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dus de Mdu Barry, autemps desa faveur. Les consolations qu'il n'a cessé de lui prodiguer dans sa disgrâce, sans s'inquiéter du mécontentement de la cour, sont honorables dans un courtisan qu'on a vait pu croire uniquement dévoné à la favorite; et concilient l'estime publique à une liaison qui n'avait pas d'abord été généralement approuvée. La fidélité était là du courage; cette vertu, qualité dominante dans le caractère du duc de Brissac, se manifesta avec plus d'éclat encore par le dévouement avec lequel, dans les circonstatices les plus périlleuses de la ré volution, il servit Louis XVI qui l'avait jugé d'abord un peu sévé

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Bas-Rhin. Dans les sessions de la chambre des pairs, il s'est constamment montré partisan des anciennes institutions, et ne s'est plus souvenu que de la noble exception sociale dont il fait partie.

BRISSON (MATHUKIN-JACQUES), physicien, censeur royal, membre de l'académie des sciences et de l'institut, descendait de Barnabé Brisson, président å mortier au parlement de Paris, pendu par les seize en 1591. Il naquit, le 30 avril 1723, à Fontenay-le-Comte, en' Poitou (Vendée). Il étudia de bonne heure la physique et l'histoire naturelle, sous la direction du savant Réanmur,qui l'admit peu après à partager ses travaux, et les soins d'un cabinet bien précieux pour ces deux sciences. A la mort du célèbre abbé Nollet, arrivée en 1770, Brisson, qui était devenu son élève et bientôt son ami, le remplaça, soit pour professer la physique expérimentale au collége de Navarre, soit pour enseigner la physique et l'histoire naturelle aux enfans de France. Plus tard, le gouvernement le chargea d'armer de paratonnerres les principaux édifices publiés, et de s'assurer si les autres physiciens, qui avaient déjà établi plusieurs de ces appareils, avaient exécuté leur opération avec la précision convenable. La dernière fois que Bris» son vint avec l'institut aux Tuile"ries (c'était vers 1805), dit M. » Delambre dans l'éloge de ce sa»vant, l'empereur mit la conver»sation sur le système d'ossifica»tion de Hérissant, et avança que le dernier degré d'ossification conduisait à la mort. Ah! sire.

répondit Brisson, en riant, à » chaque instant je sens que je m'ossifie.» La fin de la longue carrière de Brisson fut marquée par des accidens graves. Quelque temps aprèsavoirété blessé grièvement par un cabriolet, il fut frappé d'une attaque d'apoplexie si violente, qu'elle le priva du jugement, du savoir, et même de la mémoire, au point qu'il oublia tout-à-fait la langue française, et ne pouvait plus prononcer que quelques mots du patois qu'il parlait en Poitou, dans sa première jeunesse... Ainsi, dit en»core M. Delambre, après un in»tervalle de 80 ans, il se trouvait aau point d'où il était parti: ses » derniers jours ont ressemblé aux »premiers. Exempt de trouble »et d'inquiétude, il sortit de la » vie comme il y était entré, sans » crainte, sans espérance, et peut»être sans trop s'en apercevoir » lui-même. » Il mourut le 23 juin 1806. Les principaux ouvrages de Brisson sont: 1o Le Règne animal, divisé en neuf classes, 1756, in-4°, avec figures. Ce tableau de zoologie ne contient que les deux premières classes, les quadrupè des et les cétacés: Allamand en a donné une traduction latine, Leyde, 1762, in-8°. 2o Ornithologie, ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces, et leurs variétés, latin etfrançais, sur deux colonnes, 1760, Paris, 6 vol. in-4°, avec plus de 220 planches: clest la troisième classe du système animal. Cette histoire naturelle des oiseaux, contenant la description de 1,500 espèces, et la grayure de 500, dont 320 n'a

