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vers 1792. Ses ouvrages raisonnables ou non, sont: 1° Lettre écrite à Mme la comtesse Tation (contestation), par le sieur de Bois-Flotté, étudiant en dr out-fil, 1770, in-8°. On rencontre deux ou trois calembourgs dans chaque phrase de cet ouvrage burlesque. 2° Lettre sur cette question: Quel est le moment où Orosmane est le plus malheureux? Est-ce celui où il se croit trahi par sa maîtresse? est-ce celui où, après l'avoir poignardée, il apprend qu'elle est innocente? Cette dissertation, publiée séparément, a aussi été insérée dans le cours de littérature de La Harpe, après l'analyse de la tragédie de Voltaire, qu'elle a pour objet. 3° Vercingentorix, tragédie en un acte, 1770, in-8°. Cette pièce est toute écrite en jeux de mots et en calembourgs, témoin ces deux vers. Ce sont les premiers de la pièce :

Dans ces lieux (à l'anglaise) où le sort nous amène,

Je viens de vos malheurs rompre le cours (la reine).

4 Almanach des Calembourgs, 1771, in-18; c'est le recueil des calembourgs que de Bièvre avait mis en vogue. 5o Les Amours de l'ange-Lure (l'engelure), et de la fée-Lure (la félure), 1772, in32. Ce recueil de sottises est devenu fort rare, ce qui prouve que les sots ne le sont pas. 6° Le Séducteur, comédie en cinq actes et en vers, 1783, in-8°. Cette pièce, qu'on attribua à Dorat, réussit parfaitement, tandis que Les Brames, tragédie de La Harpe, éprouvaient un sort tout contraire. Le marquis de Bièvre di

sait à cette occasion, dans son style favori : « Quand le Séduc»teur réussit, les Brames (bras »me) tombent.» Quelques enthousiastes crurent pouvoir mettre le Séducteur en parallèle avec le chef-d'œuvre de Gresset. Vous vous trompez, dit un plaisant qui n'était pas de cet avis: Le Séducteur est aussi éloigné du bon que du Méchant. 7° Les Répulations, comédie en cinq actes et en vers, laquelle n'obtint aucun succès, et ne fut jouée qu'une seule fois (le 23 janvier 1788). En 1800, M. Deville a publié, sous le titre de Biévriana (in-18), la collection des calembourgs du marquis. Ce petit recueil a été réimprimé plusieurs fois; enfin la manie du même a été mise en scène sur l'ancien théâtre des Troubadours, dans un vaudeville intitulé M. de Bièvre, ou l'Abus de l'Esprit. Le titre seul de cette pièce en annonçait le but, qui était d'empêcher cette misérable manie de s'impatroniser dans la conversation. Si la pièce a réussi, ce n'est pas du moins sous ce rapport.

BIGARRÉ (AUGuste – Julien, COMTE), lieutenant-général, commandeur de la légion-d'honneur, etc., est né vers 1775, à Belle-Ile en mer, département du Morbihan. Il se rendit à Saint-Domingue, et entra, en 1791, dans l'artillerie de la marine. De retour en France, il servit à l'armée de l'Ouest, comme sous - lieutenant dans le 9 régiment de ligne. Lieutenant en 1795, et capitaine en 1796, il fit, au commencement de 1797, partie de l'expédition d'Irlande, commandée par le général Ho

cerne

che, et donna des preuves de la plus rare intrépidité, dans le combat que soutint le vaisseau les Droits de l'Homme, sur lequel il était monté. Le capitaine Bigar ré fit ensuite les campagnes de Sambre-et-Meuse, de l'Allemagne, de l'Helvétie et du Rhin. Le 2 mars 1799, il s'empara avec 2 chasseurs d'une pièce de canon. Le 7 septembre de la même année, il enleva un poste ennemi, sur les bords du lac de Luet eut dans cette expédition la mâchoire cassée d'un coup de feu. Le 3 décembre 1800, à la fameuse bataille d'Hohenlinden, où il fut de nouveau blessé, il s'empara d'une pièce de canon et d'un obusier. A Hambach, il contribua, malgré un feu de mitraille des mieux servis, à sauver le pont embrasé de la Trancer. Au commencement de 1802, il entra dans la garde des consuls, et fut enfin nommé, au commencement de 1804, major du 4 régiment de ligne. C'est en cette qualité, qu'à la bataille d'Austerlitz il eut le commandement de ce régiment, dont Joseph Bonaparte était alors colonel. Décoré de la croix d'officier de la légiond'honneur, après cette affaire, il passa, en 1806, au service du royaume de Naples, comme aidede-camp du roi Joseph. Il avait été nommé colonel d'un régiment napolitain, lorsque l'empereur Napoléon plaça son frère sur le trône d'Espagne. Le colonel Bigarré suivit ce prince en qualité d'aide-de-camp, et eut aussitôt le commandement de l'infanterie de la garde, avec le grade de général de brigade. Ses services ne

tardèrent pas à le faire élever au rang de général de division, et à le faire nommer commandeur de l'ordre royal d'Espagne. A la fin de 1812, il fut envoyé auprès de Napoléon, pour l'engager, diton, à évacuer l'Espagne. Ce mouvement fut exécuté en 1813; le général Bigarré fut alors employé à la grande-armée, dans la jeune garde, comme général de brigade, et il ne tarda point à reprendre le commandement d'une division. Après la campagne de 1814, dans laquelle il avait donné de nouvelles preuves de ses talens et de sa valeur, il fut nommé commandant du département d'Ile-et-Vilaine. Dans la même année il reçut la croix de SaintLouis et celle de commandeur de la légión-d'honneur. Après les événemens du 20 mars, il obtint le

commandement supérieur de la 13me division militaire, puis fut nommé député à la chambre des représentans par le collége électoral du département d'Ile-et-Vilaine. Le commencement des troubles excités par les royalistes dans les départemens composant cette division, engagea le général Bigarré à organiser par arrondissement des colonnes mobiles chargées de faire exécuter les ordres du gouvernement. Bientôt des soulèvemens favorisés par l'Angleterre le contraignirent à employer quelques mesures de rigueur; et après avoir fait suspendre l'exercice des lois constitutionnelles, il marcha en personne sur les insurgés qui s'étaient emparés de la ville de Redon, dans le département d'Ileet-Vilaine. Il les battit, ainsi qu'à

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Bignon, céputé.

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