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geait pas les opinions; ayant soin toutefois de ne pas émettre la sienne, mais se ménageant une retraite assurée quel que fût le parti vainqueur. Il paraît cependant que celui pour lequel il faisait des vœux l'emporta, car immédiatement après la seconde rentrée du roi en France, M. De queux de Saint-Hilaire devint sous-préfet. Le collége électoral du département du Nord, qui l'avait nommé son représentant en 1815, le choisit pour l'un de ses députés, en 1817. Depuis que cet honorable membre siége dans cet te chambre, il n'a pas élevé une seule fois la voix, et l'on ne connaît see opinions que parce qu'il vote avec le côté droit, et qu'il est partisan des lois d'exception, dans la persuasion (dit-il dans ses coteries) que ces lois seules peuvent conserver la douce paix dont jouissent les Français.

DERAZEY, de Tours, fut élu député à la convention nationale par le département de l'Indre. 11 vota, dans le procès de Louis XVI, pour l'appel au peuple, la réclusion et le bannissement, lorsque les circonstances le permettraient; enfin il demanda le sursis à l'exé cution du jugement. Signataire de la protestation contre les excès commis les 31 mai et 2 juin 1793, M. Derazey fut l'un des 73 pros crits de la convention; et arrêté avec ses collègues, il ne rentra dans cette assemblée qu'en décembre 1794. Il devint, l'année suivante, membre du conseil des anciens, et cessa ses fonctions législatives au mois de mai 1797. Immédiatement après le 18 brumaire, le premier consul nomma

M. Derazey juge à la cour d'appel d'Orléans, d'où il passa, en 1811, substitut près la cour impériale de Nanci, et fut créé chevalier de la légion-d'honneur. Il est aujourd'hui conseiller à la cour royale de cette dernière ville.

DERBY (LORD COMTE DE), membre du parlement d'Angleterre, a constamment siégé du côté de l'opposition dans la chambre des pairs, pendant tout le temps de la guerre de son pays avec la France. Frondant l'étiquette et se mettant au-dessus des préjugés, il épousa en 1797 miss Farren, fille d'un apothicaire et célèbre actrice anglaise. Cette femme, remplie de talens et de vertus, s'était acquis la bienveillance et l'estime de tous les gens de bien, et lord Derby n'a pas cru déroger en lui donnant son nom. Après avoir paru sur les principaux, théâtres de l'Angleterre, milady Elisabeth, comtesse de Derby, n'en a pas moins été présentée et reçue à la cour, où les ultra anglais n'ont pas même osé dire qu'elle fût déplacée.

DERBY (ELISABETH, COMTESSE DE), épouse du lord de ce nom, offre un exemple qui prouve que la fortune ne se trompe pas toujours dans la distribution de ses faveurs. Fille d'un pharmacien de Corck, où elle naquit en 1759, miss Elisabeth Farren embrassa d'abord la profession de comédienne, et débuta au théâtre de Colman dans le rôle de miss Hardcastle, d'une pièce de Goldsmith intitulée: Elle s'abaisse pour faire des conquêtes. Elle se fit remarquer autant par sa modestie que par son esprit et ses grâces,

et parut avec le même succès sur les théâtres de Covent Garden et de Drury Lane. Ce fut sur ce dernier qu'elle obtint successives ment l'estime et l'amour du comte de Derby, qui, ne doutant pas qu'elle fût aussi vertueuse que. belle, n'hésita pas à fouler aux pieds lé préjugé de la naissance en lui proposant sa main. Miss Farren quitta le théâtre, auquel elle fit sès adieux le 7 avril 1797, fut mariée et présentée à la cour le 8 mai suivant. Lorsque le duc de Wurtemberg obtint la main de la princesse royale d'Angleterre, la comtesse de Derby eut l'honneur d'être nommée parmi les dames qui formèrent le cortége de la princesse. Elle est aujourd'hui mère de plusieurs enfans qui ajoutent au bonheur de leur père.

DERFELD (N.), l'un des généraux russes qui se distinguèrent en 1789, pendant la guerre qué la czarine Catherine II fit aux Tures, remporta sur ces derniers plusieurs avantages considérables dans les mois d'avril et de mai. Le 29 mai 1793, il fut décoré de l'ordre d'Alexandre-Newski, après avoir obtenu préalablement le commandement des possessions russes en Pologne. Il fit, en 1794, la campagne contre les Polonais in surgés, qu'il battit complétement près de Cheln, le 8 juin. Il montra une grande intrépidité à l'assaut de Prague; ce qui lui valut de la part de l'impératrice, le don d'une épée garnie en diamans, le grade de général en chef, et la propriété, en Livonie, de dommaines considérables. Le géné néral Derfeld a eu par interim,

en 1795, le commandement de la Pologne, dans lequel le comte de Soltikow lui a succédé, mais il en a conservé définitivement le commandement en second.