vaient jamais été gravées ni même décrites, était la plus com-, plète avant la publication de celle de Buffon, qui ne lui est pas moins supérieure sous ce rapport, que par le détail des mœurs et par le charme du style. 5° Dictionnaire raisonné de physique, 1781, 2 vol, in-4°, avec atlas. Malgré les augmentations considérables que l'auteur fit à la seconde édition publiée en 1800, 4 vol. in-4o, cet ouvrage est resté bien au-dessous des connaissances actuelles dans une science qui a fait en peu de temps des progrès si rapides. 4° Observations sur les nouvelles découvertes aérostatiques, et sur la probabilité de pouvoir diriger les ballons, 1784, in-8° et in-4°; 5° de la Pesanteur spécifique des corps, 1787, in-4°. C'est le tableau le plus exact et le plus étendu qui existe sur cette matière: les physiciens le considèrent comme un ouvrage classique. 6° Elémens, où Principes physico-chimiques, à l'usage des écoles centrales, 1789 à 1800, 4 vol. in-8°; 7° Principes élémentaires de l'histoire naturelle et chimique des substances minérales, 1797, in-8°; 8° Instruction sur les nouveaux poids et mesures, an 7 (1799), in-8°; 9° Instruction sur les nouveaux poids et mesures, comparés aux mesu rés et poids anciens, an 8(1800), in-18, stéréotype. Ce petit traité se recommande par la clarté et la précision. 10° Système du règne animal, et ordre des oursins de mer, 1754, 5 vol. in-8°. C'est une traduction du latin de JacquesThéodore Klein, célèbre naturaliste prussien. 1o Histoire de l'é

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lectricité, traduite de l'anglais du docteur Priestley, avec des notes critiques, 1771, 3 vol. in-12. « Ja>> mais traducteur, dit le savant >> que nous avons déjà cité, n'a » moins mérité le reproche d'ado>>ration ou d'engouement pour » son auteur original. Brisson pa>>raît n'avoir entrepris son travail >> que pour venger Nollet, attaquer Franklin, et rabaisser son his»torien (Priestley) alors peu con»>nu.» 12° Enfin, divers Mémoires importans, qui ont été imprimés dans les collections de l'académie des sciences et de l'institut. Plusieurs des ouvrages de Brisson ayant été adoptés pour les lycées et les colleges de France, à cause de leur doctrine aussi saine que lumineuse, ont été également admis dans les universités et dans d'autres écoles de l'Italie, de l'Angleterre, de la Hollande, de l'Allemagne et même de la Russie. M. Delambre a lu l'éloge de Brisson à la séance publique de l'institut, du 5 avril 1807.

BRISSON (MARION) exerça, au commencement de la révolution, quelques fonctions municipales. Après avoir été procureur-syndic du département de Loir-et-Cher, il fut nommé, en septembre 1791, député à l'assemblée législative, et l'année suivante, à la convention nationale. Dans le procès du roi, il vota la mort. Cessant ses fonctions législatives, lors de l'établissement du gouvernement directorial, il fut nommé commissaire du pouvoir exécutif dans son département, puis obtint la place de juge au tribunal de Blois, qu'il a conservée jusqu'à sa mort,

arrivée quelques années avant la restauration.

BRISSOT (JACQUES-PIERRE), né le 1er janvier 1754 au village d'Ouarville près de Chartres. Son père était aubergiste; cependant sa fortune lui permit de donner à tous ses enfans une excellente éducation. Le jeune Brissot fit de bonnes études; on l'élevait pour le barreau; mais il avait reçu de la nature une autre destination. Son goût pour la littérature se déclara de bonne heure; il s'attacha spécialement à l'étude des langues, étude qui ne semble s'occuper que des mots, mais qui exerce le raisonnement et alimente la pensée; il se perfectionna dans la langue anglaise, l'une des plus fécondes en chefs-d'œuvre de tous les gen

res.

Brissot, dans ses voyages, donna une forme anglaise au surnom qui le distinguait de ses frères, et au lieu d'Ouarville, il se fit nommer de Warville. Il avait quitté l'étude de la procédure, et s'était rendu à Boulogne pour prendre part à la rédaction du Courrier de l'Europe: mais la publication de ce journal fut bientôt arbitrairement arrêtée. En 1780, il publia sa Théorie des lois criminelles (2 vol. in-8°), ouvrage d'un grand intérêt, surtout à l'époque où il parut, et qui fut favorablement accueilli en France et dans l'étranger. Deux discours qu'il composa sur le même sujet furent couronnés l'année suivante par l'académie de Châlons-surMarne. C'est dans l'intérêt de la liberté publique que Brissot étudiait la législation, et relevait les vices de toutes les institutions favorables au despotisme. De 1782

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qu'il a conservée jusqu'à sa mort, vorables au despotisme. De 1782

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