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THE NEW YORK PUBLIC LEAP

ASTOR, LENOX AND

TILDEN FOUNDATION

après 10 jours de siége, il se rendit maître de la ville de Landrecies,queCharles-Quint,et plus récemment le prince Eugène, avaient attaquée vainement: 7000 prisonniers furent le résultat de cette conquête. Ce succès inspira tant de confiance à l'empereur

d'Autriche dans les talens militaires de Guillaume-Frédéric, qu'il lui confia le commandement supérieur des troupes, commandées par les généraux Alvinzy, Riesch et Quasdonowich. Au moyen de ce renfort qui se montait à 50,000 hommes, le prince fit lever aux Français le siége de Charleroi, et les contraignit à repasser la Sambre, après un combat des plus opiniâtres. Cependant la bataille de Fleurus rendit ce succès inutile; les troupes françaises s'emparèrent de Charleroi, et chassèrent devant elles Guillaume Frédéric, jusqu'aux frontières de la Hollande. Dans le mois de janvier 1795, elles pénétrèrent dans ce pays, et le stathouder fut contraint de se réfugier avec sa famille en Angleterre. Quelque temps après, Guillaume-Frédéric se retira en Prusse; et dans l'année 1799, il acheta, aux environs de Posen, les domaines du prince polonais Jablonowski, dans les quels il abolit aussitôt la servitude. En 1802, le prince GuillaumeFrédéric acquit la possession de Fulde-d'Ortmund, et quelques autres petites villes de l'Allemagne, qui furent cédées à son père, par le traité stipulé à Paris, le 23 avril 1802, entre la France et la Prusse, comme dédommagement de ce que le stathouder avait perdu en Hollande. La manière dont

Guillaume- Frédéric administra le pays qui lui était soumis, lui concilia l'estime de tous les habitans. Fulde doit à sa générosité l'établissement d'un lycée et d'un hôpital; et il allait étendre ses soins sur le pays de Nassau, dont il venait d'hériter par la mort de son père, lorsque la guerre éclata entre la France et la Prosse. Guillaume Frédéric prit alors du service dans l'armée prussienne; il commandait Faile droite à Jéna. Fait prisonnier dans cette bataille, et dépouillé de ses propriétés en Allemagne, il quitta le service de la Prusse, et ne s'occupa que de l'éducation de son fils jusqu'en 1809. A cette époque, entré dans l'armée autrichienne, il se distingua à la bas taille de Wagram. A la fin de cette campagne, il retourna à Berlin, et passa de là en Angleterre, qu'il quitta à la fin de 1813, pour aller prendre le commandement des Provinces-Unies, dont les habitans l'avaient redemandé après la retraite de l'armée française. Proclamé roi des Pays-Bas, le 16 mars 1815, il fit son entrée à Bruxelles en cette qualité, le 5 avril suivant. A la nouvelle du débarquement de Napoléon à Fréjus, Guillaume-Frédéric, qui ne pouvait ignorer que la Belgique serait le premier théâtre de la guerre, avait mis ses frontières en état de défense, et organisé un corps de miliciens assez considérable, dont il confia le commandement à son fils, qu'il mit également à la tête des troupes dẹ ligne (voyez l'art. suivant). La bataille de Waterloo ayant consolidé son trône, il fut couronné

le 21 septembre 1815, sous le nom de Guillaume I. Ce prince réside alternativement à Bruxelles et à la Haye, où se tiennent alternativement aussi les états-généraux. Il a créé deux ordres, l'un militaire et l'autre civil: le premier sous le nom d'ordre de Guillaume, et le second sous celui de Lion belgique. Simple dans ses manières, laborieux, économe, et de l'abord le plus facile, Guillaume est peut-être le souverain é tranger qui avait embrassé avec le plus de bonne foi le système constitutionnel; cependant il n'a point su se concilier l'esprit des Belges. L'avantage que les provinces belgiques tirent des provinces hollandaises peut-il être comparé aux sacrifices énormes qui leur ont été imposés pour l'acquittement des dettes de la Hollande, et surtout à la perte de leurs manufactures, occasionée par l'importation des marchandises anglaises? Les Belges reprochent encore à Guillaume, une prédilection marquée pour les Hollandais. Mais ce qui est plus certain, et ce dont il faut louer ce prince, c'est de n'avoir témoigné, après son éta blissement sur le trône, aucun ressentiment contre les personnes qui s'étaient opposées à son rappel. Il a senti que la justice était la plus belle vertu des rois; que les individus fidèles au gouvernementqu'il remplaçait, offraient par cela même au sien un noble gage de fidélité; et loin d'ensanglanter chaque jour ses états par des réactions, il s'est constamment occupé à cicatriser les plaies du peuple. Plusieurs réfugiés français ont en à se plaindre des actes de