DERIOT (LE BARON, ALBERTFRANÇOIS), lieutenant-général, commandant de la légion-d'honneuretchevalierde Saint-Louis. Né en janvier 1766, le baron Deriot a gagné ses titres de noblesse et ses grades militaires dans les illustres campagnes de la révolution. Il était adjudant-commandant lorsqu'en 1811 Napoléon le nomma général de brigade; et le 24 décembre de l'année suivante, il fut fait général de division. L'empereur l'attacha à sa garde, et lui confia le commandement et l'instruction des dépôts de ce corps. Le baron Deriot à été membre du conseil de guerre qui jugea les conspirateurs Mallet, Lahorie et complices. Pendant les cent jours il reprit du service dans la garde impériale; s'y conduisit avec honneur et fut mis à la retraite au mois de septembre 1815.

DERIQUEHEM (N.), employé au trésor royal, en qualité de souschef, a publié plusieurs ouvrages d'une utilité reconnue, sous les titres suivans: 1° Le Guide des Commerçans, 1810, in-8°; 2° Vocabulaire des nouveaux Poids et Mesures légaux. 1812, in-8°; 3° Guide des spéculateurs à la Bourse, 1815, in-12; 4° Nouvelle Carte géographique, 1816.

DE ROY (BERNARD-ERASME), lieutenant-général, inspecteurmilitaire et commandant en chef dans la Basse-Bavière et le HautPalatinat, naquit à Manheim le 11 décembre 1743. Noble et fils

d'un ancien général en chef, il embrassa ou plutôt on lui fit embrasser la carrière militaire dès l'âge de 7 ans. Sa bravoure, ses talens et sa naissance le firent avancer rapidement. Il était major général en 1792. Pendant les campagnes de 1800 et 1801, il commanda avec distinction les troupes bavaroises qui se réunirent aux armées coalisées contre la France. Lorsqu'au mois de septembre 1805 les Autrichiens envahirent la Bavière, et que l'armée de ce royaume devint auxiliaire de l'armée française, le général De Roy se trouva sous les ordres du maréchal Bernadotte, et contribua éminemment à la reprise de la Bavière. Napoléon lui donna le commandement des troupes stationnées dans le Tyrol, et sur la fin de 1806 celui d'une division de la grande-armée dirigée contre la Prusse. Il justifia la confiance de l'empereur, et donna des preuves réitérées de sa bravoure et de ses connaissances militaires, pendant toute la campagne. Il ne put jouir du rèpos que Jui promettait la paix de Tilsitt, parce qu'à cette époque le roi de Bavière le nomma conseiller-d'état attaché à la commission des finances. Aussi bon administrateur que bon guerrier, il occupa cet emploi jusqu'en 1809, et reprit alors son épée pour combattre de nouveau sous les drapeaux de Napoléon. Le prince Charles venait d'entrer on Bavière, et le général De Roy concourut à chasser l'ennemi du territoire de son pays. Commandant d'une division, il se distingua à la bataille d'Albemberg gagnée le 20 avril par

il

l'empereur; et un mois après, était, avec le maréchal Lefèvre, à la prise d'Inspruch et du Tyrol. Partout où le général De Roy fut employé, il s'acquitta avec honneur des missions qui lui furent confiées. Il était de la mémorable et funeste campagne de 1812, et fut blessé mortellement à la bataille de Potolsk, gagnée, le 18 août, par le général Gouvion Saint-Cyr. Il succomba cinq jours après, vivement regretté de ses compagnons d'armes et de son souverain. Le général De Roy est mort pur et avec toute sa gloire, heureux d'avoir terminé sa lon

gue carrièrè au champ d'honneur, et de n'avoir pas été témoin de la journée du 15 octobre 1813, où les troupes de Bavière qui, jus

que

- là, avaient combattu avec les Français, tournèrent leurs armes contre ceux-ci, et trahirent au moment du danger ceux dont ils avaient partagé la fortune. Le général De Roy avait reçu de l'empereur Napoléon le grand-cordon de la légion-d'honneur.

DERVIEU-DUVILLARS (BARTHÉLEMY-REGIS) est né à Lyon le 3 juillet 1750. Il fut nommé souslieutenant au régiment de Poitou le 4 novembre 1766. Embarqué sur la frégate la Belle-Poule, sa conduite honorable, les blessures graves qu'il reçut dans le combat que cette frégate soutint, le 15 juillet 1780, contre un vaisseau de guerre anglais, lui firent obtenir la croix de Saint-Louis. De retour dans ses foyers, M. Dervieu-Duvillars y vivait étranger aux affaires lorsqu'il fut nommé, par suite du pillage de l'ar senal de la ville de Lyon, et de

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