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tion, contre les principes de J. J. Rousseau, Turin, 1763, in-8"; Considérations sur l'empereur Ju

lien, etc.

sion dans le Midi (les départemens du Gard et de l'Hérault), il adresse à la convention une lettre, où il la félicite de son énergie, lors de la nouvelle insurrection des faubourgs, dans les journées des 1, 2, et 3 prairial an 4 (21, 22 et 23 mai 1795). Cette même année, il fut rappelé à Paris, et passa au conseil des anciens, par suite de la réélection des deux tiers conventionnels. Le 6 février 1796, M. Olivier de Gérente vote en faveur des élections du Lot. Le 20 mai, il fut nommé secrétaire. Il fait approuver la résolution qui annulle le jugement de condamnation à mort du député Viénot-Vaublanc, et quelque temps après, appuie la radiation des citoyens inscrits après leur mort sur la liste des émigrés; enfin, le 6 mai 1797, il fait un rapport relatif aux pensions des religieux et religeuses de la Belgique. Dans le même mois, il sort du conseil. M. Olivier de Gérente a été perdu de vue depuis ce temps, quoiqu'un biographe prétende qu'il fait partie des avocats-généraux de la cour royale de Grenoble. Un autre annonce qu'il a été membre de la chambre des représentans; ces deux faits sont inexacts.

GERENTE (JEAN-FRANÇOIS-OLIVIER, BARON DE), fut nommé, par le département de la Drôme, en septembre 1792, député à la convention nationale. Il se récusa comme juge dans le procès du roi; mais, comme législateur, il vota pour la détention, et après la condamnation, pour le sursis. Lié d'opinion avec les députés de la Gironde, il s'opposa à leur pros cription; et signa les protesta tions contre le 31 mai 1793. Pros crit lui-même, avec 72 de ses collègues, par suite de cet acte de courage, il ne rentra à la convention qu'après la révolution du 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794). Le système de terreur dont il avait été victime, et l'horreur que lui inspirait le souvenir des excès de la faction de Robespierre, le portèrent à demander que la chute du tyran fit célébrée chaque année, sous le nom de fête du 9 thermidor. Dans la séance du 13 février 1795, M. Olivier deGérente ayant provoqué une discussion, jugée intempestive, sur le traité de paix conclu avec la Toscane, fut rappelé à la question, et obligé de quitter la tribune. Le 1 avril suivant (12 germinal an 3), lors. de la tentative du peuple des faubourgs contre la convention, il fait décréter l'envoi de la force armée contre les séditieux, et la permanence de l'assemblée jus-partement de Vaucluse, membre qu'au retour de son collègue Auguis, retenu au corps-de-garde de la section des Thermes. En voyé, peu de temps après, en mis

GÉRENTE (OLIVIER), fils du précédent, devint, en 1802, inspecteur des eaux et forêts, à Avignon. Pendant les cent jours, en 1815, il fut nommé, par le dé

de la chambre des représentans; il ne s'y fit point remarquer, et après la seconde restauration, ik retourna à son inspection. De

puis la réorganisation de l'administration des eaux et forêts, il est sous-inspecteur à Carpentras (Vaucluse).

GERI (DE), officier de marine, avait émigré au commencement de la révolution, et s'était retiré en Angleterre. Lorsqu'en juillet 1795, les Anglais jetèrent sur les côtes de France une foule de Français pour alimenter dans leur patrie la guerre civile, de Géri fit partie de cette malheureuse expédition qui débarqua dans la baie de Quiberon. Il se trouvait au Fort-neuf, pendant le combat qui eut lieu le 21 du même mois; et, ayant appris que M. de Sombreuil annonçait une capitulation accordée par le général Hoche, Géri se jeta à la mer, et gagna à la nage la frégate anglaise The Lark, dont il fit cesser le feu, en y portant cette nouvelle. Il ne profita point de l'offre du capitaine anglais de rester à bord de son vaisseau, qui était hors de tout danger, mais retourna à son poste pour partager le sort de ses camarades; inalheureusement la nouvelle se trouva fausse, il n'y avait point eu de capitulation, et le brave Géri, pris les armes à la main, malgré son dévouement inconnu du vainqueur, périt avec le plus grand nombre des émigrés abandonnés par les Anglais sur les côtes de France.

GERLE (A. G. DON), était chartreux au commencement de la révolution. Il fut élu député suppléant du clergé de Riom aux états-généraux de 1789, et y prit séance à la place du député de La Bastide. Il se prononça fortement pour la régénération nouvelle, et

