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ciplinée, aguerrie, et digne de la fit les dons patriotiques et le cause qu'elle défendait. Dans plu- montant des réquisitions, demansieurs occasions importantes, M. da que chacun des membres de la Garrau montra autant d'humani- convention fût tenu de rendre té que de courage. Le 6 thermi- compte de sa fortune, et que ce dor an 3 (1793), les Français at- compte fût envoyé dans les détaquèrent de vive force laredoute partemens pour être soumis à la que les Espagnols avaient cons- censure des sociétés populaires. truite sur la montagne dite Com- Ceux qui criaient le plus contre missaris, ouvrage formidable qui les dilapidateurs s'opposèrent à la leur avait coûté une année de tra- motion. Alors M. Garrau restreivail, et qu'ils regardaient comme gnit sa demande aux comptes seuimprenable. Elle fut emportée lement de ce que les députés en d'assaut après la résistance la plus mission avaient reçu ou imposé. opiniâtre. Les 5 à 600 hommes Voici celui qu'il rendit et qui fut d'élite qui la défendaient allaient imprimé par ordre de la conêtre passés au fil de l'épée, lors- vention Rien imposé, rien reçu. que Garrau, qui était entré dans Revêtu, pendant près de trois la redoute en même temps que les années, d'un pouvoir en quelque premiers grenadiers français, ar- sorte dictatorial, on ne saurait rêta la fureur du soldat et sauva citer un seul de ses actes personla vie aux Espagnols, quoique la nels, qui ait coûté une larme à guerre à mort fût déclarée entre qui que ce soit. Uniquement ocles deux nations. Il harangua en- cupé de ce qui concernait l'arsuite la troupe, et donna le nom mée, il resta étranger à toutes les de la Baionnette à l'ouvrage qu'on mesures du gouvernement dans venait d'enlever si glorieusement, l'intérieur; et s'il fit quelquefois nom qu'il porte encore aujour- usage de son autorité militaire, d'hui. Sa conduite ne fut pas ce fut pour arracher aux fers ou moins remarquable le 14 du mêine à l'échafaud de malheureuses vicmois, jour où les Français pas- times de la fureur des partis. Une sèrent la Bidassoa, forcèrent le foule de citoyens estimables de camp de Saint-Martial, et prirent Bordeaux, de Libourne,de SainteFontarabie. Le Moniteurda teinps. Fol, the Bayonne et de plusieurs donne les détails de ces deux jour- autres villes du Midi, lui durent, nées mémorables, et de plusieurs les uns leur liberté, les autres autres où M. Garrau s'est égale la vie. Plusieurs émigrés de ce ment distingué. De retoura la con-.. département eussent perdu, sans vention nationale, après le mois de fu, toute leur fortune: quelquesprairialan 3 (1794), époque tuites même furent, par son interréaction funeste à la liberté, M. Garrau entendant qu'à la tribune même de cette assemblée on accusait en masse les représentans du peuple qui avaient été en mission d'avoir détourné à leur pro

vention, rayés de la fatale liste; et d'autres, pour lesquels il sollicita vainement cette faveur, trouvèrent auprès de lui un asile assuré contre la rigueur des lois. Appelé à donner son vote dans le

procès de Louis XVI, il s'expri- seil, qu'il rentre dans la classe des na ainsi : « La convention en simples citoyens, pour s'y retremgrand jury national, a déclaré à per; et qu'il puisse juger, d'après l'unanimité Louis coupable d'at- sa propre expérience, de la bonté tentat contre la liberté publi- ou de la défectuosité des lois à la que et de trahison envers la pa- formation desquelles il a concou. strie. J'ouvre le livre de la loi. ru. Revenu dans ses foyers, ses Elle prononce la peine capitale concitoyens voulant lui donner contre tout individu coupable un témoignage de leur estime, le d'un pareil crime. Je vote la nommérent président de la divimême peine. » L'appel fini, el sion municipale de son canton. les votes recensés, un de ses col- Il n'exerça pas long-temps cette lègues, Duchatelet, malade, qu'on fonction. Le 12 ventôse suivant, avait fait sortir du lit pour don- le directoire-exécutif fit choix de ner sa voix, se présente à la tri- lui et de l'ex-représentant Salibune au moment où l'on allait cetti, pour ses commissaires auproclamer le résultat de la déli- près des armées des Alpes et d'Ibération, et se prononce pour la talie. Le même arrêté nomma le détention. Mouvement extraor- général Bonaparte commandant dinaire dans l'assemblée: on de- en chef de cette dernière armée. mande de toutes parts que le vo- Le général Kellermann commante soit rejeté. M. Garrau monte dait l'autre. En Italie, M. Garrau à la tribune, et s'écrie : « Si no- fut un des plénipotentiaires du tre collègue eût voté la mort, je gouvernement français, pour trai serais le premier à m'opposer à ter de la paix avec le pape. Rien ce que sa voix fût admise. Mais ne put le faire sortir de la ligne il a voté une peine moins rigou- tracée par ses pouvoirs, et les reuse : je demande au nom de la conventions du traité furent exjustice, de l'humanité, et de vo- trêmement avantageuses à la stre propre gloire, que son vote France. Le général en chef ayant soit reçu. » Et il le fut. Après le rompu l'armistice avec le duc de 13 vendémiaire an 4, Garrau fut Modène, M. Garrau organisa proenvoyé en mission à l'armée de visoirement la république CisalSambre-et-Meuse. Dans cetinter-pine mais l'objet qui l'occupa le valle, la convention cessa d'exis- plus dans sa mission, et auquel il ler, et fut remplacée par le con- denna des soins particuliers, fut seil des cinq-cents et par celui, l'administration intérieure du des anciens. Elu membre du con-, pays conquis. Il veilla avec toute seil des cinq-cents par deux depar-la sévérité d'un républicain intemens, M. Garrau donna sa démission, motivée sur ce que dans une république, il était dangereux que le même individu occupât trop long-temps les premières places de l'état. Il faut, disait-il dans sa lettre au président du con

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tègre, 'vertu qui commençait à dégénérer, aux intérêts financiers de la république-mère; aussi recut-il à plusieurs reprises de la part du directoire-exécutif, les témoignages les plus flatteurs de satisfaction et d'encouragement.

BIOGRAPHIE

NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

Les soussignés déclarent que les Exemplaires non revêtus de leurs signatures seront réputés contrefaits.

LES REDACTEURS DE LA BIOGRAPHIE DES CONTEMPOR

Moreault.....

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ני

DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, RUE DE VAUGIRARD,

DERRIÈRE L'ODÉON.

N° 15,

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