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d'hommes étaient en mouvement pour s'entre-détruire, que le colonel Congrève a conçu le projet de son horrible invention. Les anciens nous ont soigneusement caché le secret du feu grégeois; mais les Anglais, après avoir multiplié, contre les nations contemporaines, les essais de leur machine infernale, la légueront à la postérité comme un digne présent du génie de l'un d'eux et de l'humanité de tous. Que le colonel Congrève ne désespère donc point de porter son invention à toute la perfection dont elle est susceptible; qu'il se hâte même : la guerre est une maladie trop chère aux peuples, pour qu'il puisse perdre le fruit de ses nouveaux efforts! CONINCK-OUTRYVE (LE CHEVALIER DE), né à Bruges, dans les Pays-Bas, en 1772, fit d'excellentes études à Louvain et à Cologne. Il y apprit les langues italienne, allemande et anglaise, et s'appliqua eusuite à la connaisSsance des lois et de l'administration publique. A l'époque de la emise à exécution du système de la division de la France en préfectures, c'est-à-dire dans les premiers mois de 1800, M. de Coninck fut nommé membre du conseil du département de la Lys, et peu de temps après, préfet de 8 celui de l'Ain. La ville de Bourg, sa résidence d'alors, se souvient encore aujourd'hui de ses manières affables et de son administration paternelle. Il s'empressa, en arrivant dans ce pays, d'en étudier la statistique; et dès qu'il la connut, il rédigea un projet de législation sur les étangs dont la Bresse, la Dombe et le Bugey

sont remplis. Ces contrées allaient sans doute jouir du fruit de ses travaux, lorsque le gouvernement jugea convenable de rapprocher M. de Coninck du lieu de sa naissance. Il fut successivement préfet des départemens de Jeminapes, des Bouches-de-l'Escaut, et des Bouches-de-l'Elbe. Partout, et plus particulièrement à Hambourg. il a laissé des regrets et des preuves d'une gestion aussi sage qu' u'éclairée. Lors de la création du royaume des Pays-Bas, M. de Coninek fut membre de la commission chargée de modifier la constitution hollandaise, et d'en adapter les principes au nouveau gouvernement. Il rédigea le rapport de ce travail auquel il avait eu la plus grande part. Ce rapport analytique valut à son auteur l'emploi de gouverneur civil de la Flandre orientale, à Gand. Tant que M. de Coninck demeura Français, il se montra sincèrement attaché aux institutions de l'empire et entièrement dévoué à Napoléon. Devenu sujet du roi des Pays-Bas, il sert ce prince avec le même zèle. M. de Coninck en a reçu une marque honorable de confiance par sa nomination au ministère de l'intérieur. Il est commandeur du Lion-Belgique, et membre de plusieurs académies.

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teur-général des digues et polders du district de Ryuland. Les talens de M. Conrad et les servicès qu'il rendit à sa patrie le firent nommer chevalier de l'ordre de la Réunion, et élever au grade d'inspecteur-général du waterstaat (administration des ponts et chaussées) du royaume de Hollande. Cet habile ingénieur à publié: 1° Rapport de la commission des directeurs sur la possibilité et l'utilité d'ouvrir un canal à Katwyk, par lequel les eaux du Rhin peuvent se décharger dans la mer du Nord: cet ouvrage est accompagné de planches et de cartes; il a été imprimé en 1803 à Harlem. 2° Mémoire sur le déversoir de Ryuland près de Sparendam, par rapport à ses résultats pour les eaux de Ryuland et pour la ville d'Amsterdam, 1802, Harlem; 3° Eloge de Chrétien Brunings, mis au concours et couronné par le directoire de la république Batave, en 1807: cet ouvrage, déposé dans les archives du gouvernement, n'a point été imprimé. 4° Mémoire manuscrit sur les résultats des ouvrages de Katwyk depuis l'ouverture des écluses, le 21 octobre 1807, en présence du roi Louis, jusqu'au 31 décembre de la même année. M. Conrad, qui mourut le 6 février 1808, avait, étant géomètre de la province de Hollande en 1788, dressé avec Engelman, son confrère, les belles cartes du Bas-Rhin et du Lek, du pays de Heusden et d'Altona,

etc.