T. VIII.

se fit remarquer, lors de la fameuse séance du Jeu-de-Paume, le 20 juin, où il prêta avec enthousias me son serment civique. Don Gerle prétendait être philosophe, quoique chartreux; mais il appartenait plus particulièrement à la secte visionnaire des théosophes. Le 12 décembre, il fit la motion qu'il fût permis aux moines de solliciter des lettres de sécularisation, et de sortir immédiatement de leurs couvens, si la vie claustrale ne leur convenait plus. Pour lui-même, il conserva l'habit de son ordre jusqu'au jour où la suppression des corporations religieuses fut décrétée par l'assemblée. Il sollicita un décret pour que la religion catholique fût déclarée religion dominante du royaume; mais voyant le peu de succès qu'obtenait cette motion, il retira sa demande dès le lendemain. Le 13 juin 1790, il voulut entretenir l'assemblée constituante des prédictions d'une visionnaire nommée Suzanne Labrousse, qui fut depuis arrêtée à Rome, et enfermée pour le reste de ses jours; mais il ne réussit point à se faire écouter de ses collègues; il fut cependant nommé électeur de Paris, en 1792. Intimement lié depuis long-temps avec la prophétesse Catherine Théos, qui se prétendait la mère de Dieu, et qui joua un rôle si bizarre, pendant les années 1793 et 1794, don Gerle était l'âme des conciliabules que tenaient les sectaires de cette femme. Dénoncé par Vadier à la convention nationale, comme complice d'une conspiration tramée par Catherine Théos, il fut incartéré au

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mois de juin 1794; mais protégé secrètement par Robespierre, à qui il écrivait souvent pour Jui faire part de ses visions et les lui expliquer, et auquel il avait prédit les plus hautes destinées, il échappa à la faux révolutionnaire. Mis en liberté après le 9 thermidor, Gerle fut ensuite employé pendant quelque temps dans les bureaux du ministère de l'intérieur. La date de sa mort est inconnue.

GERMAIN (AUGUSTE JEAN, COMTE DE MONTFORT), fils d'un banquier de ce nom, qui devint directeur de la banque de France, et mourut en 1803. M. Germain, né en 1787, d'une famille riche, mais non titrée, s'attacha à la fortune de l'empereur, et devint, en 1806, chambellan de ce prince et comte de l'empire. Il fit plusieurs campagnes comme officier d'ordonnance de Napoléon, et défendit, en 1809, à la tête de la garnison composée de Bavarois, le fort de Kuffstein, dans le Tyrol. M. le comte Germain épousa, le 24 février 1812, avec l'agrément de l'empereur, qui signa son contrat de mariage, l'héritière d'un nom connu, Me d'Houdetot. En 1813, M. Germain se rendit, en qualité de ministre plénipotentiaire, près du grand - duc de Wurtzbourg. Le 15 août de cette année, il célébra avec une grande pompe, la fête de son souverain, et revint en France après les désastres de Léipsick. Le 8 janvier 1814, ayant obtenu dans la garde nationale parisienne le grade d'adjudant commandant, 8 jours après, il prêta un nouveau serment de fidélité à l'empereur; et le 31 du même mois, fut un

des premiers à se prononcer, avec le plus d'enthousiasme, en faveur du nouveau gouvernement: dévouement d'autant plus inattendu, que M. Germain n'était pas lié, par sa naissance, à l'ancienne dynastie, et qu'il paraissait alors exempt de toute ambition. M. Ger main ne tarda pas à recevoir la récompense de son zèle. Le roi le nomma, le 8 juin, préfet du département de Saône-et-Loire, et le comprit, peu de temps après, dans une promotion de chevaliers de Saint-Louis. Monsieur, comte d'Artois, visitant Mâcon,le fit officierde la légion-d'honneur. Lors des évé nemens du 20 mars 1815, M. le comte Germain redoubla d'efforts pour s'opposer à la marche des événemens, et comprimer l'esprit qui se manifestait dans le département confié à ses soins. Le succès ne répondit pas à son zèle. Napoléon arriva aux Tuileries, malgré les efforts de son ancien chambellan, qui ne reprit pas son service, mais qui ne fut inquiété en aucune manière. Au second retour du roi, M. Germain devint préfet de département de Seine-et-Marne; et le 26 octobre de la même année, fit à l'état l'abandon d'une somme de 3,333 fr., qu'il avait à réclamer en vertu de l'ordonnance du 27 juillet, rendue en faveur des fonctionnaires publics, restés inactifs pendant les cent jours. Les journaux du mois de juin 1817, ont fait connaître les mesures de fermeté que M. Germain crut devoir prendre, à l'occasion du mécontentement que la cherté des grains fit éclater dans son département; et chacun se rappelle tous les efforts

mis en pratique par M. Germain, pour empêcher à Melun la nomination de M. de La Fayette, comme député. Les succès qu'il obtint dans cette circonstance lui valurent la dignité de pair, à laquelle il fut promu sous le titre de comte, qu'il devait à l'empereur. Quand M. Decaze cessa d'être ministre, M. Germain cessa d'être préfet; il vint siéger à la chambre des pairs, et s'y distinguait déjà par un retour tardit, mais honorable, à des principes constitutionnels, lorsqu'il mourut à la fleur de son âge, dans le courant de 1821. 11 descendait, dit-on, du fameux orfèvre Germain, dont Voltaire à rendu l'habileté célèbre, dans sa pièce charmante des Vous et des Tu. M. Germain comptait pour aïeul un homme utile; cette origine en vaut bien une autre.

