'obscurité d'où l'auraient dû tirer ses sentimens généreux et son utile perfectionnement; on ignore le lieu et la date de sa naissance; on sait à peine qu'il mourut au commencement du 19 siècle. L'abbé Beaudeau l'a cité avec raison comme un des bienfaiteurs de l'humanité, nous le citons aussi par le même sentiment de justice et de gratitude, et parce que Bucquet a publié plusieurs ouvrages utiles. Son Mémoire sur les moyens de perfectionner les moulins, et sur la mouture économique, a remporté l'accessit sur cette question, que l'académie des sciences avait proposée en 1786; et son Traité pratique de la conservation des grains, des farines et des étuves domestiques, imprimé en 1783, in-8', serait encore bon à consulter.

tra beaucoup plus sévère. Il forma d'abord, comme gouverneur de la province, une commission militaire chargée de juger, dans les quarante-huit heures, tous ceux qui troubleraient l'ordre public; et ordonna, sous peine d'être transférés én Hongrie, à tous les militaires isolés de sortir de Lyon. Il imposa ensuite sur cette ville une contribution de deux millions, qui cependant ne fut pas payée. Après la conclusion des nouveaux traités, le comte de Bubna retourna à Vienne, et recut de l'empereur d'Autriche, comme marque de sa satisfaction, une fort belle terre, située en Bohême. Homme de cour et négociateur adroit, le comte de Bubna possède des qualités plus propres à la diplomatie qu'à l'art militaire. Il parle le français avec une grande facilité, et a, dans la conversation avec ses inférieurs, un ton de raillerie qui lui a quelquefois attiré des réponses piquantes. On cite celle-ci de M. Odier, l'un des plus habiles praticiens de l'Europe, chez lequel il était logé à Genève. Il appelait constamment le docteur, mon petit médecin; « M. le comte, réplique de la révolution. Sa premiè» qua un jour celui-ci, la plaisan»terie doit avoir des bornes ; que » diriez-vous, si je vous appelais >mon grand général?

BUCKINGHAMSHIRE (BARON HOBART). Voyez HOBART.

BUCQUET (CÉSAR), simple meunier. Il perfectionna les mou tures, procura aux pauvres du pain meilleur et plus substantiel, et épargna 1,200 livres de farine, c'est-à-dire 1,600 livres de pain par jour, à l'hôpital général de

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BUFFON (H. M. L. M., COMTE DE), fils du célèbre naturaliste, naquit, en 1764, à Montbard. Il entra fort jeune dans la carrière des armes, et était major en second du régiment d'Agénois, à l'épo

re femme l'engagea dans le parti du duc d'Orléans. Instruit des causes de ce dévouement, le comte de Buffon abandonua bientôt le parti de ce prince; se déclara contre lui hautement, divorça avec sa femme, et épousa la nièce du célèbre Daubenton. Arrêté comme suspect, en 1793, il fut enveloppé dans la prétendue conspiration du Luxembourg, et condamné à mort, le 20 juillet 1794, par le

tribunal révolutionnaire. Le comte de Buffon alla au supplice avec courage. Sur l'échafaud, il s'écria : « Citoyens, je me nom>> me Buffon....» Ce furent ses der nières paroles. Il n'avait point hérité du génie de son père. Le grand Frédéric, admirateur passionné de ce dernier, vit le fils dans sa jeunesse; et en le présentant aux dames de sa cour: «Voi»là, mesdames, dit-il, le fils de »l'illustre Buffon; mais ce n'est » pas son meilleur ouvrage.» Dans le monde, on l'appelait souvent le petit-fils de son grand-père, et il en riait lui-même. Il a laissé un fils nommé Victor, qui a servi avec honneur dans l'armée française, et a été aide-de-camp du général Junot.

BUGET ou BUGEY (LE BARON), maréchal-de-camp, commandant de la légion-d'honneur et chevalier de St-Louis, est fils d'un chirurgien de Bourg-en-Bresse, qui le destinait à l'état ecclésiastique. Il s'enrôla, au commencement de la révolution, dans un bataillon de volontaires. A l'époque du siége de Toulon, en 1793, il était déjà parvenu au grade de chef de brigade. Il passa ensuite à l'armée d'Italie, où il se distingua, et obtint le grade de général de brigade, le 10 juillet 1798. En 1799, il eut le commandement de la forteresse de Céva, qu'il fut obligé de rendre à l'armée austrorusse, et fut, après l'établissement du gouvernement consulai re, employé dans le département des Ardennes, et de là à Toulouse. Envoyé en Espagne, au commencement de cette guerre, le géné ral Buget s'y distingua dans dif

férentes circonstances, et notaniment au siége de la place de Lérida, à la reddition de laquelle il contribua, en montant un des premiers à l'assaut. Il resta en Espagne jusqu'à la rentrée des armées en France.

BUGNET (PIERRE-GABRIEL), architecte, né à Lyon, est mort le 5 novembre 1806. Il a construit la prison de cette ville, appelée Prison de Roanne, édifice non moins remarquable par l'épaisseur de ses murs, que par l'art avec lequel on a triomphé des. difficultés locales pour lui donner le caractère convenable. Bugnet se réfugia à Charly, village près de Lyon, pendant la terreur de 1793. Dénoncé et traduit, au commencement de thermidor an

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