CONRADI (GEORGES-CHRISTOPHE), médecin, naquit à Roesing (Hanovre) le 8 juin 1767, et mourut, le 16 décembre 1798,

à Northeim, où il avait été nommé médecin-physicien. Il a publié: 1° Dissertation inaugurale sur l'hydropisie; 2° Observations sur l'extraction de la Cataracte, 1791, in-8°; 3° Manuel dans lequel on enseigne à juger la pureté des médicamens, et à reconnaître leur falsification, Hanovre, 1793, in8°; 4° Extraits choisis du journal d'un médecin praticien, Chemnitz, 1794, in-8°; 5° Manuel d'anatomie pathologique, Hanovre, 1796, in-8°. 6° On a encore de lui, dans différens recueils périodiques, des Mémoires sur le charlatanisme médical, sur la manière de remédier à l'empoisonnement par l'arsenic, sur la dentition. Les ouvrages de Conradi sont tous écrits en allemand; son Manuel d'anatomie pathologique a été traduit en italien (Milan, 1804 et 1806, 5 vol. in-8°), par Jean Pozzi, qui l'a considérablement augmenté et corrigé, mais qui n'a pas rempli toutes les lacunes de l'original.

CONROUX De Pépinville, naquit le 17 février 1779, à Douai, département du Nord, et entra au service le 17 février 1786, dans le 6° régiment d'artillerie à pied. Au commencement de la révolution, il passa officier dans le 58° régiment d'infanterie de ligne, et fit la campagne de Trèves sous les ordres de Beurnonville. Conroux combattit aux deux affaires d'Arlon, à Kaiserslautern, au déblocus de Landau et à la reprise du Palatinat; il se distingua le 28 floréal, à la bataille de Charleroi, où il servait comme aidede-camp du genéral Morlot, et se trouva aux batailles de Fleurus, de Maestricht et de Juliers.

Il passa à l'armée de Sambre-etMeuse en l'an 3, et en l'an 5 à celle d'Italie, comme aide-decamp du général Bernadotte. Après le passage du Tagliamento, le général Bonaparte le nomma chef de bataillon sur le champ de bataille de Gradisca, et fit une mention particulière de lui, ainsi que de son frère. Passé, en l'an 6, en Belgique avec le général Championnet, il eut l'honneur de remporter le premier avantage obtenu sur les rebelles, et retourna bientôt en Italie avec le même général. Le 22 frimaire an 7, le jour même de la prise de Naples, il fut nommé chef de brigade sur le champ de bataille, se trouva encore à différentes différentes affaires en Italie, fit les campagnes de l'an 8 et de l'an 9 à l'armée de l'Ouest, et reçut une carabine d'honneur du général en chef Bernadotte. Envoyé en Hollande, il assista au combat naval de Blankemberg, le 26 prairial an 12, et eut ensuite le commandement du 17° régiment d'infanterie de ligne. Nommé général de brigade, il fit avec distinction les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne, et fut blessé à la bataille d'Iénat En 1809, il fut chargé du commandement d'une brigade de carabiniers et voltigeurs réunis s'embarqua, le 4 juillet, sur le grand bras du Danube avec 1500 voltigeurs; força le passage près de l'île Lobau, et coopéra ainsi à la brillante victoire de Wagram, En 1810, il passa en Espagne comme général de division, fit partie de l'expédition de Masséna en Portugal, se battit au déblo→

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cus d'Almeida en 1811, et se porta aussitôt à marches forcées sur Badajos, dont les Anglais ne tardèrent pas à lever le siége. De là, le général Conroux se mit à la poursuite d'un corps de 20,000 Espagnols, qui se dirigeait sur Yamoute et Moguer, et auquel il enleva son arrière-garde. La même année, il fut chargé du commandement de la 1re division du 1" corps, en remplacement du général Ruffin, tué à l'affaire de Chiclana, le 5. mars 1811, et battit peu de temps après avec 200ɔ hommes, dans la plaine de Burnos, le fameux général Ballesteros, qui était venu l'attaquer dans la nuit avec 9000 hommes, les seules troupes espagnoles organisées à cette époque. Rentré en France avec l'armée après la bataille de Vittoria, le brave Conroux, après avoir donné de nouvelles preuves de courage dans plusieurs engagemens sur la frontière, fut tué en défendant les retranchemens de Sare.