GERMAIN (JEAN-FRANÇOIS), avocat, né en 1762, fut nommé, en 1790, membre du directoire du département du Jura, fonctions qu'il cessa par suite des événemens du 51 mai 1793. Réintégré dans cet emploi après la révolution du 9 thermidor an 2(27 juillet 1794), il devint, en 1796, juge au tribunal civil de Lons-le-Saulnier; en 1798, membre du conseil des cinq-cents; et après la journée du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799). membre du corps-législatif; il en sortit en 1804. De retour dans ses foyers, il fit partie des membres du conseil de préfeeture du département du Jura, et remplit plusieurs fois, par inté rim, les fonctions de préfet, notamment lors de l'envahissement du territoire français, en 1814, par les armées étrangères. Ce fut

au mois d'octobre de cette année qu'il reçut de Monsieur, comte d'Artois. lors du passage de ce prince dans le Jura, la croix de la légion-d'honneur Pendant les cent jours, M. Germain fut élu par le college électoral de son arrondissement à la chambre des représentans. Après la seconde restauration, en 1815, il reprit ses fouctions de conseiller de préfecture; mais il fut remplacé dès le mois de février 1816.

GERMAIN (SOPHIE), jeune personae que les sciences se font gloire de posséder, et qui a été couronnée, le 26 décembre 1815, par l'institut, pour avoir résolu le problème de mathématiques des Vibrations des surfaces élastiques, sujet 3 fois mis au concours. Notre Parnasse compte un grand nombre de muses dignes de la plus juste admiration; mais si la marquise Du Châtelet est la première dame française qui se soit distinguée dans les hautes sciences, Mlle Germain est la première qui, dans la même carrière, ait osé disputer la palme, et su vaincre ses rivaux.

GERMAIN (N.), ex-officier de chasseurs, se fit remarquer par la véhémence de ses discours dans le club républicain du Panthéon, qui se forma en 1795, peu après l'installation du directoireexécutif. Il y acquit une grande influence. Orateur infatigable et non dépourvu d'une certaine éloquence populaire, il attaquait sans relâche les cinq directeurs et les hommes les plús marquans de cette époque, qu'il accu-ait de trahir la cause de la liberté, depuis qu'ils avaient si largement bu dans la coupe du pouvoir. Ar

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rêté, en 1796, par ordre du directoire, il fut traduit l'année suivante devant la haute-cour de Vendôme, comme complice de la prétendue conspiration Babeuf. Germain, en défendant sa cause devant ce tribunal, se livra à toute la violence de son caractère. Il apostropha surtout avec indignation un expert, vérificateur peu scrupuleux des écrits des accusés, et couvrit d'ignominie le dénonciateur, personnage vil et corrompu,modèle des délateurs présens et futurs. Il échappa même à Germain quelques menaces qui lui devinrent funestes, et sans lesquelles il aurait probablement été acquitté : « Nous ne périrons » pas tous, dit-il, et ceux de nous qui échapperont à la guillotine, » vengeront leurs compagnons et >>extermineront nos ennemis. » Au reste, il manifesta sa haine contre l'anarchie, et protesta que toute idée de conspiration avait toujours été éloignée de son esprit. Il n'en fut pas moins condamné à la déportation, et transféré d'abord au fort de l'ile Pelée, ensuite au château de Ham, et enfin à Oléron. On ignore ce qu'il est devenu depuis.

GERMAIN, négociant de Paris, député par le tiers-état de cette ville aux états-généraux de 1789, s'y fit peu remarquer. Il parla cependant en 1791, pour s'opposer à l'émission des assignats de cinq livres dit corsets, qui n'en fut pas moins décrétée.

GERMARD, savant minéralogiste allemand, directeur du çabinet de l'université de Halle, a publié un ouvrage intéressant, intitulé: Voyage en Dalmatie et au

territoire de Raguse, Halle, 1812, auquel sont jointes de bonnes gravures, et une carte minéralogique de Spalatro. On y trouve des recherches précieuses d'histoi re, degéographie et de statistique. GERMINIAC (F. J.), député, exerçait avec succès la médecine, au commencement de la révolution. Il fut élu par ses concitoyens président du département de la Corrèze, ensuite député à l'assemblée législative, et enfin à la convention nationale. Il mourut peu de temps avant le jugement du roi.

GERMINY (LE COMTE), député à la chambre de 1815, et préfet. Il commandait la garde nationale de Bayeux en juin 1815, et se montra très-zélé pour la cause royale. Dans la chambre dite introuvable, dont il fut élu membre par le département de la Seine-Inférieure, il vota cependant presque toujours avec la minorité. Son dévouement à la maison régnante était connu, et sa conduite irréprochable. Ses discours, très-élaborés, et abondamment semés de fleurs de rhétorique, étaient or nés de préambules qui auraient dû capter la bienveillance d'une majorité moins haineuse et moins abandonnée à la violence réactionnaire. Mais il fut peu écouté, car il concluait ordinairement en proposant des mesures conciliatoires ou au moins avouées par l'humanité. C'est ainsi que dans la discussion du 27 octobre, sur la lòi contre les auteurs d'attentats contre l'ordre, le comte de Germiny, après avoir prouvé que l'article 7 était vague et ambigu, s'écria : «Ne serait-il pas indigne de nous,

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