son gouvernement; mais est-ce bien à ce roi qu'ils doivent imputer les vexations dont ils ont été l'objet? Ne sait-on pas que ce n'est qu'après avoir long-temps résisté qu'il a souffert, contre ses intérêts, comme contre son penchant, que la proscription atteignît de nouveau les proscrits qui étaient venus apporter leur industrie dans ces provinces hospi talières ? La volonté du roi a toujours été favorable aux réfugiés, c'est le pouvoir royal seul qui leur a été cruel;mais les coups que le pouvoir frappe, comme ceux que frappe le glaive, ne sont pas toujours imputables à celui auquel il appartient; et n'est-il pas malheureusement prouvé qu'un sou verain est parfois obligé de faire aux nécessités politiques du pays qu'il gouverne, des concessions funestes à des droits privés? Le tribunal de l'histoire tiendra compte au roi des PaysBas de la situation délicate où il s'est trouvé, et le louera d'avoir fait le bien tant que des circonstances impérieuses ne l'ont pas contraint à laisser faire le mal.

GUILLAUME DE NASSAU (FRÉDÉRIC-GEORGES-LOUIS), prince d'Orange, fils du précédent, naquit à la Haye le 6 décembre 1792. Élevé à Berlin, il alla achever son éducation à l'université d'Oxford, où il montra une grande aptitude pour les sciences. Entré presqu'en naissant dans la carrière militaire, il fit ses premières campagnes dans les armées anglaises, et passa en Espagne en 1811, avec le grade de lieutenant-colonel. Son courage

et son activité lui méritèrent bien- militaires que par son courage. Le tôt l'estime du général en chef, 16 juin, à la position des Quatreauprès duquel il servit en qualité Bras, et le 18, à Waterloo, il ent d'adjudant. Au siège de Ciudad- une grande part au gain de celte Rodrigo, il monta l'un des pre- bataille, dans laquelle it faillit miers à l'assaut, et à celui de Ba- être pris, et où il fut blessé d'un dajoz, il entra dans la ville à la coup de feu à l'épaule, en chartête d'une colonne anglaise qu'il geant avec intrépidité, à la tête avait arrêtée dans sa fuite, et ra- de ses troupes, que son exemple menée au combat. Sa conduite ne avait électrisées. Guéri de sa bles fut pas moins honorable à la ba- sure, le prince d'Orange alla retaille de Salamanque, et dans joindre l'armée des alliés à Paris. toutes les affaires qui eurent lieu Il fut alors question de son majusqu'à la fin des hostilités. Élevé riage avec la princesse Charlotte dans cette guerre au grade d'ad- de Galles, mariage par lequel la judant de S. M. britannique, il politique anglaise se serait fait fut décoré de la médaille du Mé- une armée du royaume des Paysrite-militaire, sur laquelle étaient Bas; mariage auquel la fierté du gravés: Ciudad-Rodrigo, Bada prince a seule mis obstacle. Il ne . joz, Salamanque. Les récompen dissimulait pas qu'il ne se souses accordées au seul mérite du ciait point d'être, sous le titre de prince furent bientôt des titres à mari, le premier sujet d'une reil'estime da peuple guerrier que ne, et l'indépendance de son pays son père se vit appelé à gouver- n'est pas le seul résultat de son ner en 1814, sentiment que for- refus. Une plus heureuse destinée tifia bientôt une affection plus l'attendait appelé à Petersbourg, vive, dès que les Belges eurent il y épousa, le 21 février 1816, la reconnu qu'une rare bonté s'al- grande-duchesse Anna-Paulowna, lait dans ce prince au plus grand sœur de l'empereur Alexandre. Le courage; c'est à sa popularité prince d'Orange a déjà eu de cette qu'il obtint, en si peu de temps, union trois fils. Guillaume-Alexanpar son caractère ouvert et loyal, dre-Paul-Frédéric-Louis, prince que la maison de Nassau doit royal, né le 20 février 1817; Guilpeut-être la conservation du trô- laume-Alexandre-Frédéric-Consne où la politique l'avait élevée, et d'où la perte d'une seule bataille pouvait la faire descendre. La Belgique, après avoir été 20 ans réunie à la France, avait contracté avec elle des habitudes, et lié des intérêts que le nouvel ordre de choses ne contrariait que trop,et que le retour inopiné de Napoléon promettait de favoriser. Le prince d'Orange ne se distingua pas moins par ses connaissances

I. Vill.

tantin-Nicolas-Michel, prince de Brabant, né le 2 août 1818; et Guillaume-Frédéric-Henri, né le 13 juin 1820. Napoléon, entre les mains duquel plusieurs lettres du prince d'Orange étaient tombées, exprime hautement son estime pour les sentimens qui les avait dictées, et le caractère qui s'y déployait. Il en est au fait peu d'aussi nobles. Sentir vivement ce qui est beau, estimer ce qui est

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