CONROUX, frère du précédent, fit la campagne d'Égypte à la tête de la 61 demi-brigade, et mérita les éloges' du général : en chef à la bataille des Pyramides. Il fut blessé à la bataille de Sédiman, contribua à la défaite des Arabes d'Jambo, à l'affaire d'Aboumanah, et mourut des suites de blessures reçues à la révolte du Kaire. Il passait pour un des officiers les plus distingués de l'armée d'Egypte...

CONSTANT DE REBECQUE (SAMUEL), petit-fils de David Cons tant de Rebecque (citoyen de Genève, savant honorablement cité

par Bayle, et descendant d'une famille française réfugiée), naquit en 1729, fut officier dans le régiment de son père, lieutenant-général au service de Hollande, et composa différens ouvrages de littérature. Parmi ses romans, Laure de Germosan, en 7 volumes in12 (Paris, 1787), ouvrage écrit avec quelque diffusion, mais avec une élégance soutenue, retrace avec fidélité et beaucoup d'intérêt les mœurs de la société de Suisse et de Genève. Camille, ou Lettres de deux filles de ce siècle, 4 voJumes in-12 (Paris, 1784), a été réimprimée différentes fois et traduite dans plusieurs langues. Son troisième roman, le Mari sentimental, fut imprimé à Genève, en 1783. Samuel Constant de Rebecque composa pour ses enfans un Abrégé de l'histoire juive et un Traité de la religion naturelle. En quelque sorte préparé par ce travail, lorsque l'académie française proposa, en 1781, le plan d'un catéchisme de morale à l'usage de toutes les classes, il publia un Catéchisme de morale qui eut beaucoup de succès et que l'auteur fit réimprimer, avec des augmentations considérables, quelques années avant sa mort, arrivée en 1800. Samuel Constant de Rebecque était de la société de Voltaire, et l'un de ses acteurs aux Délices; ce fut dans le commerce de cet homme illustre qu'il prit le goût des lettres et sentit se fortifier son patriotisme. Lorsque, en 1792, l'indépendance de la république de Genève fut menacée par les armées françaises, il quittà Lausanne où il s'était retiré, se rendit à Genève, et, quoique âgé

de 63 ans, monta la garde dans les fossés de la ville, comme un simple soldat.

CONSTANT DE REBECQUE (BENJAMIN DE). La vie des hommes publics est tout entière dans leurs discours et dans leurs actions. C'est un plaisir et un soulagement pour l'historien d'une époque telle que la nôtre, de rencontrer une vie homogène, que les mêmes principes ont constamment dirigée vers le même but, quelles qu'aient été les diverses ondulations de l'esprit national et de la marche des gouvernemens: les amis de M. B. Constant peuvent du moins se féliciter de l'avoir vu toujours en première ligne dans les rangs des défenseurs de la liberté. Ce que Bossuet appelle le fonds d'un Romain, le besoin de la liberté publique est précisément le fonds du caractère de ce célèbre publiciste. Né à Genève, en 1767, d'une famille de réfugiés français, s'il eût habité sa ville natale, on l'aurait vu défendre avec le même courage, avec la même persévérance, les libertés de Genève. A Londres, il aurait siégé près de Fox, au-dessus de Sheridan; à Rome, il eût été le plus sage et le plus habile adversaire des tribuns du peuple. Le patriotisme de M. Benjamin Constant n'est pas l'amour exclusif du sol et des institutions de tel ou tel pays; cette vertu chez lui part de plus haut et s'étend plus loin, c'est la conviction d'un esprit indépendant qui pense que le premier besoin des hommes sur la terre est une liberté sage, une philanthropie éclairée, ardente et cosmopolite. M. B. Constant, file

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